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Après des études de droit, Raphaëlle Farman se forme au Conservatoire de Paris et se produit sur les grandes scènes d’opéra, en France et à l’étranger. Co-fondatrice de La Comédie Lyrique Romande, elle réinvente l’opéra en y intégrant humour, danse et interactivité. Sa dernière création, « Chantez si ça vous chante ! », promet un moment inoubliable mêlant musique, émotion et participation collective, et c’est au Victoria Hall de Genève le 17 janvier prochain.
Crédit photo : © DR
Vous êtes cofondatrice de La Comédie Lyrique romande, pouvez-vous nous en dire plus sur son histoire et sa mission ?
J'ai eu une carrière internationale d'opéra, travaillé avec de grands chefs d’orchestre, mais après 20 ans, l'envie de briser les codes nous a poussé - avec mon compagnon - Jacques Gay - à créer La Comédie Lyrique Romande en 2006. Nous avons voulu réinventer le théâtre musical, en mêlant opéra, comédie musicale, danse, et beaucoup d'humour. L’objectif : rendre l’art lyrique plus accessible tout en offrant au public un vrai moment de plaisir. En parallèle, nous avons lancé deux académies pour former des talents, à Annecy et à Genève, où amateurs et professionnels peuvent se rencontrer.
« Le secret, c’est l’interaction avec le public. »
Vous avez créé des spectacles à succès comme La Diva et le Toréador. Qu’est-ce qui a fait leur succès ?
Le secret, c’est l’interaction avec le public. On a voulu sortir de l’opéra classique pour le rendre accessible, décontracté, et souvent comique. Ce qui marche, c’est l’effet de surprise. Le public participe, chante, rit, et se laisse emporter par l'énergie du spectacle. C’est une sorte de karaoké géant, mais avec des artistes qui ne se contentent pas juste de chanter, mais qui embarquent tout le monde avec eux !
Vous êtes passée de chanteuse à créatrice de spectacles. Pourquoi ce changement ?
Après deux décennies d’opéra classique, j’avais besoin de plus de liberté, de créativité. La Diva et le Toréador a été le déclic. C’était un projet plus léger, moins solennel. Avec Jacques Gay, on a voulu mêler l’opéra et la comédie, et ça a pris ! C’était l’occasion de réinventer les genres, et aussi de s’amuser !
Vous formez aussi des jeunes talents avec vos académies. Qu’y apprennent-ils ?
On leur enseigne bien plus que le chant. Ils apprennent à jouer, à raconter une histoire, à capter l’attention du public. C’est l'art de combiner voix et jeu théâtral. Et de plus en plus aujourd’hui, on voit de jeunes artistes mélanger opéra, théâtre et danse. C’est génial, vraiment, ces jeunes d’aujourd’hui sont plus complets qu’à l’époque !
Parlons de Chantez si ça vous chante ! Comment ce concept est-il né ?
L’idée est venue de notre envie de créer un spectacle où le public ne soit pas juste spectateur, mais acteur. C’est une sorte de grand karaoké, mais avec une énergie de groupe qui fait chanter juste, même ceux qui n’osent jamais. Ce n’est pas un spectacle où l’on regarde, c’est un moment où l’on vit ensemble une expérience musicale hors-norme !
Vous parlez d' « enthousiasme ambiant » et de « fusion » entre scène et salle. Comment cette alchimie se crée-t-elle ?
C’est comme une immense vague d’énergie. Quand le public se laisse emporter, c’est totalement électrisant. La musique unit,
transcende, et tout le monde vit le moment à fond. Quand des centaines de personnes chantent ensemble, on a l’impression que l’espace tout entier vibre. C’est magique.
« Chantez si ça vous chante ! » mêle humour, glamour et émotion. Comment réussissez-vous cet équilibre ?
C’est tout un art ! (rires) Il y a des moments légers et d’autres plus profonds. Au-delà des classiques de l’opéra, des chansons comme L’hymne à l’amour d’Édith Piaf, qui peut toucher jusqu’aux larmes, ou des tubes comme Les Lacs du Connemara de Sardou et Que je t’aime de Johnny, qui enflamment le public ! L'humour sert de porte d'entrée, un moyen de briser la glace, mais l'objectif est surtout de guider le public vers un moment de vulnérabilité et de connexion sincère. L’alternance entre légèreté et émotions fortes crée une expérience unique, où chacun peut se laisser emporter.
L’émotion est vraiment au cœur de ce spectacle. Pourquoi est-elle si importante ?
L’émotion permet de créer du lien. La scène, pour nous, c’est un lieu de partage. Quand le public chante ou vit un moment de complicité avec les artistes, il se passe quelque chose de profond. Chantez si ça vous chante ! devient une sorte de catharsis collective où chacun peut se libérer, se connecter aux autres, et aux émotions universelles que la musique réveille en nous.
Il parait que vous avez un beau projet pour février au Victoria Hall. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Ou c’est encore secret ?
Ce que je peux vous dire c’est que ça va se passer le 1er février, toujours au Victoria Hall à Genève, pour un spectacle avec des jeunes talents. Ce sera une expérience encore plus immersive, mêlant musique, visuel et interactivité. Un projet qui promet de pousser encore plus loin l’idée d'un spectacle où le public vivra le show de l'intérieur !
Propos recueillis par Carole Cailloux
