Considéré comme le phénomène reggae depuis sa révélation en 2015, Samory I continue de surprendre. Reconnaissable à sa voix au timbre cuivrée et son écriture à la fois sage et aiguisée, l’artiste nous offre des petites pépites dans son dernier album “Black Gold”, sorti en juillet dernier, qui fait la part belle aux musiciens et aux arrangements de cuivres.
Samory I n’a ni le temps ni l’envie de faire les choses à moitié, et la rapidité de son succès l’illustre bien. Début 2017, le chanteur de reggae met tout le monde d’accord en sortant « Rastah Nuh Gangsta », l’un des titres phares de cet album.
Si l’artiste semble aussi légitime dans son succès, c’est grâce à sa volonté de retourner aux racines profondes du mouvement musical et d’y retrouver une valeur historique. Tout commence par son nom de scène: « Samory I », une référence à Samory Touré, l’un des principaux opposants à la colonisation en Afrique de l’Ouest aux XIXème siècles. Samory se place en digne défenseur de l’histoire torturée des Africains. Alliant l’expérience d’un combat contre l’oppression historique du peuple noir avec les luttes du monde moderne.
Inspiré par des ténors du style comme Sizzla Kalonji et Dennis Brown, l’artiste joue avec nos oreilles et nos sentiments en nous parlant de colère, de joie et de tristesse. Sa voix aux assonances androgynes porte un rythme sensuel et puissant à ses chansons. C’est cette ambiance à la fois pesante et sereine qui nous transporte dans l’univers de l’artiste. Il y parle de sa foi, du colonialisme et de l’histoire de la Jamaïque où il est né. Samoury I a meme créé sa propre version de « It is because I’m black » de Ken Boothe, figure incontournable du roots reggae.
Le chanteur tente même sur certaines chansons une approche rythmique très personnelle. Dans cet album, on retrouve une version de 9 minutes de « Rastah uh Gangsta » où Samory rajoute des airs de dub.
Vivifiante, sincère et enivrante voici quelques mots pour décrire la musique de cet artiste jamaïcain que nous vous invitons à découvrir.