Publié le 21 juin 2024
L'Heureuse Elue : rencontre avec Franck Bellocq et Camille Lellouche
Crédit photo : affiche du filme L'Heureuse Elue
Interview

L'Heureuse Elue : rencontre avec Franck Bellocq et Camille Lellouche

L’Heureuse Élue d’une comédie familiale à voir en septembre
Cinéma
|
Comédie, Interview

À l’occasion de la sortie prochaine de L’Heureuse Élue en salle, le réalisateur Franck Bellocq et l’actrice Camille Lellouche ont accepté de nous rencontrer lors d’une entrevue pour échanger sur les coulisses de cette comédie familiale. Dans le film, Benoît est menacé par un gang à qui il doit de l’argent. Sa seule solution est d’en soutirer à ses parents, de riches industriels qui n’accepteront qu’à condition qu’il se marie. Il fait alors la rencontre de Fiona, son chauffeur Uber venue des quartiers populaires, qui devra se faire passer pour sa fiancée le temps d’un week-end au Maroc dans un monde dont elle n’a pas les codes. Entre les cascades, les scènes d’impro et la chaleur insoutenable des paysages marocains, le film promet un cocktail 100% good vibes à pleurer de rire !

Crédit photo : DR

Pourquoi avoir décidé de placer l’intrigue au Maroc ?

Camille : C’est peut-être mieux que le pôle nord ? *rires* En réalité, c’est surtout le producteur (Daniel Tordjman) qui souhaitait que le cadre soit solaire, avec beaucoup de lumière. Au début, il avait d’ailleurs pensé à la Grèce ou à l’Italie.

Franck :  Il fallait un endroit qui change totalement le “biotope” de Fiona, qui la sorte de la grisaille parisienne et qui la projette dans un monde qu’elle ne connaissait pas, c’est-à-dire des hôtels de luxe, un cadre exotique, etc…

Il fallait à la fois qu’elle change d’endroit et qu’elle soit totalement perturbée par ce nouvel environnement, donc le Maroc était la parfaite destination. Puisque le film sort en septembre, au moment de la rentrée, d’une certaine manière les spectateurs repartiront aussi en vacances avec nous !

Camille, est-ce que tu te reconnais dans le personnage de Fiona ?

Camille : En vérité, le rôle a été créé sur-mesure pour moi, donc quand les producteurs sont venus me voir, ils m'ont dit “on sait que tu aimes faire rire, qu’est-ce que tu aimerais faire ?” et on en a beaucoup parlé. Étant donné qu’ils connaissent mon caractère, ils savent que je n’ai pas honte de me ridiculiser, de m’enlaidir, presque de me grimer et peut-être même de faire des choses que d’autres actrices n’oseraient pas faire. 

Le fait simplement de ne pas être maquillée, ou de montrer mon corps alors que j’étais encore en post-partum après la naissance de ma fille et d’assumer qu’il bouge, qu’il change, c’est également montrer que c’est aussi ça d’être une femme. Ce n’est pas seulement le fait d’être “en bombe” tout le temps, avec un corps parfait, et je pense que le fait de l’assumer à l’écran peut rassurer les femmes, en tout cas c’est ce que je souhaite. Je pense que le fait de sortir de sa zone de confort permet même de faire des scènes encore plus drôles.

Pour le reste, j’ai aussi grandi en banlieue, je viens d’un milieu populaire comme Fiona, j’aime les enfants, mais elle reste un personnage !

Je pense que les gens qui font de l’humour devraient vraiment être remboursés par la sécurité sociale

 

Franck : On a pensé cette comédie afin qu’elle soit un terrain de jeu pour Camille, on s’est demandé ce qui serait le plus drôle dans l’idée de faire débouler un personnage dans un monde avec lequel elle n’a rien à voir et de s’amuser avec cette idée ! Comme Camille le disait d’ailleurs, les comédiens et comédiennes avec autant d’auto-dérision et qui acceptent de jouer autant avec leur corps ou avec des grimaces sont rares, et c’est un tout de comédie, autant dans ses répliques que dans le rythme de jeu !

Vous avez l’air complices, est-ce que vous avez l’habitude de travailler ensemble ?

Franck : Oui, pour nous c’est une réelle amitié qui s’est formée. Nous avons beaucoup travaillé ensemble. Il y a une forme de cohérence dans notre rapport à l’humour et on aime les mêmes choses absurdes.

Est-ce qu’à travers l’humour et les comédies, vous pouvez vous exprimer différemment ?

