Publié le 1 septembre 2022
Speedy Graphito
Crédit photo : Good Morning 2016 © Speedy Graphito

Speedy Graphito

Peintre français
Art
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Portfolio

Pionnier du street-art et artiste plasticien français reconnu dans le monde entier, Speedy Graphito se démarque en détournant l’imagerie de la culture populaire, qu’il mixe avec des symboles d’œuvres classiques.

 • Peux tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Speedy Graphito, je suis artiste plasticien. Je suis né à Paris. J’expose en France et à l’étranger et je ne vis que pour l’art.

• Quel est ton parcours ?

Je dessine depuis toujours. J’ai été inspiré par les arts plastiques très jeune. À 9 ans, je prenais des cours de dessins, à 14 ans je réalisais des décors de théâtre, j’ai fait mes études dans deux écoles d’art, l’école Maximilien Vox et l’école Estienne à Paris. À la fin de mes études, j’ai été graphiste et illustrateur publicitaire pendant 2 ans avant de me lancer dans une carrière artistique.

Crédit photo : Pikasso 2017 © Speedy Graphito

• Pourquoi être passé de la rue aux galeries ?

Les choses se sont plutôt passées à l’inverse contrairement aux autres artistes urbains.

Quand j’ai commencé à peindre pour mon propre compte. Mes toiles s’empilaient dans mon petit studio parisien et je n’avais nulle part pour les exposer. Les galeries ne voulaient pas de moi. Je n’avais pas envie d’être vieux pour pouvoir exister. J’avais besoin de communiquer avec l’extérieur. J’ai donc commencé par reproduire mes toiles en pochoirs et à les bomber dans les rues de Paris. Les murs m’offraient également des grands formats me rappelant les décors de mon enfance.

Je ne me reconnaissais pas dans le mouvement graffiti. Mon inspiration venait de l’histoire de l’art. Je ne cherchais pas à exprimer mon ego mais à créer une communication avec l’extérieur. J’ai fini par rencontrer d’autres artistes et un réseau d’entraide et de solidarité s’est mis en place nous permettant d’organiser des actions collectives comme les premiers rassemblements d’artistes urbains au début des années 80. C’est ensuite que les portes des galeries se sont ouvertes et que j’ai commencé à exposer.

 

Crédit photo : City Super Stars 2020 © Speedy Graphito

• Tes œuvres sont pleines de références pop culture (personnages de comics et de dessins animés) et de couleurs vives. Quels messages souhaites-tu faire passer à travers cet univers ?

L’enfance est ma source d’inspiration principale. C’est le moment où l’imagination est la plus fertile. C’est à cette période que le formatage de la vie n’est pas encore trop présent, ensuite on nous impose comment penser, ce qui est beau et ce qui ne l’est pas, tout est mis dans des cases qu’il ne faut pas déranger. Je me suis formé à la culture avec les bandes dessinées et les toiles que j’allais voir au Louvre. Ces cultures se sont mélangées pour ne former qu’une entité. Les années 80 étaient aussi une période de grande mixité culturelle où les arts, peinture, danse, stylisme se côtoyaient. Je revendique aujourd’hui cette liberté de création de style et de forme. J’ai toujours eu carte blanche et été libre d’exposer ce que je voulais.

 

Crédit photo : Mona (Avril) 2021 © Speedy Graphito

• Dans tes oeuvres on retrouve Léonard de Vinci avec Mona Lisa, Robert Indiana avec « Love » et même les conserves d’Andy Warhol, Dali… Ce sont des artistes qui t’inspirent ?

On ne peut juger l’art que par son histoire donc mon travail n’existe que par comparaison avec mes prédécesseurs. Je considère l’art comme une grande famille et je me sens comme le descendant de mes ancêtres artistes. Je me suis construit sur leurs histoires. Je me sens comme un relai, une transition entre ce qui a été et ce qui sera.

• La création du logo de la mission spatiale Altaïr, la peinture de la péniche Europodyssée ou encore les voiles d’un catamaran pour une traversée de l’Atlantique en solitaire… que t-ont apporté ces expériences ?

L’art fait partie de la vie. Sortir du marché de l’art et illustrer la vie fait partie de l’éducation visuelle nécessaire pour en ressentir l’importance. On ne peut aimer que ce que l’on voit. C’est également dans cette démarche que je continue à peindre des fresques dans des endroits improbables comme des centres commerciaux. J’aime mettre de l’art là où on s’y attend le moins.

• Quels sont tes futurs projets ?

J’ai toujours des expositions en préparation en musées et en galeries. Je favorise toujours les expositions immersives où je peux créer un univers en 3D pour faire vivre une réalité parallèle. Je suis également sur un gros projet de parc à jeux interactifs et toujours quelques murs en Fragrance ou à l’étranger. Je n’ai pas vraiment le temps de m’ennuyer.

Propos recueillis par Constance Périn

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