Quand un trio détonant se retrouve au coeur d’une conspiration, le réalisateur David O’Russell nous entraine dans une histoire rocambolesque où la réalité et la fiction se confondent. Le résultat ? Une comédie aux accents sombres qui nous emmène à la découverte de la plus grande conspiration des années 1930.
De quoi parle le film Amsterdam?
David O’Russell débute son nouveau film d’une manière qui nous laisse aussi perplexes qu’intrigués, déclarant sur l’écran « Dans tout ce que vous allez voir, beaucoup de choses se sont réellement passées ». À nous de tirer le vrai du faux de cette création cinématographique belle et bien basée sur des faits réels.
L’histoire commence alors à Amsterdam, au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Trois amis écoulent des jours heureux dans la Venise du Nord après s’être rencontrés au cœur de la guerre. Burt Berendsen, incarné par Christian Bale, est un soldat américain ayant terminé la guerre avec un oeil de verre et la moitié du visage détruit.
De retour à New York dans les années 30, le vétéran devient médecin pro bono, distribuant aux estropiés de la guerre anti-douleurs et prothèses. Il rencontre durant les conflits le soldat Harold Woodman, campé par John David Washington, et Valerie Voze, portée à l’écran par Margot Robbie, une infirmière volontaire devenue artiste dadaïste.
À Amsterdam, tout semble simple après que Valerie ait emmené Burt et Harold dans une retraite aussi glorieuse que bohème, jusqu’au jour où elle disparaît mystérieusement.
Un saut dans le temps et nous débarquons dans le New York des années 30, où l’infirmière artiste est retrouvée, et les trois amis sont alors témoins de l’étrange meurtre de la fille d’un général de l’armée américaine.
Le trio se retrouve rapidement accusé et est plongé, malgré lui, au coeur d’une conspiration qui a bien failli changer le sort des Etats-Unis. C’est ici que la vérité s’incruste dans le film, portant à l’écran une partie de l’Histoire américaine peu connue : en 1933, le « White House putsch » est mené par un groupe de riches hommes d’affaires ayant pour objectif de renverser le gouvernement du Président Franklin D Roosevelt.
Amsterdam vient alors incorporer à cette histoire bien réelle trois vétérans, aussi innocents que perdus face à la situation, qui se retrouvent entraîner dans une période sombre de l’époque moderne.
Le chaos en vaut-il la peine ?
L’intrigue, de prime abord, ne manque pas de sembler chaotique. Et pour être totalement sincères, elle l’est. Mais pour comprendre Amsterdam, il faut saisir l’univers de son réalisateur, David O’Russell. Cerveau derrière American Bluff et The Fighter - deux films ayant également pour star l’acteur Christian Bale - il cultive l’art de la confusion et du chaos.
Dans ses créations, au premier regard, rien n’est simple et tout semble s’enchaîner à toute allure.
Un rythme et une énergie qui lui ont valu quelques critiques, mais qui en réalité sont la marque de fabrique du cinéaste. L’intrigue en elle-même laisse des doutes planer et des questions se déposer dans notre esprit, et pourtant tout fonctionne.
La disparition du personnage de Margot Robbie, réapparaissant pour ainsi dire de nulle part, le Docteur Burt Berendsen à la limite de l’hyper-activité, restant très expressif malgré son oeil de verre. Et puis ces personnages gravitant autour d’eux, à l’image de Rami Malek campant de frère de Margot Robbie qui séduit sans effort, tout comme Anya-Taylor Joy, révélée par le Jeu de la Dame.
Des caractères étonnants et intriguants qui donnent un relief certain au film, dont le chaos et les nombreuses questions qu’il fait jaillir ne font qu’ajouter à son charme.
Pourquoi Amsterdam est un bon film ?
Malgré la complexité apparente de l’intrigue et le rythme effréné du film, difficile de ne pas tomber sous son charme.
Les personnages, autant que l’histoire qui nous fait ballotter entre fiction et réalité, ont tout pour nous happer et nous scotcher au siège durant les deux heures de long-métrage.
Les performances des acteurs, avec une mention particulière à la subtilité élégante de John David Washington et le charme magnétique de Rami Malek, convainquent sans peine, tandis que la réalité historique du film ajoute une couche supplémentaire à sa qualité.
Comédie en partie, oui, mais Amsterdam réserve également des parts d’ombre qui font de cette nouvelle réalisation de David O’Russell un incontournable de cet automne.