Du 15 janv. au 2 mars 2025
Tentez de gagner : 2 places pour Aux Écl...
Limistic est une artiste à l’imagination débordante, passée du design graphique et de la direction artistique à l’illustration, sa véritable passion. Son travail se nourrit de divers médiums, de la peinture à la céramique, bien que le digital soit son outil privilégié. Son univers, joyeux et vibrant, puise son inspiration dans la nature et les petits émerveillements du quotidien. À travers ses créations, elle invite à un voyage poétique et insouciant, où chaque œuvre respire l’optimisme. Rencontre
Peux-tu nous parler de ton parcours artistique ? Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans l’art de l’illustration ?
Depuis toute petite, j’ai toujours été attirée par la création. J’ai pris des cours de peinture et de poterie dans un atelier de ma ville, et au lycée, j'ai choisi l'option arts plastiques au BAC. Ça m’a toujours suivie. Je n’ai pas envisagé de faire de l’art mon métier tout de suite, bien que mes études en design graphique y étaient liées. L’illustration est venue naturellement car j’aimais dessiner, et le digital offrait de nombreuses possibilités, tout comme les réseaux sociaux pour partager mes œuvres. L’intérêt s’est confirmé quand j’ai commencé à recevoir de plus en plus de retours positifs et des propositions commerciales.
Ton univers visuel est très marqué par la nature et des couleurs vibrantes. Qu’est-ce qui t’inspire au quotidien pour créer tes œuvres ?
La nature est clairement ma plus grande source d’inspiration. C’est elle qui génère toutes les formes et couleurs que l’on connaît aujourd’hui. Je puise dans mes souvenirs, mes excursions et dans les scènes du quotidien pour y ajouter de la poésie et un peu de magie. Je collectionne beaucoup de choses et garde en moi cette âme d’enfant, émerveillée par ce qui m’entoure, c’est là que je puise mon inspiration.
Crédit photo : © DR
Tu utilises différents médiums, de la peinture à la céramique, mais tu sembles avoir une préférence pour le digital. Qu’est-ce qui te plaît dans ce médium en particulier ?
L’avantage du digital, c’est qu’il permet de ne pas se soucier de l’erreur. On peut recommencer à l’infini, ce qui est très libérateur ! J’apprécie aussi la facilité avec laquelle on peut choisir et modifier les couleurs, contrairement aux techniques traditionnelles où il faut mélanger et où le résultat n’est pas toujours celui attendu. Quand j’ai une idée, j’aime pouvoir la concrétiser rapidement, sans ces étapes parfois fastidieuses. De plus, le digital est très demandé par les clients, car il offre flexibilité et réactivité face aux retours.
Crédit photo : © DR
Ton travail dégage une énergie joyeuse et positive, presque comme une invitation à l’évasion. Est-ce un aspect délibéré de ta démarche artistique ?
Oui, complètement ! À travers mes illustrations, je veux faire voyager les gens dans un lieu mi-réel, mi-imaginaire. C’est une vision naïve et utopique du monde, mais c’est ce que j’ai envie d’inspirer à travers mon univers.
L’insouciance et la rêverie sont des thèmes récurrents dans ton travail. Comment arrives-tu à intégrer ces éléments dans tes créations tout en restant authentique et en évitant l’aspect trop idéaliste ?
Je ne cherche pas à éviter l’aspect idéaliste, au contraire, c’est une démarche totalement consciente. Certains artistes utilisent leur art pour véhiculer des messages forts et nécessaires, et c’est essentiel qu’ils existent. Mais le monde a aussi besoin de légèreté, de rêverie, de cet univers intérieur coloré où l’on peut simplement apprécier la beauté sans arrière-pensée. Si mes œuvres peuvent susciter cette émotion, c’est tout ce qui m’importe.
L’illustration utilisée pour la couverture de notre nouveau MokaMag est très forte visuellement, avec une voiture en flammes roulant dans un champ de fleurs. Quelle histoire ou émotion voulais-tu transmettre à travers cette image ? Est-ce une réflexion sur la dualité du monde ou le jeu de contrastes qui t’a inspiré ?
