Publié le 4 juin 2024
Diane Segard, mère au foyer au bord de la crise de nerfs !
Crédit photo : © Lisa Levy / Robin Production
Interview

Diane Segard, mère au foyer au bord de la crise de nerfs !

Quand flipper à mort fait mourir de rire
Spectacle
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Interview

Comment exorciser sa peur de monter sur les planches ? La comédienne Diane Segard a trouvé la parade en exprimant ses angoisses à travers d’hilarants personnages du quotidien. D’où le titre de son spectacle : Parades. Du stress au strass, la star des réseaux sociaux entre en scène. 

 

Racontez-nous vos débuts sur les réseaux sociaux…

J’ai une formation théâtrale. Je jouais des pièces avec une troupe à Paris, puis j’ai déménagé à Rennes. Là, je me suis retrouvée seule sans savoir par quel moyen remonter sur les planches. Je voyais des gens publier sur les réseaux sociaux alors je me suis mise à tourner des vidéos. J’ai d’abord posté des pastilles sur TikTok puis sur Instagram. J’ai trouvé ça assez inspirant. Tout est venu de là, de ma peur de ne pas jouer. 

Comment avez-vous réagi à votre premier million de vues ?

Je ne me souviens plus de quelle vidéo il s’agissait, mais ça m’a fait très bizarre. C’était paradoxal : je trouvais ça fou et en même temps, c’était impalpable. Avec des chiffres, on ne se rend pas forcément compte des choses. Le spectacle m’a fait réaliser qu’il y avait du monde derrière ces chiffres. 

Quelles personnalités comptent parmi vos followers ?

Je me trouvais à Rennes quand j’ai vu sur mon téléphone : Florence Foresti vient de s’abonner à vous. Je m’en souviendrai toujours. J’ai d’abord pensé que c’était un compte de fan. Quand j’ai su que c’était vraiment elle, j’ai halluciné. Il y a aussi eu Alexandra et Audrey Lamy, Alex Lutz, Artus, Raphaël Personnaz. Je trouve ça dingue…  

Quel message vous a le plus touchée ?

Alex Lutz m’a envoyé un message sur Instagram pour me dire que j’avais un talent fou. Je l’ai encadré, il est dans le salon ! J’avais postulé pour un de ses films. Plus tard, je l’avais remercié de m’avoir laissé passer le casting et il m’avait répondu avec ce message. J’étais trop contente. 

De tous vos personnages, lequel préférez-vous ?

Franchement, je les aime tous. J’ai un petit faible pour Stéphanie de l’Ehpad. Il y a un petit côté thérapeutique avec elle parce que je n’ai pas été proche de mes grands-parents, ni de personnes âgées en général. Avec ce personnage, j’ai l’impression de me rattraper un peu. Et puis, l’Ehpad a une image assez sombre, sa réalité est très dure mais j’essaie de la positiver. Ça me fait du bien de vivre une autre vie.  

Jouer la mère de famille, c’est un exutoire ?

C’est hyper jouissif parce qu’il y a autant de caractéristiques que de mamans. On veut toutes être des mères parfaites et en même temps, ce n’est pas possible parce qu’on a toutes nos névroses et nos angoisses. Il y a un panel de jeu énorme avec les mamans. 

D’où viennent vos idées de sketch ? 

J’ai toujours mon téléphone sur moi et je note tout ce qui m’inspire. Ça peut être un mot, une phrase, une manière de marcher, une réplique amusante, un accent, un tic de langage. Je le note et j’essaie de broder autour. L’ossature de la vidéo est déjà faite avant de tourner. Si je vois que ça ne marche pas ou que je trouve des choses plus drôles, j’ajuste. L’avantage de la vidéo, c’est qu’on peut couper, transformer, arranger. C’est l’écriture qui me prend le plus de temps. J’essaie de peaufiner, de me faire rire, je suis mon premier juge. Le texte doit vraiment me plaire.  

Combien de temps vous prend une vidéo ?

C’est très variable, selon que je me trouve chez moi ou à l’extérieur, si je suis crevée ou en forme. Pour les pastilles, je tourne seule chez moi. Pour l’Ehpad des Glaïeuls, je suis en co-écriture avec Mathilde Guêtré-Rguieg, qui a également co-écrit et mis en scène mon spectacle Parades. Aujourd’hui, je me connais mieux et comme je campe mes personnages depuis longtemps, je rentre en eux assez rapidement. Pour le tournage, j’ai gagné en efficacité. 

Ça me fait du bien de vivre une autre vie

Quels personnages retrouve-t-on dans Parades ? 

Avec Mathilde, nous avons sélectionné dix personnages de mes vidéos, les plus cultes d’entre eux. Et comme on vient du théâtre, on tenait à ce que le spectacle raconte une histoire, avec un début, un milieu, une fin. Parades aborde ma peur de monter sur scène. Mes personnages prennent la parole pour exposer mes angoisses et expriment les leurs en même temps. Le nom du spectacle est à double sens : c’est la parade d’une ribambelle de personnages et la parade que j’utilise pour me protéger. Je suis une grosse traqueuse, hyper stressée à chaque représentation. Puis il se passe quelque chose de magique, qui laisse place à de la joie.  

Vous imposez-vous une discipline de travail ?

Le fait de poster souvent des vidéos m’astreint à devoir toujours écrire, à créer des personnages, à avoir des idées. C’est une forme de discipline qui m’oblige à tenir constamment mon cerveau en éveil. Mais j’aime ça, je le fais dans le bonheur.  

Votre nouvelle notoriété vous a sûrement ouvert des portes…

Avec Mathilde, nous essayons de vendre notre série sur l’Ehpad à un diffuseur. Il y a d’autres projets mais je ne peux pas encore en parler. Même si j’adore la liberté qu’offrent les réseaux sociaux, j’ai hâte de travailler avec des réalisateurs, d’être dirigée, de rencontrer des personnes avec qui jouer, de partager, de vivre ça à plusieurs. 

Sur grand écran, par exemple ?

Avec plaisir ! Le cinéma, la télévision, le théâtre, peu importe le format. Ma seule certitude, c’est que j’ai envie de jouer. Je me considère plus comédienne qu’humoriste mais j’accepte cette étiquette car c’est celle que j’affiche sur les réseaux sociaux. J’aime l’idée de jouer plein de choses différentes : du drame, de la comédie, de la comédie dramatique. J’ai envie d’explorer plein de styles. Les œuvres qui me plaisent le plus abordent des sujets durs sur un fond d’humour. Les films de Nakache et Tolédano parviennent à le faire. J’aime beaucoup leur travail.

Vous avez ramé avant de percer ?

Non, je ne fais pas partie de ces comédiens qui ont galéré. J’ai eu la chance de ne pas avoir dû prendre des boulots alimentaires quand je faisais du théâtre. J’étais bien soutenue et entourée par mes proches. J’ai le sentiment que tout est venu naturellement, avec l’énergie du moment. Que j’étais prête et au bon endroit.

Propos recueillis par Nathalie Truche 

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