FEDORA

FEDORA

Cette œuvre, souvent comparée à *Tosca * de Puccini, mêle romance tragique et tensions politiques. L’histoire s’ouvre à Saint-Pétersbourg en 1881, où Vladimir, fiancé de la princesse Fedora, est assassiné par Loris Ipanov, anarchiste présumé. Animée par un désir implacable de vengeance, Fedora poursuit Loris jusqu’à Paris et le dénonce aux autorités impériales. Mais lorsque Loris lui révèle que Vladimir la trompait, ils réalisent qu’ils partagent une trahison commune. L’amour naît entre eux, et ils fuient à Gstaad, en Suisse. Cependant, Fedora apprend que des représailles touchent les proches de Loris en Russie, conséquence de sa dénonciation. Accablée de remords, elle s’empoisonne, mourant dans les bras de son amant.

Depuis sa première en 1898 à Milan, *Fedora* envoûte par son intensité dramatique et son orchestration luxuriante, propre au vérisme italien. Arnaud Bernard et le scénographe Johannes Leiacker préservent cette atmosphère somptueuse, des palais pétersbourgeois aux hôtels parisiens, jusqu’à un hall inspiré du célèbre Gstaad Palace. Ils révèlent aussi un univers oppressant, où la Russie n’est plus celle des tsars mais une ère post-glastnost où les services secrets manient le compromat, la surveillance et la manipulation.

Ce rôle iconique a accueilli des voix légendaires comme Enrico Caruso et Placido Domingo. Dans cette production, Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak, ainsi qu’Elena Guseva et Najmiddin Mavlyanov en alternance, prêteront leur voix à ce drame poignant. Sous la direction d’Antonino Fogliani, l’Orchestre de la Suisse Romande promet une interprétation magistrale de ce chef-d’œuvre, chanté en italien avec surtitres en français et en anglais.