La 15e édition de Glisse en Cœur se tiendra au Grand-Bornand les 22, 23 et 24 mars prochains. Présent depuis la création de l’événement caritatif en 2008, le journaliste et animateur de télévision Stéphane Thébaut ne ménagera pas ses efforts pendant ce long week-end. Rencontre avec le parrain de cette manifestation solidaire, à quelques semaines du top départ des 24h de ski en relais.
En quoi consiste votre rôle de parrain ?
À ameuter les foules ! Plus sérieusement, la première chose est de faire parler de l’évènement le plus possible à travers mon réseau. La deuxième est de donner de ma personne, d’être présent sur la manifestation pour animer, motiver les gens à faire des dons, et autres opérations de ce type. Être parrain est un rôle multitâche qui consiste à faire partie de l’équipe, pour faire vivre l’événement au mieux.
Vous serez sur le pont les 22, 23 et 24 mars prochains. De quelle manière ?
D’abord, je vais présenter la soirée de gala du vendredi 22 mars : souhaiter la bienvenue au public, présenter l’association à laquelle se destinent les dons cette année, en l’occurrence Alpysia. J’interviewerai la présidente, le directeur de l’établissement, des personnes qui en font partie, des enfants, des parents... La soirée de gala met également en avant les différents partenaires, notamment le chef Yoann Conte, qui s’occupe de toute la partie restauration. Samedi et dimanche, à des horaires définis, nous présenterons de nouveau Alpysia ainsi que d’autres associations soutenues par le Fonds de dotation pour l’enfance, afin de mettre en lumière toutes ces structures dont on ne parle pas souvent le reste de l’année.
Quelques mots sur l’association qui sera soutenue cette année ?
Alpysia a une antenne basée à Annecy. L’association s’occupe d’enfants qui souffrent de paralysie cérébrale. Lourdement touchés, ils ont souvent pour moyen de locomotion un fauteuil. L’encadrement associatif dont ils bénéficient leur réapprend à participer à des activités sportives pour se vider la tête, pour se faire du bien, tout simplement. Ces enfants suivent un cursus scolaire classique et à côté, ils ont un accompagnement spécifique pour leur proposer des animations indoor et outdoor. David Douillet, le parrain d’Alpysia, sera présent tout le week-end.
Quelles autres personnalités seront présentes ?
Il y aura notamment le médecin Michel Cymes, le neuropsychiatre et auteur Olivier Revol, l'animateur radio Laurent Petitguillaume - un habitué - ainsi que la championne de ski du cru, Tessa Worley. Mais Glisse en Cœur n’est pas un défilé de people. Les personnalités qui viennent sont toutes sollicitées pour faire fonctionner leur réseau autour d’une cause.
Vous êtes-vous fixé un objectif au niveau des dons ?
On s’en fixe toujours un et nous avons la chance d’avoir autour de nous, des gens très généreux qui nous permettent de battre un record d’une année sur l’autre. En 2023, nous sommes montés très haut, à plus de 860 000 €. J’espère que nous ferons aussi bien cette année, et si c’est plus, alors tant mieux. Cela permettra de participer au financement d'un équipement sportif complémentaire aux activités de rééducation prodiguées par le centre annécien à ses jeunes pensionnaires.
Qui peut participer à Glisse en Cœur ?
Tout le monde. Il y a les personnes qui participeront aux épreuves sportives et d’autres qui viendront au concert de Martin Solveig. Un public nombreux ne monte au Grand-Bornand que pour la soirée de concert car il y règne une ambiance particulière : on voit les skieurs passer, il y a la descente au flambeau et beaucoup d’animations très bien détaillées sur le site internet de l’événement. Glisse en Cœur est une parenthèse enchantée. Même quand la météo n’est pas favorable, on est là, on se donne à fond, il y a des sourires et des moments de partage exceptionnels.
Glisse en Cœur est une parenthèse enchantée
Que diriez-vous pour convaincre ceux qui hésitent encore à participer ?
Je leur dirais : si vous avez la chance d’avoir des enfants en bonne santé - ce qui est mon cas - si un jour, vous avez côtoyé une association qui s’occupe d’enfants malades et vu tout le travail fourni et le bonheur apporté… alors faire un don, aider à sa petite échelle, c’est la moindre des choses. Pour ma part, c’est mon moteur depuis le début. J’y vais, je prends une énorme bouffée d’énergie et un gros coup sur la tête car il y a beaucoup d’émotions. Je suis tellement reconnaissant de tout ce que font les gens qui entourent les enfants que j’y retourne chaque année avec grand plaisir.
Quels changements avez-vous notés depuis la première édition ?
L’organisation ! Au début, on y allait avec des bouts de ficelle, en tâtonnant. De mémoire, nous avions réuni environ 18000€ de dons lors de la première édition. Aujourd’hui, ce sont plus de 860 000 € de dons, 1500 compétiteurs, jusqu’à 3500 personnes au concert. Glisse en Cœur est devenue une machine colossale. Je crois savoir qu’il s’agit de l’évènement caritatif le plus important de toutes les montagnes de France, ce n’est pas rien. On ne se place pas très loin du Téléthon et du Sidaction. C’est une opération qui a pris de l’envergure, qui s’est professionnalisée et qui a donné naissance à des petits frères et des petites sœurs, tels que le Vendée Cœur, 24h de paddle aux Sables d’Olonne ou encore, Danse en cœur dont la première édition s’est tenue à Lyon en novembre 2023. L’ADN reste le même : des épreuves sportives organisées au profit d’enfants malades.
En 15 ans, quel est votre souvenir le plus marquant ?
C’est un souvenir très personnel. Nous avions reçu des enfants atteints de leucémie. Originaires de Marseille, certains voyaient la neige pour la première fois de leur vie. À la fin des 24h de ski, un petit garçon m’a sauté dans les bras en disant : « Stéphane, c’était super, je reviens l’année prochaine ! » Dans mon axe en face de moi, j’ai vu son médecin me faire non de la tête, sous-entendu : il ne sera pas là l’année prochaine. J’en parle aujourd’hui en ayant encore la boule dans la gorge. Ce sont des moments à la fois fabuleux et terribles. Ce qui nous anime, c’est de savoir que des enfants bien encadrés, se sortiront de la maladie et mèneront une vie normale.
Propos recueillis par Nathalie Truche