Du 15 oct. au 24 nov. 2024
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C’est un parcours hors du commun qui caractérise l’histoire de cette villa située route de Frontenex, sur la commune de Genève. D’abord distillerie, puis siège d’une entreprise, elle est transformée en 2015 en une crèche par les architectes Lacroix Chessex. Retour sur un projet architectural où le patrimoine va de pair avec l’avenir.
D’une distillerie à une crèche : l'incroyable histoire de cette villa de Frontenex
L’histoire de cette villa débute en 1868. À l’origine, les lieux accueillent une usine à vermouth. « Cette fonction confère à l’ensemble un bâti très intéressant, avec des espaces sous-voûtes ainsi que des bâtiments latéraux. Puis au fil des ans, l’usine ferme, et les lieux sont repensés à plusieurs reprises avec notamment la transformation en logements des étages supérieurs. Notre intervention en tant qu’architectes débuta suite à l’appel d’offre qui prenait place en 2013 » explique Simon Chessex, architecte en charge du projet.
Crédit photo : © Olivier di Giambattista
La Ville de Genève étant propriétaire, et en cruel manque de places dans les crèches, elle lance alors le projet de réhabilitation des lieux, ayant été abandonnés par l’entreprise qui les occupait jusqu’alors.
Le concours remporté par le bureau Lacroix Chessex marque ainsi le début d’une collaboration tripartite, en lien avec les services de la petite enfance et les architectes du patrimoine.
« Il était nécessaire de créer un espace adapté à de jeunes enfants, mais d’un autre côté nous avons été informés que suite à nos travaux le bâtiment serait classé pour son patrimoine architectural. Il était donc capital de conserver tout ce que nous pouvions de celui-ci. C’est pour cette raison que la fonction n’a pas défini les travaux, mais au contraire, c’est l’architecture des lieux qui nous a poussé à réfléchir à comment installer une crèche sur ces deux étages en rez et en sous-sol » ajoute l’architecte.
Une réhabilitation raisonnée
Pour les architectes en charge du projet, ici les enjeux étaient alors nombreux. En effet, il leur fallait travailler avec une structure préexistante au design très spécifique, notamment marquée par l’omniprésence de voûtes en pierre dans la partie basse du bâtiment.
En effet, il leur fallait travailler avec une structure préexistante au design très spécifique, notamment marquée par l’omniprésence de voûtes en pierre dans la partie basse du bâtiment. « Nous avons souhaité conserver ces voûtes au maximum, la seule grande modification qui a été apportée est l’ajout de l’escalier. C’est un élément fort de l’espace, qui démontre une intervention très marquée. Pour nous, la réhabilitation devait répondre à des questions pratiques pour la nouvelle fonction des lieux, tout en apportant des modifications très contrôlées et uniquement nécessaires dans un grand respect du patrimoine existant » explique Simon Chessex.
Crédit photo : © Olivier di Giambattista
En effet, il leur fallait travailler avec une structure préexistante au design très spécifique, notamment marquée par l’omniprésence de voûtes en pierre dans la partie basse du bâtiment.
« Nous avons souhaité conserver ces voûtes au maximum, la seule grande modification qui a été apportée est l’ajout de l’escalier.
Crédit photo : © Olivier di Giambattista
C’est un élément fort de l’espace, qui démontre une intervention très marquée. Pour nous, la réhabilitation devait répondre à des questions pratiques pour la nouvelle fonction des lieux, tout en apportant des modifications très contrôlées et uniquement nécessaires dans un grand respect du patrimoine existant » explique Simon Chessex.
La transformation du bâti préexistant, le futur de l’architecture ?
Il s’agit ici d’un parfait exemple de la réhabilitation architecturale d’un bâtiment visant à lui donner une nouvelle fonction. Une approche de l’architecture qui selon Simon Chessex constitue le futur de ce métier.
« Je suis convaincu que transformer des bâtiments préexistants au lieu de détruire et reconstruire est l’avenir de notre profession. Nous sommes tout à fait capable de le faire, et cela devient nécessaire pour des questions de durabilité notamment. Mais je crois aussi qu’il est important de choisir la réhabilitation dans le cadre de la conservation du patrimoine. Cette villa, d’abord usine d’alcool puis crèche, est en voie d’être classée, et je trouve ça extraordinaire que les enfants puissent évoluer et grandir dans un tel lieu public. Ce sont aussi eux qui rendent le patrimoine vivant. La réhabilitation est sans aucun doute l’avenir de l’architecture ».
