Devenu célèbre grâce à ses inoubliables mises en scène des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques d’Albertville en 1992, Philippe Decouflé est aujourd’hui un artiste de renommée internationale. Ces immenses cérémonies lui vaudront même l’expression «découfleries» désignant cet art singulier de la rencontre entre les mondes du cirque, de l’image et de la danse.
Philippe Decouflé fonde sa compagnie DCA pour « Decouflé’s Company of the Arts » ou « Défense contre avion » en 1983. Le décor est planté : le ton est humoristique et ludique. Progressivement, Philippe Decouflé imagine une danse inventive, éclectique et solaire. L’imaginaire, le fantastique et le fantasmagorique sont convoqués. Influencé par la télévision, le cinéma, l’opéra, la publicité, les arts du cirque, du cabaret, la comédie musicale, l’art contemporain, ce touche-à-tout extrêmement plébiscité sort la danse de son carcan élitiste et crée des machines à succès avec notamment Codex (1986), Le P’tit Bal (court métrage, 1993), Shazam ! (1998), Solo (2003), Cœurs Croisés (2007), Octopus (2010), et aujourd’hui Contact.
Bonlieu Scène Nationale à Annecy vous convie à une semaine avec le célèbre chorégraphes avec une citation décalée de la comédie musicale, un trio réinterprétant les correspondances de Marcel Duchamp, la reprise par Philippe Decouflé lui-même de son Solo, mais aussi l’exposition de ces drôles de machines optiques, et enfin des films et des rencontres…
Découvrez l’univers d’un grand artiste qui traverse l’époque avec une légèreté fascinante et une justesse de plus en plus évidente.
1. OPTICON / Exposition
Opticon est une « découflerie » qui ravira sans aucun doute nos âmes d’enfant. Incroyablement ludique, voici une exposition plus que dynamique, où vous pourrez faire l’expérience de toutes les pitreries visuelles qui plaisent tant au chorégraphe.
Génératrices d’illusions, ces installations interactives feront de vos mouvements des images à effets très spéciaux, dignes des premières machines de cinéma.
Kaléidoscope, jeux d’ombres, mutations du corps et autres illusions optiques seront ainsi de la partie, avec pour aire de jeux votre vivacité.
2. MARCEL DUCHAMP MIS A NU PAR SA CÉLIBATAIRE, MÊME / Lecture - Démonstration
Quand Decouflé rencontre Duchamp… Le chorégraphe donne lecture de la correspondance du père de l’art contemporain et de son ami Totor.
Il est question d’art, de parties d’échecs et de considérations plus triviales. Le spectacle se passe autour et à côté de la table. Sur scène, La Joconde, des verres, grands et petits, une roue de bicyclette, un film et les mots de Duchamp qui s’envolent aux pieds des lettres. L’adaptation de Gérald Stehr est libre et teintée d’ironie. Philippe Decouflé incarne un mime fantaisiste et décalé. Alice Roland est « la célibataire même », mais aussi la mécène et parfois une autre version de Duchamp. Le flegmatique Christophe Salengro, comédien de Groland, joue le lecteur laconique. C’est audacieux et terriblement bien mené.
3. CONTACT / Spectacle chorégraphique
Philippe Decouflé joue avec les codes de la comédie musicale. De Faust à West Side Story, 16 danseurs, acteurs, chanteurs et musiciens explorent le genre avec une folie débridée. C’est burlesque et spectaculaire ; le public ne cesse de s’émerveiller devant tant d’onirisme. Une fantaisie millimétrée, jouissive et parfaitement interprétée. Il passe du savant au populaire avec la même aisance. Dans Contact, le chorégraphe crée une comédie musicale et visuelle détonante. Il convie le bien et le mal dans cette fable sur l’amour, l’art et la connaissance.
Nourrie par la danse des boîtes de nuit, la bande dessinée, la comédie musicale et le Bauhaus, la créativité de Philippe Decouflé semble sans limites. C’est à chaque fois expressif, surréaliste et spectaculaire. Ses chorégraphies marquent durablement.
4. SOLO / solo de Danse
Philippe Découflé s’essaye au solo avec une désarmante sincérité. Il habille sa chorégraphie de jeux de lumière, d’images et de sons. Autant d’effets pour dire la magie, la poésie du mouvement. Philippe Decouflé sait comme nul autre partager son amour de la danse et du mouvement. Il a imaginé son premier solo comme un kaléidoscope. L’image du danseur évoque un corps démultiplié. Jouant avec les effets de perspective, les lignes de fuite, les ombres et la lumière. Inventif, il plonge dans un « je » interrogatif, malicieux et séducteur.
C’est une sorte d’autoportrait chinois du chorégraphe. On ne peut alors que s’émouvoir devant le spectacle de la grâce fragile d’un Decouflé en pleine confession.
GRAND FORMAT / Bonlieu Scène nationale
DCA . philippe decouflé
INFOS PRATIQUES
Opticon > du 05/12 au 13/12
Marcel Duchamp mis a nu par sa célibataire, même > du 07/12 au 08/12
Contact > du 09/12 au 12/12
Solo > du 11/12 au 12/12