The Pirouettes

Après trois albums et une ultime tournée, The Pirouettes tirent leur révérence. À Annecy, où le duo s’est formé, le public pourra les applaudir une dernière fois au Brise Glace le 12 mars 2022. Victoria et Léonard - qui répond à nos questions - traceront ensuite leur propre sillon musical. 

The Pirouettes, c’était d’abord un amour de jeunesse…

Oui, avec Victoria nous nous sommes rencontrés en classe de terminale au lycée Berthollet à Annecy. J’étais super amoureux d’elle et pour la séduire, j’ai eu l’idée de lui écrire une chanson. Quand je suis allé la voir, je ne savais pas trop qui elle était, juste une fille de ma classe que je trouvais cool. Moi, j’étais musicien dans un groupe qui s’appelait Coming Soon avec mon frère et des gars d’Annecy. Victoria est venue écouter la chanson chez moi, c’est ce jour-là qu’on s’est embrassé pour la première fois, que notre couple et notre groupe ont commencé. On a trouvé que nos deux voix collaient à merveille et on a rapidement décidé de faire de la musique ensemble.

En quoi le nom The Pirouettes vous ressemble ? 

Il nous correspond dans la mesure où nous faisons de la musique dansante et que nos textes ne parlent que de nous, ils sont très autobiographiques. Une pirouette est un mouvement de danse et un tour sur soi-même.    

Comment se passe le processus créatif chez The Pirouettes ?

Quand nous vivions ensemble, on faisait un ping-pong en temps réel. Comme chacun habite de son  côté depuis plus de trois, on s’appelle, on s’écrit, on se voit régulièrement. On maquette ensemble à l’avance puis on travaille avec un arrangeur-producteur, Jérémy Rassat, dans son un studio à Annecy. C’est dans la ville où nous nous sommes rencontrés que l’on enregistre notre musique. 

Au niveau artistique, que vous apportez-vous l’un l’autre ?

C’est moins le cas sur le dernier album mais pendant des années, c’est moi qui écrivais. Je m’occupais de la partie musique et Victoria gérait la partie visuelle. L’image est vraiment son domaine, elle a fait des études de photos et a suivi les Arts déco à Paris. Nous nous sommes longtemps complétés de cette manière. Sur notre dernier album Équilibre qui parle de rupture, puisque nous sommes à présent séparés, nous avions envie d’exprimer chacun notre point de vue. C’était important que Vicky écrive aussi et qu’elle chante ce qu’elle souhaitait et non ce que je voulais moi. Chacun s’exprime à tour de rôle, la séparation se ressent car l’album est moins à l’unisson mais il est tel que nous l’avons souhaité. 

Votre dernier album ne s’intitule pas Équilibre par hasard…. 

Toujours sur un mode autobiographique, nous voulions chanter la rupture. Même si le thème n’est pas très joyeux, on trouvait qu’il collait bien à notre démarche depuis le début : décrire les sentiments tels qu’on les vit, pour le meilleur et pour le pire. Équilibre est la quête dans laquelle on s’est lancé en réalisant cet album. Ce n’était pas évident, en étant séparé, de continuer à travailler ensemble mais c’était important pour nous de clore cette aventure. Avec ce troisième album, nous avions la volonté de trouver la paix, un équilibre, une entente. Nous souhaitions aussi fournir un troisième album à nos fans car on trouvait un peu maigre de s’arrêter après deux albums et deux EP. Il en fallait un dernier pour terminer la trilogie. 

Un dernier album et une tournée d’adieu…

The Pirouettes se retrouvent pour les derniers concerts. Les annulations récentes (pour cause de Covid NDLR) nous laissent un goût d’inachevé parce qu’on avait vraiment envie de défendre notre album sur scène et d’aller à la rencontre de nos fans une dernière fois. Autant pour Vicky que pour moi, la scène nous procure un plaisir immense, ce qui n’a pas toujours été le cas. On a longtemps galéré parce qu’on n’était pas toujours très sûrs de nous. Maintenant, on a appris à lâcher prise, on arrive à donner le meilleur de nous-même, en nous amusant, en kiffant. Et de constater que le public s’est approprié nos morceaux est la plus belle des récompenses. 

Ça fait quoi de jouer dans sa ville natale ? 

Ce concert sera assez symbolique. Nous chanterons là où a commencé notre histoire d’amour. Je pense que ce moment sera assez émouvant. Nous aurons certainement plein de choses à raconter au public. C’est une ville très importante sur la carte et j’espère que cela se ressentira dans la salle, que nos fans seront fiers de nous.  

Ensuite, chacun prendra sa route ?

Oui, autant Vicky que moi sommes déjà en train de travailler sur la suite. Nous faisons des morceaux chacun de notre côté. Pour le moment, nos projets restent assez flous. Nous sommes vraiment dans la recherche de ce qu’on veut faire. C’est la course à celui qui sortira quelque chose en premier, j’espère que ce sera moi (rires).  

Que restera-t-il des Pirouettes dans vos projets solo ?

Avec The pirouettes, on a un fond dans la manière de d’écrire, de placer les mots, un talent mélodique qui nous appartient. Je le retrouve rarement ailleurs, je crois que c’est notre particularité. Par la suite, je vais garder cette volonté pop et les mélodies catchy. Les textes conserveront leur empreinte, j’ai même envie qu’ils soient encore plus personnels. Avant, j’écrivais pour deux, à l’avenir, je parlerai davantage de moi. Ce sera la principale différence, le reste sera assez similaire. 

Propos recueillis par Nathalie Truche