Et si vous investissez dans l’immobilier… du métavers ? Alors que cet univers parallèle évolue un peu plus chaque jour, et génère de plus en plus de profits, ce sont désormais les architectes qui s’emparent de cet immense terrain de jeu virtuel pour créer. Andrés Reisinger et Alba de la Fuente, deux architectes aux constructions habituellement bien tangibles, viennent de dévoiler leur tout premier projet. Une maison de rêve dans tous les sens du terme, qui interroge sur les investissements du futur.
Architecture non-tangible
Alors que le métavers duplique de plus en plus de composants du monde réel pour les répliquer à sa façon, l’architecture se joint à cet univers parallèle, monde tous les possibles. Depuis quelques années les NFTs sous la forme d’art numérique sont devenus une part capitale du marché de l’art, tandis que le premier musée virtuel devrait bientôt ouvrir ses portes. Les premiers projets architecturaux commencent alors à voir jour, des maisons qui continuent de respecter les normes du monde tangible, malgré l’immensité des possibilités de cet univers sans limites. L’un des projets qui se démarque est celui imaginé par les architectes Andrés Reisinger et Alba de la Fuente qui se sont associés pour imaginer une villa, mais également son univers environnant.
La maison possède une porte d’entrée, des fenêtres, un ascenseur, mais aussi un lit, un canapé, une cheminée, à l’image d’une demeure belle et bien tangible. Pour l’architecte Andrés Reisinger, créer dans le métavers est avant tout un moyen d’expérimenter ce qui pourrait se faire dans le monde réel. « Ces maisons ont la même fonction que celles du monde physique : elles sont créées pour y vivre et pensées comme des espaces nous ressemblant, dans lesquels nous présenter. Je pense sincèrement que nous pouvons utiliser le métavers comme un terrain d’exploration où faire des essais que nous pourrons ensuite appliquer dans notre tant aimé monde physique » explique-t-il.
La villa, un cube de verre en suspension, mêle les codes des années 60 à une vison plus contemporaine de la discipline, proposant dans un univers irréel ce à quoi pourrait ressembler nos maisons de demain. Si la maison d’architecte n’est pas encore sur le marché, son mobilier virtuel a déjà fait l’objet de ventes. En effet, la maison meublée est remplie de pièces imaginées elles aussi par Reisinger qui a déjà vendu pour 450 000 $ une collection de meubles virtuels, qui devraient pour la plupart d’entre eux être manufacturés. Un exemple d’un succès dans le métavers qui se matérialise, et génère du profit eux bien réels.
Le métavers prend encore une nouvelle dimension et devient un espace à habiter, un territoire à conquérir et bâtir. Avec cette nouvelle avancée et des architectes qui ont encore de nombreux projets en tête, l’ère des bâtisseurs du métavers devrait encore un peu plus augmenter la valeur financière de ce monde parallèle.
Des maisons virtuelles à la vente
La construction du métavers à différents objectifs, mais il ne faut pas perdre de vue le caractère lucratif de ce nouveau monde. Ces projets architecturaux viennent alors se joindre aux nombreux biens déjà en vente, notamment les parcelles de « terrain » qui s’envolent à des prix pharamineux. Depuis l’annonce de l’entrée de Facebook dans cet univers avec sa plateforme Meta, les prix ont augmenté de 500 %, certains acquéreurs dépensant 450 000$ pour être le voisin de Snoop Dogg dans un monde virtuel appelé Sandbox. Le marché de l’immobilier a pris tellement d’ampleurs que des agences spécialisées dans la vente de biens dans le métavers ont récemment vu le jour. Si cette tendance à la cote, Janine Yorio, à la tête de Republic Realm, une agence immobilière spécialisée dans le métavers, alerte cependant sur les risques liés à un tel investissement. « Ces investissements sont très, très risqués. Il ne faut investir qu’un capital que l’on est prêt à perdre. C’est un marché hautement spéculatif, totalement basé sur un système de blockchain. Et comme nous le savons, la crypto-monnaie est très volatile. Mais à l’inverse cela peut rapporter énormément » explique Janine Yorio.
Malgré le risque de ces investissements, l’an dernier l’agent vendait des îles privées virtuelles pour 15 000 $, aujourd’hui chacune d’entre elle est revendue pour 300 000 $, soit le prix moyen d’une maison aux Etats-Unis. Il n’y a alors aucun doute que les demeures d’architecte, objets de recherches ou pari financier, devraient connaitre un immense succès auprès des investisseurs de ce monde du futur.
Aurore De Granier