Le festival d’art contemporain « Artocène » revient pour une troisième édition à Chamonix-Mont-Blanc du 10 juin au 23 juillet. 2 000 m2, 28 artistes, 8 expos, 6 semaines et une thématique : « Le vide comme repère ». De quoi vous aider à découvrir la montagne autrement (et gratuitement !)
Le vide. Fascinante notion, impalpable et invisible, que 28 artistes ont cependant décidé de tenter de saisir. Comme l’évoquent Laurène Maréchal, fondatrice et curatrice d’Artocène, et Laetitia de Chocqueuse, co-curatrice, « penser le vide en montagne confronte aux questions d’extrême verticalité, de péril et de vertige ; mais la menace de la chute produit aussi une poussée d’adrénaline à la dimension presque créatrice, si bien que le vide se révèle un espace dans lequel les choses peuvent survenir. »
Une déambulation artistique à Artocène
Pour découvrir la ville autrement, un parcours numéroté sera affiché sur les lieux (et disponible en ligne). Muni de votre carte, vous pourrez déambuler à travers la ville et découvrir les 8 expositions. Cette édition 2023 met en lumière une sélection d’artistes européens émergents et reconnus. Elle prend place au centre-ville, à 1035 m d’altitude. Afin d’allier territoire et art, certaines œuvres ont été créées sur place.
Ainsi, pour la première fois, deux artistes ont effectué un mois de résidence au Refuge du Tour. L’allemande Ulla von Brandenburg et l’italienne Bea Bonafini se sont imprégnées des lieux (observations, excursions avec les guides, rencontre avec des acteurs locaux…) : ce temps de recherche a mené à des créations uniques. Direction l'hôtel « La Folie Douce » pour en découvrir certaines en accès libre. Un lieu phare est toutefois à retenir, celui du Musée Alpin de Chamonix.
Étant complètement vide pour rénovation, il a été modelé par la scénographe Charlotte Richard (Fondation Cartier, Palais de Tokyo...). Le musée accueillera une exposition en trois volets - « Verticalité », « Vertige et chute », « L’espace des possibles » .
Rendez-vous le 10 juin, entre 16 heures et 19 heures, pour l’inauguration officielle. Ce même jour, la danseuse Romaine Cochet, accompagnée des musiciens de l'École de Musique et de Danse Intercommunale, performera au musée vide... celui de l’architecte visionnaire Yona Friedman.
Nul bâtiment et nul lieu clos pour cet hommage exhibé place du Mont-Blanc.
Sentir, voir, écouter, déguster l’art.
Démocratiser l’art contemporain, tel est l’objectif d’Artocène.
Comme il n’y a pas d’âge pour en découvrir les joies, visites scolaires, visites guidées à 5 euros et ateliers d’arts plastiques seront organisés. Tous vos sens seront sollicités : admirez les archives de Yona Friedman à la médiathèque.
Écoutez la création sonore de l’artiste Charlotte Charbonnel à la libraire Sauvage.
Contemplez les peintures de Solène Ortoli, plasticienne et scénographe, dévoilées dans la vitrine de la bibliothèque Landru.
Goûtez (littéralement) aux expos grâce à Perrine Bettin, designer culinaire. Cette dernière vous propose une réflexion autour du comestible, de quoi vivre une visite unique. Parler de paysages soulève, bien sûr, des questions scientifiques.
Le festival vise à montrer en quoi l’art et la culture peuvent sensibiliser nos contemporains aux enjeux environnementaux que nous rencontrons.
Cette édition s’inspire des écrits du physicien et philosophe Étienne Klein. Invité d’honneur pour ce troisième volet, il orchestrera plusieurs conférences en lien avec les œuvres des artistes. Arthur Lochmann, auteur du livre « Toucher le vertige », sera également présent pour une discussion le 16 juillet, avec l’alpiniste Érik Decamp.
Enfin, plusieurs performances et rencontres seront proposées pendant un mois et demi. L’ensemble du programme est à retrouver sur le site du festival d’art contemporain.
Artocène : on aime, on adore !