Le Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel (NIFFF) renoue cet été avec ses lieux phares - tout en proposant une programmation en ligne, résultant de la richesse digitale de l’année 2020 ; et pour sa 20ème édition, c’est le cinéma Taïwanais qui est mis à l’honneur.
Cette proposition modulable permettra aux festivaliers de célébrer dignement cette édition anniversaire. Découvrez un festival centré sur le cinéma fantastique, qui fédère autour de l’imaginaire et l’innovation.
Le concept de « fantastique » sur lequel repose la programmation du NIFFF est en réalité assez large : est fantastique tout film qui « transgresse la réalité ». Cette approche lui permet de programmer une très grande variété de films : du blockbuster au film d’auteur, de la comédie noire à l’imagerie digitale. Le festival souhaite révéler le dynamisme actuel du fantastique et son rôle essentiel dans l’histoire du cinéma d’ici et d’ailleurs.
LE CINÉMA FANTASTIQUE,
LABORATOIRE ESTHÉTIQUE DU 7ÈME ART
L’approche pluridisciplinaire du NIFFF lui permet de s’imposer comme un centre de compétence d’envergure internationale et de développer un discours innovant, autour du cinéma de l’imaginaire. Créé en 2000, le NIFFF est aujourd’hui un rendez-vous cinématographique incontournable, bénéficiant d’une aura nationale et internationale, grâce à sa programmation prestigieuse. Le fantastique est complété par 2 autres thématiques : la création digitale et le cinéma asiatique
Le festival s’articulera autour d’un volet physique avec un « Open Air », des salles de projections, l’exposition et une programmation immersive au Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel, et un volet numérique qui proposera une partie de la programmation en ligne. Les conférences connaîtront un format mixte en faisant intervenir des personnalités à distance et, à Neuchâtel, des invités interviendront en ligne, et seront ouvertes au public.
Cette année, un recueil nommé « NIFFF 2 000 – 2020 : Répertoires d’imaginaire » - sera proposée à la prévente dès le 17 juin sur le site du festival – Cette publication prendra la forme d’un journal de bord retraçant 2 décennies de cinéma de genre et invitera à revivre la trajectoire du festival et du fantastique.
L’ Asie : berceau des nouvelles tendances. Malgré une vitalité sans pareil, le cinéma asiatique reste d’un accès très limité en France et en Suisse. C’est pourquoi le festival a décidé de lui consacrer une compétition propre : New Cinema from Asia. Cette dernière compétition révèle aussi des genres populaires peu connus sous nos latitudes - film de sabre, comédie, kung-fu, heroic fantasy, super héros - affiliés au fantastique.
Les images digitales : cinéma de demain. Depuis l’origine du cinéma, le fantastique est lié à la technologie. Le NIFFF est pionnier dans l’exploration de la création digitale avec la mise en place, depuis 2004, du symposium Imaging the Future. Une décennie plus tard, l’avènement du digital a ouvert de nouveaux champs créatifs, a révolutionné le rapport entre le spectateur et le cinéma.
Le NIFFF propose 3 labels - NIFFF EXTENDED « le futur du cinéma », NIFFF INVASION « le fantastique pluridisciplinaire ouvert à tous » et NIFFF ON TOUR « les univers narratifs visionnaires » - constituent une référence incontournable du cinéma fantastique auprès de l’industrie, du public et de la relève du cinéma suisse.
Cette année, découvrez :
LES IMAGINAIRES TAÏWANAIS,
AVEC FORMOSA FANTASTICA
C’est le programme phare de cette 20ème édition, dédié aux imaginaires taïwanais. Transversal et foisonnant, ce cycle présentera longs et courts métrages, installations immersives et conférences pour épouser la pluralité de la production insulaire et son renouveau contemporain. Il invitera le public à explorer la richesse culturelle de ce cinéma. En complément, une sélection immersive sera présentée au Muséum d’Histoire Naturelle de Neuchâtel, et une série de tables rondes seront organisées simultanément à Neuchâtel et à Taipei.
