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L'Orchestre de la Suisse Romande (OSR) a dévoilé début mars sa programmation pour la saison 2025-2026, qui mêle tradition et innovation. Cette saison marque la dernière année de Jonathan Nott à la direction musicale et une tournée européenne d'envergure. Nous avons rencontré Steve Roger, Directeur Général de l'OSR, pour en savoir plus.
Crédit photo : © G. Maillot
Bonjour Steve, pouvez-vous nous présenter brièvement la saison 2025-2026 de l'OSR ?
La saison 2025-2026 est marquée par un fort engagement pour l’égalité des genres, avec un niveau plus élevé de parité à la direction d’orchestre. Nous sommes heureux d'accueillir des cheffes renommées telles que Karina Canellakis, Mirga Gražinyte-Tyla, Eun Sun Kim et Simone Young, toutes très sollicitées dans le milieu. Nous sommes aussi très heureux de retrouver de grands chefs comme Daniele Gatti, Daniel Harding, Tugan Sokhiev et Neeme Järvi, ancien directeur musical de l'orchestre.
Pour cette saison, vous parlez à la fois d’« audace » et de « tradition ». Comment parvenez-vous à équilibrer ces deux aspects dans la programmation de l'orchestre ?
L'orchestre programme un répertoire traditionnel et innove pour s'inscrire dans son époque. C'est en créant de nouvelles œuvres et en interprétant le grand répertoire que nous préservons notre identité. Du côté contemporain, nous ouvrirons la saison avec Kaija Saariaho, grande compositrice finlandaise disparue en 2023, et une
première mondiale, co-commandée par l’OSR, Bayerische Rundfunk Musica Viva et Settimane Musicali Ascona : un Concerto pour piano de Beat Furrer, qui sera interprété par Francesco Piemontesi, artiste en résidence de l’OSR en 2020-21. L'orchestre terminera la saison avec la première suisse du Concerto pour alto et orchestre de Jörg Widmann, interprété par le soliste Antoine Tamestit, sous la direction de Daniel Harding, promettant un moment musical exceptionnel.
Vous accueillez plusieurs artistes de renommée internationale pour cette saison. Quels sont les défis que cela représente pour l'OSR ?
Accueillir des artistes de renommée mondiale est toujours un défi excitant. Des artistes comme Alexandre Kantorow ou Alice Sara Ott apportent leur propre vision des œuvres. Cela implique une certaine flexibilité de notre part pour concilier leur choix de répertoire tout en préservant notre identité. Cela demande aussi une grande écoute de la part des musiciens et musiciennes, mais c'est ce qui fait la richesse de la collaboration.
Crédit photo : © W. Beaucardet
Cette saison marque les débuts avec l'OSR de Karina Canellakis, Mirga Gražinyte-Tyla et Eun Sun Kim. Comment ces nouvelles collaborations vont-elles enrichir l’orchestre ?
Ces collaborations apportent des visions musicales variées. Ces cheffes exceptionnelles vont marquer le public par le style de leur interprétation. Leur présence est enrichissante pour l'orchestre.
Vous présentez également de jeunes talents comme Himari et Georgijs Osokins. Quels sont selon vous les avantages de promouvoir de nouveaux artistes auprès du public de l'OSR ?
Promouvoir de jeunes talents est essentiel pour l'avenir de la musique classique. Himari, par exemple, est déjà reconnue sur la
scène internationale, et de jeunes artistes comme elle apportent une énergie nouvelle et une sensibilité différente. Les inclure dans notre programmation permet au public de découvrir des talents émergents, qui sont les stars de demain.
Comment l’OSR s'engage-t-il auprès des jeunes générations et du public de demain ?
Nous avons lancé plusieurs initiatives pour toucher les jeunes générations, comme la nouvelle série « Doudou Concert », destinée aux enfants de 6 mois à 3 ans. Ces concerts offrent aux tout-petits une première immersion dans la musique classique de manière ludique et interactive, les sensibilisant dès leur plus jeune âge.
« C'est en créant de nouvelles œuvres et en interprétant le grand répertoire que nous préservons notre identité »
Après huit années de collaboration avec Jonathan Nott, quel impact a-t-il eu sur l’orchestre et comment marquez-vous la fin de son mandat à la direction musicale ?
Jonathan Nott a laissé une empreinte profonde sur l'orchestre. Il a su allier modernité et respect du répertoire classique, contribuant à son évolution artistique remarquable. Cette dernière saison en 2025 sera un moment marquant, et nous le retrouverons en tant que chef invité. La tournée européenne de mars 2026 est une sorte de point culminant de cette belle collaboration.
Vous avez mentionné une tournée européenne importante pour la saison 2025-2026. Pouvez-vous nous parler de l’importance de ces tournées internationales pour l'orchestre et comment elles contribuent à la visibilité de l'OSR à l'étranger ?
Les tournées internationales sont essentielles pour accroître la visibilité de l'OSR, se mesurer à d'autres ensembles de haut niveau, se confronter à d'autres publics, dans d'autres salles. Elles renforcent également la cohésion interne de l'orchestre et l’esprit collectif. En mars 2026, nous aurons la chance de jouer pour la première fois à l’Elbphilharmonie de Hambourg, la Philharmonie de Paris, et le Koncerthuset à Copenhague.
La réalité virtuelle est une nouveauté pour l'OSR avec l’application Virtual Hall®. Pouvez-vous nous expliquer ce projet innovant et son impact sur l’accessibilité à la musique classique ?
Développée en partenariat avec la société suisse Cybel’Art, cette application permet de vivre une expérience immersive unique, en plongeant le public au cœur d’un concert symphonique à l'aide d'un casque de réalité virtuelle. Grâce à l’application Virtual Hall®, le public peut se balader virtuellement dans l’orchestre et observer de près les musiciens et musiciennes et leurs instruments. Cette technologie rend la diffusion de la musique plus accessible. Nous espérons qu'à terme, d’autres orchestres se joindront à cette initiative et proposeront également du contenu !
Propos recueillis par Carole Cailloux
