Sur YouTube, elle campe la cousine de Kim Kardashian. En septembre dernier, l’humoriste débarque dans Quotidien sur TMC. Dans la peau de Neymar, Donald Trump ou Elizabeth II, elle propose une pastille… inimitable. Camille Lellouche, une nana vraiment cash.
Qu’est-ce qui séduit les internautes chez la cousine de Kim Kardashian ?
Elle ressemble aux participants de téléréalité avec son côté superficiel, son maquillage, sa coiffure, ses vêtements… Toujours devant la télé, elle prend pour modèles les stars américaines qui ont recours au Botox et à la chirurgie esthétique. Elle tente de les copier mais sans en avoir les moyens. Je la trouve touchante. Je me moque d’elle avec gentillesse.
Camille en vrai, elle est sans filtre ?
Oui. J’ai mon caractère et je ne me laisse pas faire. Quand j’ai quelque chose à dire, je ne me prive pas. Être impulsive fait partie de mes défauts. Je suis très cash et il vaut mieux me canaliser car je peux aller assez loin. Mais en grandissant, en mûrissant, en étant bien entourée, j’ai appris à garder certaines choses pour moi.
Prononcer des mots interdits, se mettre les doigts dans le nez… ça fait quoi de lâcher prise ?
Ça fait du bien et ça rassure la jeunesse. Quand tu as une crotte de nez, tu l’enlèves. Ce n’est pas plus compliqué. Bien sûr, il y a l’art et la manière de le faire... Moi, je suis nature. Connue ou pas connue, je peux sortir sans maquillage. Notre société de consommation montre en permanence des femmes toujours impeccables, maquillées, manucurées. Tout est très superficiel. Or, une femme au naturel peut aussi être cool, intelligente et distinguée. C’est utile de le montrer à la nouvelle génération, ça rassure les jeunes filles qui sont en train de grandir.
Les femmes que vous interprétez dans votre spectacle ont en commun la solitude...
La solitude arrive très vite et sans qu’on s’en rende forcément compte. Quel que soit le milieu social, tu peux te retrouver seul et c’est important d’en parler via l’humour.
Incarner différents personnages, c’est s’inventer des vies ?
Je suis très empathique et m’imprègne beaucoup des gens. J’incarne des personnages qui me touchent et qui sont issus de tous les milieux sociaux. Qu’ils soient riches, pauvres, beaufs ou bobos, ce sont des gens que j’ai croisés dans mon existence, que j’aime profondément et à la même mesure. D’un côté je leur rends hommage et d’un autre, je vis mille vies. J’adore être blonde, brune, porter des talons hauts, des baskets, des jupes, des joggings. J’ai beaucoup de chance de pouvoir vivre ça.
Pourquoi vous êtes-vous présentée à The Voice en 2016 ?
Je suis chanteuse avant d’être comédienne. C’est mon premier amour. Je me suis présentée à de nombreux castings sans que cela aboutisse. Un ami qui travaillait sur les castings de The Voice a insisté pour que je tente ma chance. Je lui ai dit ok mais ce sera le dernier : si ça ne marche pas, j’arrête tout. J’ai été sélectionnée. Je ne voulais pas gagner mais aller loin pour me prouver que j’en étais capable et que mon travail depuis des années n’avait pas été vain. J’ai atteint la demi-finale. J’en rêvais et je l’ai fait.
Comment avez-vous atterri à Quotidien ?
Au départ, j’y allais juste pour une promo de spectacle. Le rendez-vous avec le directeur de l’émission s’est transformé en proposition : ce que tu fais est drôle, que pourrais-tu apporter à Quotidien ? J’ai parlé des personnages que j’incarne dans mes vidéos puis j’ai eu une sorte de fulgurance en suggérant d’interpréter des gens connus. L’idée a plu, on a fait des essais et Face Cam est né !
Il parait que vous êtes une grande traqueuse…
Oui, c’est fort et violent. Mon corps réagit : j’ai des nausées et autres symptômes que je ne détaillerai pas. Mais je dois être une grande professionnelle car je ne laisse rien paraître ! Je suis dans Quotidien depuis septembre, ça ne passe pas encore mais je contrôle mieux. Pour moi, le trac est une adrénaline : les sensations durent deux minutes et s’évanouissent dès que je commence. C’est le côté magique, on sait qu’après la souffrance, il y a la libération.
Quel exercice préférerez-vous : les vidéos, la scène ou Face Cam ?
La scène, sans hésitation, car une proximité sincère avec les gens s’instaure. On ne peut pas tricher, tromper ou recommencer. J’aime entendre rire le public, le voir heureux. Sans lui, je ne serais pas là. Je fais ce métier parce que j’aime les gens.
Propos recueillis par Nathalie Truche