Sélectionné au Grand prix de l'héroïne Madame Figaro en 2022, Les enfants de la nuit est le nouvel ouvrage autobiographique d’Eva Ionesco. Folles amitiés, amours interdits, échappées délirantes, plongez dans l’ivresse d’un Paris révolu, celui du Palace et du Pigalle.
On l’avait connue dans son premier livre Innocence (2017), dans lequel elle racontait déjà son enfance abîmée par une mère toxique. Dans ce second roman, on retrouve Eva Ionesco dans les années 70, au coeur d’un Paris nocturne propice à toutes les premières fois. C’est une ode à l’amitié qui raconte l’histoire d’une pré-adolescence tourmentée, durant laquelle 2 obsessions l’animent : la quête éperdue de l’amour et la volonté acharnée de devenir une femme.
À 11 ans, après une enfance douloureuse, Eva est seule, blessée, et pense à se suicider. À son entrée en sixième, elle n’a qu’une idée : trouver un ami, ou un amour. Cet ami, elle le trouve et c’est le futur chausseur Christian Louboutin. « J’ai compris qu’il était cet ami que j’attendais depuis toujours et qu’avec lui je m’évaderais de mon enfance que je haïssais ». Elle en tombe amoureuse, mais c’est un amour impossible : Christian n’aime que les hommes. Avec Alain Pacadi, Olivia Putman et Vincent Darré ils forment une bande d’amis qu’ils baptisent « les castors juniors ». Ensemble, ils font les quatre cents coups : ils boivent, dansent, frôlent le danger, font les poches des riches pour rentrer en taxi et touchent à toutes les drogues qui leur tombent sous la main. « Notre jeunesse permettait toutes les insolences, ce qui était glauque devenait drôle et salutaire en bande ». Un amour fou et interdit survient alors pour Eva, avec Charles Serruya. Il a 29 ans, elle seulement 13. En arrière-plan, sa mère est accusée par le juge pour enfants car elle l’a photographiée nue pour des magazines. Une enquête est menée et Eva se renfermera dans le silence, effrayée à l’idée de voir sa petite bande menacée par les autorités.
Le style est cru, mélangeant longues phrases poétiques, dialogues directs, anecdotes rocambolesques… Frédéric Beigbeder salue le « style très proustien » de ce livre. L’ami d’Eva, Christian Louboutin, avec qui elle est toujours très liée, s’exprime également : « Eva a une mémoire d’éléphant, à la minute près. Je n’ai rien appris sur ce que j’ai moi-même vécu. C’est un documentaire, mais de grand style. J’ai tout de suite su qu’Eva serait ma petite sœur, une gamine perdue mais d’une maturité impressionnante ». C’est leur folle amitié, fil rouge de l’histoire, qui nous emmènera au coeur de cette époque révolue. Découvrez un récit d’une inexorable poésie redonnant la fureur de vivre.