Des centaines de mètres carrés d’herbe forment l’immense toile du peintre Saype. Il rallie son art à des causes sociales et environnementales et peint, tout en poésie, son support sans l’endommager.
L’artiste autodidacte nait en 1989 à Belfort. Il n’est encore qu’un adolescent lorsqu’il commence la peinture. L'apprentissage classique, ce n’est pas son fort. Voilà pourquoi ses débuts se font dans le graffiti. Il vagabonde entre les espaces street qu’il affectionne, ainsi que son atelier. Techniques et supports multiples, Saype ne recule devant rien. A seulement 16 ans, il expose pour la première fois ses œuvres en galerie.
Entre le land art et le graffiti, Saype s’adonne aujourd’hui à la peinture sur herbe. Sur un gazon fraîchement taillé, il crée des œuvres “hors formats” grâce à un pistolet à peinture. Incroyable mais vrai, ses immenses tableaux s’estompent avec la repousse et sont totalement biodégradables. Engagé écologiquement et socialement, le pionnier du dessin sur herbe possède plus d’un tour dans son sac.
Son dernier coup de génie ? Une immense fresque de mains entrelacées, sur toute la longueur des pans de verdure du Champ de Mars, dominée par la Tour Eiffel. Cette peinture d’envergure gigantesque n’est que la première d’une série nommée “Beyond Walls”. L’auteur du projet cherche ici à envoyer un message d’espoir. Saype ouvre une brèche pour aller au-delà des murs et inciter à la bienveillance. Il crée la plus grande chaîne humaine du monde et montre que l’universalité qui s’en dégage est celle d’une humanité plurielle.
Il aborde les questions sociétales qui le touchent tout en poésie. L’être humain est au centre de son Œuvre. Saype encourage tous ceux qui croisent son chemin à s’interroger sur leurs relations et leur impact. Sa manière d’aborder les travers du monde actuel est néanmoins toujours lumineuse, optimiste et pleine d’espoir.
Pour venir en prendre plein les yeux, la région suisse des Dents du Midi invite Saype à peindre sur les bords du Lac Vert (Les Crosets). Venez découvrir une œuvre inédite le 13 juillet 2019, à admirer depuis la Pointe des Mossettes.
Texte : Zoé Glassey