Crédit photo : Fred Dugit

Camille : L’humour, pour moi, c’est ce qui permet aux gens de s’évader. Quand on a passé une journée catastrophique, qu’on s’est fait quitter, qu’on a perdu son travail ou quelqu’un, un moment de rire peut faire du bien. Même pour la santé, c’est prouvé scientifiquement, et je pense que les gens qui font de l’humour devraient vraiment être remboursés par la sécurité sociale. En terme d’énergie sur le tournage d’une comédie, on ne peut que se marrer ! Les films d’auteur ou les films avec des performances dramatiques sont moins amusants sur le tournage, parce qu’il y a un besoin de concentration qui est différent. Sur les tournages des comédies, on rigole tout le temps, c’est “good vibes”!

Y a-t-il eu des moments d’improvisation ?

Camille : Oui il y en a eu quelques-uns, dans la scène du Uber au début par exemple, quand je dis “En avant guingamp !”, Lionel Erdogan n’était pas au courant et il avait envie de rire. C’est vrai qu’il y a eu plusieurs improvisations, mêmes physiques, puisque j’adore rire sur des moues, sur des mouvements du visage, je pourrais même faire des films où je ne parle pas du tout !

Franck : Ce n’est pas tant de l'improvisation, mais il arrive qu’on ajoute d’une scène à l’autre une phrase ou une bêtise qui nous a fait rire, comme “Reste bien tranquille toi !” *rires*

Il faisait entre 45°C et 60°C

Avez-vous des anecdotes de tournage à raconter ?

Camille : Oui, j’ai fini sous perfusion ! *rires* Ma fille était avec moi là-bas, donc je me levais très tôt, à cinq heures du matin, en sachant qu’on tournait des fois la nuit, donc le tournage était très intense, mais surtout il faisait entre 45°C et 60°C. On a la chance d’avoir une superbe équipe technique qui nous coiffent et nous maquillent pour que tout cela ne se voit pas à l’écran, mais c’est vrai que j’ai fait un petit malaise! Ce qui était drôle c’est que j’avais envoyé un message à Franck en lui disant que j’étais malade sans rentrer dans les détails, j’avais une grosse baisse de tension. Quand je suis arrivée sur place pour tourner, je ne savais même si j’allais savoir tenir debout. Le médecin est arrivé, il a alors pris ma tension et m’a dit “Ah oui quand même, votre tension est basse !” Je pensais simplement aller me reposer sur le petit lit de la loge, un lit de camp finalement ! *rires*, mais le médecin m’a posé une perfusion ! Dans ma tête, j’étais persuadée que j’allais tourner, alors qu’il m’assurait que je n’étais pas en état, et je n’arrêtais pas de lui répéter “Elle n’est pas raccord, la perfusion, on ne peut pas tourner avec !” *rires*

Franck : Une des raisons pour lesquelles nous avons tourné au Maroc, c’est aussi parce que c’était la basse saison là-bas, et que l’hôtel était vide ! Malgré tout, il faisait quand même entre 40°C et 60°C, notamment dans la scène de la montgolfière où il faisait extrêmement chaud. Il fallait régulièrement rafraîchir l’équipe technique, les acteurs et les enfants.

Camille : C’est la seule fois où j’ai demandé une chaise entre les prises et des compresses d’eau dans le cou pour me rafraîchir. C’était intense, pourtant j’étais étonnée de voir que ça ne se voyait pas à l’écran, je me suis dit “mon teint est sublime à l’image, mes cheveux ne bougent pas !”, alors qu’on était sur une plancha ! *rires*

Pourquoi aller voir l’Heureuse Élue au cinéma ?

Camille : Parce qu’on se marre tout le long ! C’est un très bon moment, on en a besoin en ce moment. Je trouve que le rire est très important, et pour le coup avec ce film on rit vraiment du début à la fin ! Il n’y a pas de moment de latence, les moments d’émotion sont vrais. Quand on rentre en cachette dans la salle avec Franck et qu’on entend les rires des enfants de huit ans et des personnes âgées de quatre-vingt ans, on se dit que c’est vraiment une chance. 

Franck : On s’est fait une belle production au Maroc, avec des beaux plans, on a beaucoup ri avec une super petite bande, avec Gérard Darmon, Michelle Laroque, Lionel Erdogan, Clémence Brétecher, Amaury de Crayencour, Chloé Astor… C’est un peu comme la série Succession, avec Camille Lellouche qui met le bazar et on espère que les gens vont aimer ça autant que nous !

Propos recueillis par Lilou Wattier

 

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