The Peanut Butter Falcon, ou littéralement Le Faucon au beurre de cacahuète, est un long métrage atypique et singulier. À mi-chemin entre un “feel good” et un “road trip movie”, il nous emmène dans une aventure un peu folle et hors du temps.
Ce film raconte l’histoire d’une rencontre inattendue entre deux hommes sans liens apparents. L’un est un pêcheur “redneck” un peu borderline : Tyler, interprété par Shia LaBeouf. L’autre est un jeune atteint du syndrome de down (trisomie 21) : Zak, incarné par Zachary Gottsagen.
Tous deux fuient vers un avenir meilleur. Zak fugue d’un foyer où il était enfermé à cause de son handicap pour devenir catcheur professionnel et rencontrer son idole, Saltwater Redneck. Tyler, quant à lui, veut quitter la misère et se cacher de ravisseurs à qui il doit de l’argent. Et ce qui était deux histoires bien distinctes, va n'en devenir qu’une lorsqu’ils se rencontrent.
C’est donc ensemble qu’ils vont parcourir une partie de la côte Est des Etats-Unis jusqu’en Floride. Les deux hommes, rejoints plus tard par Eleanor (Dakota Johnson), vont se lier d'amitié et s’aider mutuellement dans la quête de leurs objectifs.
Si beaucoup de films traitent du handicap, très peu intègrent directement les personnes handicapées. The Peanut butter Falcon est l’un d’eux. Zachary Gottsagen est un acteur qui, comme son personnage, est trisomique. C’est pourquoi le handicap à une place importante dans l’histoire. Même s’il garde une certaine forme de légèreté, il nous questionne également sur le rapport que la société entretient avec les handicapés et vice-versa. Le long métrage met en lumière certaines problématiques auxquelles font face les personnes atteintes d’un handicap ; le tout en n’oubliant pas de nous faire rire et d’être sincère.
Le scénario, bien qu’un peu ubuesque, reste assez classique dans son enchaînement. Ce qui n’est pas gênant car ici le scénario est au service des acteurs et pas l'inverse. C’est en grande partie eux qui nous transportent. Que ce soit la sincérité de Zachary Gottsagen, la justesse de Shia Labeouf ou la simplicité de Dakota Johnson : tout s'harmonise parfaitement. Le trio de tête est franchement attachant et la performance artistique est indéniable.
Ils permettent de sublimer un film qui est avant tout une histoire d’Hommes. Il met en scène des “parias” de la société dont la relation est fraternelle, mais aussi ceux qui essaient de les aider. Les échanges y sont sincères, à l’image de ceux entre Zak et Tyler. Ce qui permet à l’oeuvre, malgré ses défauts, de sonner vraie. Les liens entre les personnages sont variés mais tous sont liés par le voyage et l’aventure qu’offre ce film.
Le long métrage nous emmène à travers des paysages variés et sauvages pour la plupart. Le film en est embelli, tant sur le fond que la forme. Si la réalisation est simple, l’univers nous plonge dans une certaine solitude enchantée avec ses personnages. Authentique et simple, le décor est à l’image du film. Le côté “wildly” de l’histoire ne la rend que plus attrayante.
Un long métrage qui, même s’il n’est pas parfait, ose. À la fois drôle et touchant, il rend les personnages attachants et l’histoire prenante. Avec l’appui d’un casting de choix, ce film peut facilement vous faire passer un moment agréable.
Texte : Antoine Heller