Il est sans doute un des street-artists les plus connus et populaires, Shepard Fairey surnommé Obey fait partie de ce mouvement indépendant, surfant avec l’illégalité, depuis les années 80. Propagandiste et affirmé dans son art, Obey impacte le monde par une vision engagée de notre société.
C’est en 2008, lors des élections américaines que le monde fait connaissance avec Obey. Il est à l’origine de l’affiche de soutien à la campagne présidentielle de Barack Obama, « Hope », qui a fait le tour du globe et a été depuis déclinée de mille façons et reprise sur bon nombre de tabloïds.
Né en 1970 à Charleston en Caroline du Sud, Franck Shepard Fairey, de son vrai nom, plonge dans l’univers du graphisme dès l’âge de 14 ans en dessinant des images illustrant des t-shirts et des skateboards. Influencé par l’œuvre d’Andy Warhol ou encore de l’artiste russe Alexandre Rodtchenko, Shepard Fairey rentre à 18 ans à l’école de design Rhode Island School of Design. Il crée alors avec une bande d’amis la campagne de stickers André the Giant Has a Posse, affiches à l’image du catcheur français André Roussimoff. Ces images en papier, vinyles, sérigraphies ou photocopies sont alors placardés sur les murs de leur ville, Providence, avant de s’étendre à tous les États-Unis et à des dizaines de milliers d’endroits dans le monde. Pied-de-nez à la culture hip-hop, cette campagne de street art se transforme en OBEY, « obéis » et cherche à parodier la propagande américaniste.
Il se fait largement remarqué lors de l’élection de Barack Obama grâce à une campagne d’affiches en faveur du futur président nommée « Hope », puis déclinée en « Vote » ou « Change ». Celle-ci contribue fortement à valoriser l’image du candidat qui le remercie après son élection dans une lettre « Vos images ont un effet profond sur les gens, qu’elles soient vues dans une galerie ou sur un panneau indicateur ».
Artiste engagé, militant pour la paix, défenseur de l’environnement et épris de justice sociale, Fairey a souvent laissé parler son art lorsque les circonstances l’imposaient. Suite aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, il peint en juin 2016 sur la façade d’un HLM dans le 13ème arrondissement une grande fresque : une Marianne entourée de la devise « Liberté, Égalité, Fraternité ». Cet engagement affirmé lui vaudra aussi quelques déboires avec la justice, notamment en raison de graffitis sur les murs ou bien pour l’utilisation d’une image sans droits… Comme celle justement de Barack Obama. Ses arrestations ne l’empêchent pas de rester populaire aux Etats-Unis, ses expositions doublant leur fréquentation à chaque scandale.
L’artiste sera présent au Street Art Fest de Grenoble pour une exposition inédite « 30 Years of Resistance: A Print Survey of Shepard Fairey » retraçant l’intégralité de sa carrière prolifique et hors normes. À voir absolument !