Gouailleuse, culottée et impertinente, cette jeune humoriste à l’humour corrosif révélée par Laurent Ruquier exerce ses talents en radio, sur scène et dans ses vidéos vues par des millions d’internautes.
Elle n’en est pas à sa première dénonciation. ses vidéos postées sur Facebook, dans lesquelles elle parle du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA) ou de l’élection américaine, font régulièrement plusieurs dizaines de milliers de vues. Tous les mercredi matin sur France Inter ou sur sa page Facebook, l’humoriste trouve toujours le moyen d’exprimer son point de vue.
Certains mercredis sur France Inter, quand Nicole Ferroni conclut sa chronique de 8h55, Patrick Cohen est interloqué, comme s’il n’était pas sûr qu’elle soit allée au bout de son raisonnement. Car il faut la suivre, l’ex-prof de SVT aux airs furieux et aux raisonnements noueux (voire tirés par les cheveux), mais toujours tenus malgré le fourmillement d’idées qu’elle nous oblige… Quel que soit le sujet qui la préoccupe (l’écologie, l’enseignement), on l’écoute, épaté par le regard oblique qu’elle porte sur notre société et l’engagement que cette chroniqueuse — énergique et barrée – ne craint jamais de manifester.
Au printemps, Nicole Ferroni a fait un tabac sur la toile dans une vidéo dans laquelle elle dénonçe la directive européenne sur le secret des affaires. Résultat : 12 millions de personnes l’ont vue sur Facebook; preuve qu’avec un peu de pédagogie et beaucoup de talent, l’humour autorise tous les sujets et donne accès à tous.
«J’ai décidé de m’y mettre quand j’ai entendu plusieurs eurodéputés expliquer que cette loi allait aider les PME. Un argument hypocrite et démago.»
Il y a tout juste quelques semaines, elle fait à nouveau un tabac avec une chronique beaucoup moins drôle, qu’on a écoutée en essayant, comme elle, de retenir nos larmes — en vain. Malgré toute la légèreté qu’elle essaie de distiller dans son propos, elle n’a pas réussi à évoquer le désastre d’Alep, et son impuissance de citoyenne, sans perdre ses mots. D’autres se seraient réfugiés dans le cynisme pour y arriver ; Nicole Ferroni elle, marche à la sincérité.