Nicolas Lacroix, alias Nico en vrai, humoriste belge à l'ascension fulgurante, a su conquérir le cœur du public avec son spectacle « Trop gentil ». Avec plus de 2 millions de followers sur les réseaux sociaux, il transforme des situations du quotidien en réflexions drôles et touchantes. Ancien chroniqueur radio et télé, Nicolas aborde avec humour les défis d’une gentillesse excessive et les préoccupations de sa génération. Rencontre.
Pour commencer, pourrais-tu nous parler de ce qui t’a donné envie de faire rire et de rendre les gens heureux ?
En fait, dans ma famille, j’étais un peu le clown. Comme j’ai le charisme d’une huître, j’ai réalisé que l’humour pouvait être ma force, ma manière de briser la glace. Pour moi, le rire est une arme puissante qui apaise les tensions. Je trouve que faire rire, c’est une façon d’adoucir le monde.
Tu as commencé sur TikTok. Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer sur les réseaux sociaux ?
Pendant le confinement, il n’y avait vraiment rien à faire. Je n’avais pas envie de me lancer sur Instagram ou Facebook parce que c’était trop intime, mais TikTok était nouveau à l’époque. Je ne connaissais personne, donc je me suis dit que c’était le moment idéal pour tester mes vidéos. Ma première a buzzé et a fait 60 000 vues en 24 heures, c’était fou ! Ça a vraiment décollé à partir de ce moment-là.
Aujourd’hui, tu as plus d’un million et demi de followers. Comment vis-tu ce succès fulgurant ?
C’est un peu bizarre, en effet. Ma notoriété a explosé pendant le confinement, et quand je suis sorti, je ne savais pas si c’était réel ou pas. C’est toujours un peu surréaliste. Je n’arrive toujours pas à me rendre compte si ce sont de vraies personnes qui me suivent ! Mais apparemment elles sont bien réelles ?
Comment ces plateformes ont-elles influencé ta carrière ?
Elles ont vraiment lancé ma carrière. Quand je suis arrivé sur scène, je me demandais si le bouche-à-oreille fonctionnerait. Finalement, ça a marché, et je suis très reconnaissant pour ça.
Tu es sur le point de monter sur scène avec ton premier spectacle, « Trop gentil ». Que peux-tu nous dire à ce sujet ?
Le titre est venu naturellement. C’est un peu une continuité de ce que je partage sur les réseaux sociaux. GuiHome, qui a mis en scène le spectacle, disait que ma vie ressemblait à un vaudeville, que je ne savais pas dire non. Donc, oui, je suis un peu trop gentil, et ça fait partie de l’humour que je veux partager.
Qui sont tes modèles ou tes inspirations dans le milieu de l'humour ?
J’adore Virginie Hocq, avec qui j’ai eu la chance de travailler. Je me suis occupé de la promo de quelques artistes belges, comme Camille Lellouche ou encore Jarry que j’aime beaucoup aussi ! J’aime faire rire les gens mais j’aime beaucoup m’occuper des autres.
On sent une certaine nostalgie dans ton écriture. Peux-tu nous en dire plus sur ce côté « vieux jeu » que tu revendiques ?
Oui, je suis un vieux dans un corps de jeune ! J’adore Larusso ! (rires) et la musique des années 80. Je pense que l’humour d’avant a une saveur que je trouve belle. En cinq ans, j’ai l’impression d’avoir pris dix ans dans ma tête !
Je trouve que faire rire, c'est une façon d'adoucir le monde.
Comment as-tu choisi les thèmes que tu abordes dans ton spectacle ?
Je puise dans ma vie quotidienne, mes expériences que je romance un peu ! j’aime parler de ma psy et dire que c’est elle qui me raconte ses problèmes et que je la paie pour ça ! Il y a aussi une anecdote que je raconte dans mon spectacle où j’ai aidé un couple de SDF. Je les ai rencontrés, ils m’ont demandé de les aider, et évidemment je ne pouvais pas dire non. Je suis allé retirer de l’argent pour eux, et ça m’a beaucoup marqué. Les gens se confient à moi tout le temps, je suis un peu une éponge !
Quels sont tes projets futurs ? Penses-tu à un nouveau spectacle ?
Rien n’est écrit. Mon spectacle évolue constamment. Je n’arrête pas de changer, d’apprendre et de m’adapter ! j’adore le cinéma aussi, j’ai joué récemment dans 2 séries. Au début je pensais que ça ne me plairait pas mais en fait j’adore ça !
As-tu un souvenir mémorable de ta carrière à partager ?
Oui ! Faire le festival de Montreux l’année dernière, c’était dingue ! Et jouer au Théâtre Royal de Namur - à la maison - ça reste mon meilleur souvenir de scène !
Et pour finir, quel message souhaites-tu transmettre à ton public à travers ton spectacle ?
J’aimerais faire comprendre qu’être trop gentil n’est pas une calamité. Au contraire, je pense qu’on n’est jamais assez gentil dans ce monde. Ce spectacle parler de tolérance et offre un bon moment tout en suscitant des réflexions.
Propos recueillis par Carole Cailloux