LE NIFFF EST UN VRAI LABORATOIRE QUI EXPLORE LE FUTUR DU CINÉMA ET S’INTERROGE SUR LES PROCESSUS CRÉATIFS DU SEPTIÈME ART
TAÏWAN AU TOP
DE LA CRÉATION DIGITALE
Découvrez une sélection d’oeuvres immersives qui présenteront l’excellence taïwanaise dans la PRODUCTION VR et des nouvelles technologies. Ce programme fera écho à l’exposition SAUVAGE. À l’interface entre le public et la scénographie muséale, ces expériences interrogenet la transcendance et l’impact de l’homme sur son environnement avec SAMSARA EP. 1 (Huang Hsin-chien, vainqueur de l’édition 2021 du festival américain South By Southwest) ou encore les cultures aborigènes avec A SONG WITHIN US (Fangas Nayaw), une œuvre interactive qui invitent à communier avec la nature par le chant. AN ODE TO MOSS (SU), une expérience sensorielle de HTC VIVE ORIGINALS, qui vous plongera dans une introspection musicale déroutante.
Loïc Valceschini
Bonjour Loïc, pouvez-vous vous présenter brievement et nous raconter votre rôle au sein du NIFFF ?
Je suis Loïc Valceschini, je suis directeur artistique et responsable de la programmation du NIFFF. Ma mission est de superviser la programmation, la créer, sélectionner les films, faire le lien avec les producteurs, mais aussi avec les différents invités. Voilà pour la partie créative, mais il y aussi une bonne dose de tâches administratives.
Pouvez-vous nous décrire le NIFFF en quelques mots ?
Le NIFFF existe depuis 20 ans, C’est un festival qui réunit une programmation de films fantastiques, d’horreur mais aussi de SF. Le genre fantastique est assez large finalement. Ce qui permet une programmation riche et variée. Le Fantastique n’est plus un genre en marge comme il l’était, il y a quelques années. Aujourd’hui il est partout, les jeunes générations s’en emparent.
Le cinéma taiwanais interroge la construction identitaire
Quelle est votre dernière claque fantastique ?
Ah bonne question ! Je dirais « Petite Maman » en salles actuellement, réalisé par Céline Sciamma avec Joséphine Sanz, Gabrielle Sanz, qui est un petit bijou de cinéma. Avec une liberté de narration et de réalisation impressionnante. Le film vibre de multiples situations touchantes, drôles, étranges. C’est un super film.
Formosa Fantastica, c’est un cycle transversal et foisonnant dédié aux imaginaires taïwanais, pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui c’est l’évènement phare de l’édition, on a voulu mettre en lumière le cinéma taïwanais, peu connu finalement, mais incroyablement riche. Le cinéma taiwanais interroge la construction identitaire et nous met face à nos habitudes de pensée. Il est au carrefour de plusieurs influences. Certains films anciens permettent d’appréhender la lourdeur de la chape idéologique qui a pesé sur ce cinéma, tout en mettant à jour les tentatives de résistances culturelles.
Qu’aura cette 20ème édition de spéciale rapport
aux autres ?
Déjà, elle a été créée dans un contexte assez particulier (…) Mais nous nous réjouissons vraiment de pouvoir offrir à notre public, fidèle depuis des années, une belle programmation et de belles animations autour du festival. Notre mission, pour cette nouvelle édition, mais du cinéma en général, est de porter un regard critique sur notre société, et faire réfléchir.
D’habitude, les festivals sont divisés en 2 parties : il y a un tapis rouge et une entrée à l’arrière, mais le NIFFF a la réputation de mettre tout le monde sur un pied d’égalité.
Oui, c’est vrai et c’est souvent ce qu’on nous dit, et c’est peut-être du au fait que le cinéma fantastique est un peu plus pudique, ou un peu plus discret que les autres. A Neuchâtel pendant le festival, tout le monde se rencontre et c’est cette ambiance que les festivaliers apprécient. Ils aiment pourvoir échanger avec les artistes assez librement. Et en effet, il n’y a pas vraiment de hiérarchie