Tout commence pour Christophe-Gilbert Lequarré en 1990 avec un voyage à New-York. En parcourant les rues de la ville, le liégeois alors âgé de 18 ans découvre l’univers du graffiti. Une rencontre décisive qui s’est imposée comme une révélation.
De retour en Belgique, il adopte le pseudo de Spyk et descend dans la rue pour y poser sa signature. Il développe peu à peu son style jusqu’à l’imposer comme une marque de fabrique reconnaissable entre toutes. Après 25 ans de pratique, l’artiste a mis au point une technique extrêmement singulière : ses toiles produites à partir de projection de peinture à la bombe aérosol, donnent un rendu quasi photographique. La lumière – naturelle ou artificielle – est au coeur de ses œuvres. Spike a travaillé quelques temps sur des plateaux de cinéma, d’où il a tiré son inspiration. Cet ancien éclairagiste voue une grande admiration aux chefs opérateurs, dont le métier est de donner vie à des décors. Cette intention, omniprésente dans ses toiles. En superposant de nombreuses couches de couleur vaporeuse, Spyk dompte la lumière à la manière des grands peintres. Les nuances obtenues produisent des atmosphères palpables nous rappelant celles des toiles du peintre américain Edward Hooper. Ces contrastes renforcent le réalisme des scènes dépeintes, que l’on peut qualifier d’hyperréalistes. Tout dans l’univers urbain le fascine et l’inspire. Tout, à l’exception du corps humain. Ses œuvres sont dépourvues de personnages. L’artiste s’intéresse plus aux ressentis et aux sensations procurées par les décors et les environnements. Place au silence, à la pluie colorée par les néons, aux atmosphères hivernales, feutrées ou aux ambiances nocturnes et artificielles, tout droit sorties d’un imaginaire marqué par le cinéma américain.