En tournée depuis des mois avec le CooleurTour, Julien Granel enchaîne les dates. L’artiste de 28 ans, passionné de mode, a notamment fait la tournée des Zéniths au côté d’Angèle. Icône décalée, il vit chaque scène « comme si c’était la dernière ». L’inconditionnel fan de Mika et de Freddie Mercury, ses influences principales, enflamme les salles françaises avec son univers multicolore.
À l’occasion de son passage à Annecy, MokaMag lui a proposé une interview « Post-it » pas comme les autres…
Quelles sont ses inspirations ? Qui s'est retrouvé au centre de son ascension musicale ?
Disco, pop, rock… Comment qualifies-tu ta musique ?
C’est un mélange de pleins de choses que j’ai aimé. On peut dire que le fil conducteur, c’est le groove des morceaux : aussi bien dans les sons d'avantages club et french touch que ceux disco. C’est de la musique très solaire.
- Lors de l’interview, Julien Granel découvre un à un les post-it sur lesquels sont inscrits un nom ou lieu symbolique. Il explique ensuite en quoi est-ce une rencontre ou un moment clé de sa carrière.
Olivier Bas
Alors, dans mon petit village de 2000 habitants, c’était compliqué pour la musique. Quand j’avais 17 ans, je me suis présenté au casting de la Nouvelle Star. Olivier est journaliste musical et il faisait partie du jury. On a parlé plus tard à Bordeaux et c’est la première personne qui m’a dit « tu devrais écrire en français, ce serait hyper intéressant avec la proposition que tu as ». Il m’a provoqué ce déclic. C’est encore un très bon ami. Je l’adore.
Freddie Mercury
Déjà… la moustache ! (rire) Pour moi c’est une icône, il a un côté bête de scène qui m’inspire énormément. Je pense mes concerts comme un moment intéractif. En ce sens, je donne tout comme si c’était la dernière date de ma vie. C’est des artistes phares comme Freddie qui m’ont mis dans la tête ce truc, disons, sauvage.
« On peut dire que le fil conducteur, c’est le groove des morceaux »
Michael Holbrook Penniman Jr
Mika. C’est en même temps mon premier coup de cœur pop et l’achat de mon premier CD. Je devais avoir 10 ans quand l’album « Life in Cartoon Motion » est sorti. C’était si avant-gardiste. Il mélangeait des airs d’opéra un peu lunaire avec de la musique pop. « Grace Kelly » par exemple, c'était un OVNI musical, hyper fort. Ça m’a vachement inspiré sur la liberté des mélodies.
Flavie, ton institutrice
Aaaaaah (rire). C’est la première personne qui a joué du piano devant moi. J’étais en classe de CP. Lors d’un éveil musical le jeudi soir, j’ai vu Flavie jouer du piano sur un synthé… ça m’a retourné la tête. J’ai eu un déclic total, je me suis inscrit après en école de musique, au conservatoire. Ce souvenir ne m’a jamais lâché.
Bastien Dorémus
C’est marrant d’aller chercher des prénoms pointus !
La première fois que je suis allé en studio d’enregistrement, c’était avec Bastien. Il bossait au studio Ferber sur les projets de Christine and the Queens (désormais Redcar). C’est quelqu’un qui monte aussi des lives, comme pour Charlotte Gainsbourg ou Juliette Armanet. Il m’a aidé à pousser plus loin ma vision musicale : c’était un premier contact avec tout ce circuit analogique de synthés et ma première grosse expérience.
Pedro Winter
C’est un souvenir qui remonte à longtemps. Quand j’avais 10 ans, j’écoutais beaucoup de musique électronique. J’étais bercé par les Daft Punk (il était leur manager.) et tout le travail du label « Ed Banger » dont Pedro est le patron. Un de ses morceaux m’a beaucoup marqué, « Rainbow Man ». Quand j’ai commencé la production, j’essayais de refaire un kick qui sonnait aussi fort que ce morceau. Puis j’ai eu la chance de collaborer avec lui sur mon premier album. C’est une boucle qui s'est bouclée ! (rire)
Un jour, je suis allé manger des pâtes chez Angèle. Elle m’a dit « tu fais quoi la semaine prochaine ? »
Brol Tour
Ah, la première tournée d’Angèle ! On s’est rencontré dans un appartement, à l’époque, elle n’avait pas encore sorti de musique. On a bien accroché et on a continué à se voir. Deux ans plus tard, sa carrière a explosé. Un jour, je suis allé manger des pâtes chez elle. Angèle m’a dit « tu fais quoi la semaine prochaine ? ». Et j’ai fini par faire une tournée des Zéniths avec elle. D’ailleurs, je reviens à ses côtés sur Nonante-Cinq Tour, sa nouvelle tournée, un clin d'œil à nos débuts ensemble (rire).
Jean-Charles de Castelbajac
C’est une des personnes pour qui j’ai le plus de respect dans la mode. Il a eu mille vies. Je veux dire, il a même habillé le pape en tunique multicolore quoi ! J’adore la mode, c’est un moyen d’expression total. Ce que j’ai en commun avec lui, ce sont les couleurs, l’attachement à ce qu’elles procurent. Jean-Charles c’est une rencontre hyper importante. Dans « Multicolorjam 2 », j’intègre
des bribes de discussions qu’on a eu ensemble. Je trouve que ça en fait un morceau très émouvant.
Taylor the Creator
Souvent, on me demande avec qui je rêve de collaborer. Quand je réponds Taylor, je me dis : « mais pour qui je me prends » (rire). À force, peut-être que je vais provoquer un alignement des planètes un peu fou ! Je l’admire, ce qu’il fait va bien plus loin que du hip-hop ou du rap, c’est de la soul. C’est un producteur de génie. Il se met à chaque fois dans des personnages, ça me rappelle les délires de Bowie. Vu que j’adore Ziggy Stardust, comme beaucoup de monde j’adore Taylor.