Salomé

Salomé

Salomé, fascinée par le prophète Jean-Baptiste, persuade son beau-père, Hérode, de lui livrer la tête de ce dernier dans un acte de séduction morbide. Le désir et la mort se mêlent pour forger la légende noire de cette héroïne complexe.

À sa création à Dresde, Salomé choqua les spectateurs par ses scènes crues, notamment la danse des sept voiles et le baiser que Salomé dépose sur les lèvres d’une tête décapitée. La musique de Strauss, d’une audace remarquable, accentue cette atmosphère scandaleuse avec une orchestration tour à tour orientale et envoûtante. Ce chef-d’œuvre, tendu et haletant en un seul acte, marquera un tournant pour Strauss, qui prolongera cette exploration lyrique des passions violentes dans Elektra en 1909.

Avec un décor contemporain conçu par Monika Pormale, Mundruczó transfigure le palais d’Hérode en un penthouse de luxe, reflet d’une décadence moderne. Dans ce lieu de pouvoir et de vice, la famille d’Hérode se déchire autour de Jokanaan, un homme d’un autre monde dont la présence bouleverse leur univers. Cette mise en scène, enrichie d’une touche de surréalisme babylonien, mêle un luxe perverti et une atmosphère psychanalytique.

Sous la direction du chef finlandais Jukka-Pekka Saraste, l’Orchestre de la Suisse Romande mettra en valeur l’intensité de cette partition singulière. Olesya Golovneva prêtera à Salomé une voix riche et cristalline, tandis que Gábor Bretz, applaudi à Salzbourg dans le rôle de Jokanaan, et Tanja Ariane Baumgartner dans le rôle d’Hérodiade complèteront cette distribution captivante.