Guy Ritchie est un réalisateur britannique sans pareil (il est aussi auteur et producteur). Il fait ses débuts en tournant un film de gangsters façon british, puis se diversifie tout au long de sa carrière en mélangeant les genres et les perspectives. Ce cinéaste est énigmatique et peu médiatisé. Ce sont ses films qui représentent le mieux sa philosophie.
Guy Stuart Ritchie possède un parcours atypique. Après avoir visionné le western Butch Cassidy et le Kid, il a une révélation : Ritchie souhaite travailler dans le cinéma. Cependant, il s’interdit d’entrer un jour dans une école spécialisée qui, selon lui, nivèle par le bas le 7ème art. Suite à un parcours scolaire chaotique, il part découvrir le monde et enchaine les petits boulots. À 25 ans, il atteint son objectif et devient assistant-metteur en scène.
Cinq années plus tard, il sort le long-métrage qui le fait sortir de l’ombre : Arnaques, Crimes et Botanique. Cette comédie à l’intrigue mélangeant trafic de drogue et crime organisé ébahit le public. Efficace dans sa mise en scène et son scénario, le britannique révèle une vision très personnelle du cinéma. Intrigué par ce nouveau réalisateur, Brad Pitt revoit son cachet à la baisse pour participer à son film suivant : Snatch. Essai transformé. La popularité de Guy Ritchie explose, son travail est alors comparé à certains grands noms du cinéma tels que Quentin Tarantino.
Les années 2000 s’achèvent avec les sorties de Revolver et RocknRolla, qui peinent à convaincre la critique. Mais Ritchie retrouve rapidement la voie du succès avec sa reprise de Sherlock Holmes.
Ce mélange d’action et d’enquête accompagné d’antihéros explose les compteurs du box-office mondial. Fier de ce succès, le réalisateur assure cependant ne pas courir après les désirs du public : « Quand j’ai fait Sherlock Holmes, je savais ce que les gens voulaient, alors je l’ai fait, et puis les gens sont allés le voir […] Alors quand j’ai fait UNCLE, j’ai pensé : C’est ce que j’aime. Et les gens ont dit : Quoi ? ». Expliquant le succès mitigé de son film suivant, Agents très spéciaux : Code UNCLE, le réalisateur exprime son attachement à un cinéma qui plait à son créateur avant de séduire le public.
Le cinéaste adapte également le Disney Aladdin en 2019. Cette comédie musicale à la sauce Ritchie est très dynamique, qu’il s’agisse des prises de vue ou de sa réalisation. Il raconte : « Aladdin était un projet évident pour moi parce qu’il s’agit d’un enfant de la rue, je connais bien cet univers. Mes enfants sont de grands fans et j’avais désespérément envie de faire un film que nous pourrions tous apprécier. »
La sensibilité prononcée de ce réalisateur ainsi que son don inné pour l’action et le comique le servent en toutes circonstances. Guy Ritchie continue de faire parler de son parcours hors-normes. Prochain rendez-vous le 5 février pour la sortie de The Gentlemen, un retour aux sources pour le réalisateur.