Et si l’intelligence artificielle nous ouvrait la voie vers l’architecture de demain ? Après l'art, notamment grâce à Midjourney, l'IA questionne les bâtisseurs et designers des temps modernes, à l’image d’Hassan Ragab, figure de proue dans cette quête du nouveau visage des constructions de demain. Quand les logiciels dépassent l’imagination.
L'IA fait disparaître les limites avec Midjourney
C’est un projet pour le moment fictionnel. Le designer et artiste interdisciplinaire Hassan Ragab donne vie à travers un logiciel informatique à l’architecture de ses rêves. Sur les images de ses projets, les bâtiments prennent des allures organiques, les façades ne se restreignant plus à une simple surface plane, mais semblant presque vivantes, mouvantes. Ces constructions imaginaires, l’artiste égyptien ne les a cependant pas créé seul.
Pour leur donner forme, il a fait appel à Midjourney, un programme d’intelligence artificielle, accessible à tous, où en partant de la description textuelle d’un objet, l’IA vient la mettre en image. Il s’agit alors de l’exemple même de l’architecture paramétrique, consistant en la création de projets assistés par ordinateur, mais ici les choses sont poussées bien plus loin. Pour Hassan Ragad, l’enjeu actuel est de replacer le design au centre de l’architecture.
À l’heure où la recherche de solutions pour l’emploi de matériaux moins polluants, une réduction des émissions de CO2 des bâtiments, mais aussi, bien évidemment, la nécessité de créer des bâtiment qui seront capables de remplir leur fonction et de durer dans le temps, la partie créative de l’architecture est parfois mise de côté. « Très peu d’architectes ont la possibilité de réaliser leur vision dans la vie réelle. Travailler l’architecture comme un langage visuel est devenu un luxe que seuls les architectes stars peuvent s’offrir » argumente l’artiste et designer. Si les projets d’Hassan Ragad ne sont pour le moment que de simples concepts, il soutient malgré tout que l’intelligence artificielle comme outils est le futur du design et de l’architecture.
L'IA dans l'architecture, bientôt dans nos vies ?
Largement utilisé dans le domaine artistique, Midjourney demande cependant un certain contrôle de la part de ses créateurs. En effet, rentrer une définition n’est pas la garantie d’obtenir le résultat escompté dans notre esprit, mais pour l’artiste égyptien c’est ici que réside la force de la création architecturale via l’IA.
Car oui, il vous suffirait d’entrer les mots clés Gaudi, renaissance et art déco pour générer un bâtiment reprenant les codes liés à ces trois termes.
Mais pour les designers et architectes expérimentant avec l’IA, l’objectif est de trouver le parfait équilibre entre contrôle de l’Homme et contrôle de la machine. D’un côté définir les bases du projet avec une précision maximale, et de l’autre dépasser les limites de notre imagination en laissant le programme prendre le dessus sur le projet.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Très simplement en réalité, car Midjourney a un accès illimité à l’information et à la technique. « Nous avons un niveau de contrôle limité. Mais encore une fois c’est ici que réside la beauté de la création architecturale via l’IA !
L’objectif n’est pas d’utiliser ces programmes pour créer une chose précise, pour réaliser ce qui se trouve dans notre esprit, l’objectif est qu’ils poussent ces idées plus loin, qu’ils apportent une nouvelle perspective, et un résultat que l’on n’aurait pas imaginé » ajoute le designer.
Si pour le moment Midjourney et d’autres programmes similaires ne proposent qu’une modélisation 2D à valeur esthétique, ne prenant pas en compte les lois de la physique ni des matériaux, selon les spécialistes ce n’est qu’une question d’années avant que ceci ne change, et révolutionne l’architecture du futur.
La meilleure preuve de l’accélération de la place occupée dans nos vie par l’intelligence artificielle est sans aucun doute le nouveau projet d’Hassan Ragad, actuellement engagé dans la construction d’un bâtissent à Los Angeles imaginé via deux programmes d’IA.
Une évolution plus qu’à quelques pas d’une véritable révolution.