J’aime beaucoup le jeu de contrastes. Les flammes symbolisent la puissance et la rébellion, des éléments que j’intègre souvent dans mes visuels. Elles sont aussi très esthétiques et impactantes. Ce qui m’intéresse, c’est de rendre belle et poétique une scène qui pourrait être tragique dans la réalité, et laisser les gens l’interpréter selon leurs propres ressentis.
Crédit photo : © DR
Crédit photo : © DR
Comment se déroule une journée typique pour toi, quand tu travailles sur une nouvelle illustration ?
As-tu une routine particulière ?
Je n’ai pas vraiment de journée typique, et c’est ça que j’aime dans le fait d’être freelance, pouvoir organiser ma journée à ma façon. Quand je crée une nouvelle illustration, ça commence généralement par une idée que je veux retranscrire. Je fais des recherches, je me plonge dans mes photos, mes livres. Une fois l’idée bien en tête, je me lance et je n’arrête que lorsque l’illustration est terminée.
Tu sembles être une grande rêveuse. Est-ce que les idées te viennent à tout moment, ou as-tu une méthode pour nourrir ta créativité au quotidien ?
Les idées arrivent souvent sans prévenir, donc je prends des notes un peu partout, comme beaucoup d’artistes je suppose. Parfois, je retombe sur ces notes et c’est une agréable surprise. Beaucoup d’idées n’ont cependant pas encore été réalisées, mais ça viendra ! Comme je m’inspire constamment de ce qui m’entoure, c’est plutôt facile, mais si jamais je traverse une période de « page blanche », c’est généralement un voyage ou une expo qui rallume la flamme.
Lorsqu’on regarde ton travail, on perçoit une grande fluidité dans la manière dont tu joues avec les formes et les couleurs. Est-ce que tu choisis tes sujets en fonction des émotions que tu veux susciter ou as-tu une vision plus intuitive de ce que tu souhaites représenter ?
Ma vision est plutôt intuitive. Je n’aurais pas vraiment de mots pour l’expliquer, mais il est clair que le thème de départ influence mes choix de composition ou de couleurs. Je ne réfléchis pas à mes illustrations comme un peintre qui cherche à transmettre une signification profonde. Souvent, je représente ce que je trouve beau, tel que je l’imagine, sans forcément chercher une réflexion plus poussée.
Crédit photo : © DR
Quelles sont les prochaines étapes pour toi en tant qu’artiste ? As-tu des projets ou des collaborations en cours dont tu aimerais nous parler ?
Ma carrière d'artiste débute à peine, donc la liste de mes rêves et projets est encore longue ! Ce qui me plaît, c’est la diversité des projets. J’espère avoir l’occasion de créer sur différents supports. En ce moment, je travaille sur un foulard pour une marque de cosmétique très connue, ce qui me ravit, car l’un de mes souhaits cette année était de créer davantage sur textile.
Crédit photo : © DR
Y a-t-il un médium ou une technique que tu n’as pas encore exploré mais que tu aimerais essayer à l'avenir ?
Comme je l’ai dit précédemment, le textile m'attire beaucoup. Ce domaine offre des possibilités créatives incroyables ! On pourrait imaginer des motifs imprimés sur des tissus pour en faire des vêtements ou des accessoires, ou encore peindre sur des pièces de seconde main ou broder mes dessins. Les possibilités sont infinies !
Comment vois-tu l’évolution de ton travail dans les prochaines années ? Te sens-tu prête à explorer de nouvelles directions, peut-être en sortant un peu de ta zone de confort ?
Sortir de sa zone de confort est inévitable pour continuer à faire évoluer son travail et réussir à le vendre. Je ne sais pas encore sous quelle forme cela prendra, mais je peux déjà constater les changements sur ces dernières années. Je suis en paix avec l’idée d’expérimenter, car ça fait partie du processus créatif. Évidemment, je pense aussi aux nouvelles technologies, notamment l’IA, qui soulèvent des questions inéluctables pour un artiste.
Propos recueillis par Carole Cailloux
