Le théâtre « Le douze dix-huit » a hérité son nom du code postal de la commune qui l’a créé. Ce nouvel espace, développé par la ville du Grand-Saconnex et programmé par la Compagnie lesArts, déploie un éventail de spectacles qui ne manquent pas d’humour. Découverte des lieux avec Tony Romaniello, fondateur de la compagnie lesArts.
Qui est la compagnie lesArts ?
À l’origine, c’est une compagnie d’improvisation théâtrale. Nous l’avons fondée en 2003 avec quelques autres comédiens spécialistes de l’impro. Puis nous avons commencé à écrire des pièces, principalement des comédies, car tout ce que nous faisons est humoristique. Notre compagnie rassemble également des comédiens présentant des spectacles en solo, de la magie ou du one man show. En quinze ans d’activité, nous comptons à présent une vingtaine de comédiens pour cinq au départ. Le point commun à toutes nos créations reste l’humour, que ce soit pour les spectacles d’improvisation ou dans les pièces écrites. Nous poursuivons l’objectif de faire rire les gens tout le temps. C’est notre but premier.
Pourquoi le Grand-Saconnex vous a choisi pour orchestrer la programmation du Douze Dix-huit ?
L’idée pour ce nouvel espace s’articulait autour de deux vocations : d’une part, proposer des pièces de théâtre tout public et d’autre part, présenter des spectacles interactifs traitant de sujets plus sociaux. La compagnie lesArts propose à la fois de l’improvisation et des pièces écrites, ce qui correspondait à la ligne définie pour ce lieu. La commune du Grand-Saconnex a lancé un concours et nous a attribué une résidence de trois années.
C’est un beau défi pour vous…
Complètement. Le fait d’inaugurer un théâtre représente déjà un formidable défi car le public n’est pas acquis. Nous devons faire en sorte que nos créations plaisent à des gens qui n’ont pas encore pris leurs marques dans ce nouvel espace culturel.
Guidez-nous dans les locaux…
Le douze dix-huit est un théâtre de cent places construit à côté de la Ferme Pommier, un lieu associatif très connu au Grand-Saconnex. Le foyer à l’entrée permet au public de patienter et de boire un verre au bar avant l’ouverture des portes. Les spectateurs venant au théâtre peuvent également accéder au foyer qui se trouve à la Ferme Pommier. Architecturalement, c’est une très belle structure.
Le point commun à toutes nos créations reste l’humour
Le théâtre a ouvert en octobre 2019. Quel est le premier bilan ?
Les premiers mois ont été bien au-dessus de nos espérances avec 17 représentations complètes sur les 21 programmées entre octobre et décembre 2019 ! C’est un résultat très positif. Nous avons enregistré un taux de remplissage de 92% sur ce début de saison et nous en sommes très heureux.
Qu’est-ce qui a plu selon vous ?
Tout d’abord, je pense que les habitants de la commune et des alentours étaient ravis d’avoir un nouveau théâtre et avaient hâte de le découvrir. Ensuite, la compagnie lesArts bénéficie d’un public fidèle qui la suit depuis quinze ans. Par curiosité, ce public est venu voir ce que nous proposions car notre offre au théâtre Le douze dix-huit diffère de nos précédentes créations. Enfin, la programmation variée du douze dix-huit a été élaborée de manière à plaire au plus grand nombre.
Comment concevez-vous la programmation ?
Nous essayons d’avoir quatre créations de la compagnie lesArts : trois pièces écrites et une pièce improvisée. Parallèlement, j’assiste à énormément de spectacles dans le cadre du festival du rire de Genève que j’ai co-créé et que nous dirigeons avec Estelle Zweifel. Je me rends aussi chaque année à Avignon où je vois beaucoup de choses et reçois un grand nombre de dossiers. Je vais voir tout ce que je peux pour préparer la saison suivante !
Quels atouts du Douze Dix-huit mettez-vous en avant pour séduire les artistes ?
(Rires). Vu le nombre de compagnies qui cherchent à jouer et le nombre de salles qui accueillent, les choses se passent dans le sens inverse ! Nous avons l’embarras du choix. Parmi la quantité de spectacles que je vois, je peux choisir ce qui me plaît. Cela n’empêche pas au Douze Dix-huit de posséder une multitude d’atouts : il est neuf, très bien équipé, avec une team performante et un matériel technique de qualité. De plus, la commune octroie une subvention pour les spectacles, nous pouvons donc offrir un très bon accueil aux compagnies programmées.
Quelques mots sur le prochain spectacle de l’agenda : La princesse est le chevalier…
Du 6 au 8 mars 2020, nous accueillons Steven Matthews, un comédien avec qui nous avons déjà travaillé. Sa troupe utilise des marionnettes en bois pour raconter des histoires en ombres chinoises et les comédiens jouent en interaction avec ces ombres. Quand nous l’avons vu la première fois, nous sommes sortis de la salle avec des étoiles dans les yeux. C’est une pièce absolument magique.
Et Grand Écart, du 3 au 5 avril 2020 ?
Kiyan Khoshoie est un danseur originaire du Grand-Saconnex. Dans son one man show, il parle de la réalité de sa profession en mêlant chorégraphie et mots. C’est le seul spectacle de la saison qui propose de la danse : un moment unique et plein d’humour !
Propos recueillis par Nathalie Truche