Rencontre avec L’Entourloop, un collectif énigmatique et hyperactif

Enigmatique et mystérieux par nature, le collectif l’Entourloop se produira à Genève, dans la salle de l’Alhambra, le 31 octobre prochain. À l’occasion de ce World Tour qui les amène en Suisse, nous avons rencontré les artistes qui composent ce groupe hors normes, à la rencontre des genres et des disciplines.

Quelle est la genèse de l’Entourloop, pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

C’est un projet qui a démarré en 2013. Dans le collectif, qui compte entre six et sept personnes, nous sommes tous passionnés de vinyles, de hip-hop, de reggae. Nous avons alors eu l’idée de faire des reprises des morceaux que nous affectionnions particulièrement, et nous les avons postés sur internet. Les retours ont été très positifs, et nous nous sommes alors pris au jeu, en continuant d’adopter cette formule mêlant ces deux styles de musique. De cela est née l’idée d’un premier album, sur lequel nous avons notamment collaboré avec The Archictect. La musique est au centre de notre projet, mais en réalité l’Entourloop est par nature pluridisciplinaire. Nous aimons mélanger les univers, mêler la musique à la vidéo, au graphisme. Sur scène nous créons tous nos décors. Mélanger les arts est au centre de notre identité. J’ajouterai également que le caractère collectif de notre projet est très important pour nous. Personne ne prend la lumière, nous restons dans le mystère pour laisser toute la place à ce qui compte vraiment : la musique.

Vous êtes nombreux au sein de ce collectif. Comment se déroule le processus créatif dans une telle configuration ?

Travailler à plusieurs amène sans équivoque des complexités. Lorsque l’on est aussi nombreux, il est parfois difficile de tomber tous d’accord. Mais ces différences font toute la richesse de notre collectif. Ce dernier album représente cela à la perfection. C’est une création gourmande, diversifiée, avec beaucoup de styles différents, mais qui parvient malgré tout à conserver une cohérence.

Vous avez sorti votre troisième album en 2022, « La clarté dans la confusion », que vous allez présenter sur la scène de l’Alhambra à Genève, et à Zürich le lendemain. Pouvez-vous nous parler de ce dernier projet en date ?

Cet album a été produit durant le covid, et je crois que cela a largement influencé la direction qu’il a pris. Cette période était sans équivoque des plus moroses, et nous avons voulu prendre ça à contre pied en créant un album très riche, qui compte au total vingt titres. Nous étions isolés chacun de notre côté, et cela nous a donné envie de collaborer, de se retrouver. Ce qui explique les très nombreux featurings du projet. Quant à l’identité musicale du projet, le reggae et le hip hop se placent toujours au centre, et une fois encore nous nous sommes amusés à mélanger les cultures et les influences en invitant des artistes venus des quatre coins du monde. On pourrait parler d’hommage à la culture Soundsystem d’une
certaine façon.

Pyramid en featuring. Nous avons enregistré juste avant qu’il ne remporte en Grammy Awards, alors que tout ça est simplement parti d’échanges via internet. C’est aussi la magie du projet. Cette période d’isolement nous a donné envie d’aller à la rencontre de ces artistes que nous adorons, et voilà le résultat : un album pluriel.

À quoi pouvons-nous nous attendre sur la scène de l’Alhambra à Genève ?

Pour nous le live est très important, et nous adorons créer de nouveaux shows pour nos tournées. Cela représente beaucoup de travail et d’organisation, en plus du travail en studio qui ne s’arrête jamais vraiment, mais quand on est passionné, travailler à chaque instant est une évidence. Nous avons tourné en France avant de démarrer notre World Tour qui passera par Genève, mais ici les décors seront différents. La musique sera accompagnée de décors, de vidéos, quelque chose de très théâtralisé avec des parties plus axées DJ, d’autres mettant en avant les artistes qui seront avec nous sur scène : Troy Berkley,  N’Zeng et BlabberMouf. Il s’agit de notre première date à Genève, et nous avons hâte de partager notre univers avec le public.

Propos recueillis par Aurore De Granier