L’exposition « De l’usage de l’autre », au musée des Beaux-Arts de Chambéry, constitue la première grande exposition de Pierre David dans un musée de France. Né en 1957 à Chamonix, Pierre David est un artiste singulier aux multiples facettes, à la fois plasticien, scénographe et designer. Il est aussi directeur de la résidence d’artistes Moly-Sabata de la Fondation Albert Gleizes, à Sablons en Isère.
L’exposition « De l’usage de l’autre » présente toute la diversité du travail de l’artiste avec plus de 70 œuvres : peintures, dessins, photographies, mobiliers, céramiques. Elle illustre un art polymorphe qui interroge à la fois les formes du dessin académique et les phénomènes de société les plus contemporains: le genre, la citoyenneté, l’appartenance à un groupe social, tous définis selon des codes visibles ou invisibles.
A l’aide du dessin hyperréaliste et de la photographie, il traite de la mémoire, de la disparition mais aussi de l’identité sociale et sexuelle comme premier vecteur de communication entre les êtres. Fasciné par la figure humaine, dessinateur virtuose, il réalise depuis les années 80 un travail dans lequel le corps occupe une place centrale. L’utilisation des feuilles d’or et d’argent, l’éclat de ses céramiques et la précision des tirages photogra- phiques donnent à ses œuvres un aspect étrangement précieux voire décoratif, aux grandes qualités plastiques.
Le modèle, sa représentation dans son entier ou fragmentée, le lien entre l’artiste et le commanditaire, sont les éléments récurrents de son œuvre. Procédant par série, Pierre David inscrit sa production artistique dans la mise en place de protocoles questionnant sans cesse le rapport à l’autre et le pouvoir de la représentation.
Dans l’exposition, une dizaine de séries sont éclatées dans un espace mis en scène pour inviter le public à pénétrer un univers où le réalisme du style fascine autant qu’il force à la distanciation.
La collaboration récente de Pierre David avec un Laboratoire de recherches de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand montre la portée d’un travail réfléchi et inquiet, ouvert et curieux de son époque, profondément marqué par les rencontres dont il aime garder la trace.
De l’usage de l’autre, on aime, on adore !