Les Chiens de Navarre

Depuis 2005, La compagnie déjantée dirigée par Jean-Christophe Meurisse ont conquis en France une place qui les met aujourd’hui au centre de l’attention.

Mais qui sont ces Chiens qui nous font rire, nous émeuvent et nous dérangent ? Jean-Christophe Meurisse, le chef de la meute, est un chef pas comme les autres. Acteur, il s’ennuyait et refusait « un théâtre figé, élitiste et poussiéreux ». Alors, en 2005, il réunit huit comédiens de sa génération, aujourd’hui âgés d’une quarantaine d’années.

Ces artistes, qu’il aime à la ville comme sur le plateau, viennent des écoles de théâtre, de l’université, du cirque, de la danse et partagent une même envie de faire du théâtre autrement, de raconter des histoires autrement, de jouer autrement.

Les Chiens de Navarre est une belle troupe d’enragés ! Avec des titres de spectacles tels que L’autruche peut mourir d’une crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse qui se met en marche ou Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet, ils ont mis le public sens dessus dessous.

Il fallait donc bien, 10 ans après leurs débuts pour leur consacrer un festival. Il fallait bien 3 soirées, 2 pièces, une performance et un film pour montrer comment l’on peut à la fois rire, se réjouir et jubiler d’un jeu qui met chaque instant à vif, et ressortir en essayant de comprendre ce que l’on a vu.

Les Chiens de Navarre ont la capacité de provoquer des fous rires énormes, un goût viscéral pour la liberté d’esprit, le culot de l’esprit potache et parfois, une impudeur qui met le rouge aux joues. Mais c’est bien ici de théâtre qu’il s’agit, au sens le plus fort du terme.

Riches d’une multiplicité de propos, les spectacles des Chiens inventent, ou réinventent, une manière de dire, de jouer, d’entrer en lien avec le public, de susciter la pensée, de prendre et de donner du plaisir. Bref, avec les seuls moyens de la scène, cette troupe nantie de talents divers et variés  réussit l’exploit de rendre le théâtre vivant !

> Au programme du festival  :

Mardi 26 janvier à 20h30 : Quand je pense qu’on va vieillir ensemble /spectacle

Mardi 26, jeudi 28 et samedi 30 janvier à 19h : Il est des nôtres / film

Jeudi 28 janvier à 20h30 : Regarde le lustre et articule / performance d’improvisation

Samedi 30 janvier à 20h30 : Une raclette/ spectacle

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1. Quand je pense qu’on va vieillir ensemble, 26/01 à 20h30

Avec la truculence festive et rageuse qui les caractérise, les Chiens de Navarre mettent le doigt sur nos plaies. En une dizaine de fables grotesques, hilarantes, effrayantes, hallucinogènes parfois, la troupe dessine le visage d’un monde où le désir de bienveillance, qu’il soit sincère ou non, se voit constamment miné par la volonté animale d’abaisser l’autre plus bas que soi.

2. Il est des nôtres, 
26/01, 28/01 et 30/01 à 19h

Premier film de Jean-Christophe Meurisse avec la troupe des Chiens de Navarre, c’est un régal d’ironie, de cruauté, de tendresse et de plaisir de jeu. La confrontation entre Thomas, barbu comme un hipster, et sa petite amie blonde, relecture de La Belle et le Clochard où ils se crachent leurs pâtes au visage tandis qu’elle raconte des souvenirs de voyage au Groenland.

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3. Regarde le lustre et articule, 28/01 à 20h30

La performance contemporaine peut-elle divertir ? À quoi, à qui ça sert ? Les huit performeurs, comédiens, improvisateurs et poètes fous des Chiens de Navarre interrogent l’essence même de l’acte artistique. À un pauvre comédien, à bout d’invention, Louis Jouvet aurait dit « quand tu ne sais plus quoi faire, regarde le lustre et articule. » Merveille de provocations, de remises en cause, d’éboulement des conventions et des attentes normales, Regarde le lustre secoue les certitudes et les convenances. Les Chiens de Navarre déciment et balaient tout. Entre l’hilarité et l’effroi, le public secoué n’en sort jamais indemne. Expérience unique.

4. Une raclette, 30/01 à 20h30

Alors voilà, on prend la peine d’aller à une fête entre voisins, on fait les choses bien, tout le monde essaie d’être gentil et malgré tout, ça dérape. Création phare des Chiens de Navarre, Une raclette tourne depuis 2007 sans discontinuer. On y trouve déjà l’un des axes de travail que la troupe explore depuis dix ans: la mise au jour des peurs, des désirs ou des intolérances que chacun porte en soi, et qui menacent d’apparaître à la moindre occasion, même la plus anodine. Aussi sophistiqués soient-ils, nos masques sociaux peuvent s’effondrer en une seconde sous le coup de nos pulsions. Mais c’est aussi une performance d’acteurs énorme que la troupe nous propose. Les huit personnages ordinaires de ce dîner de tous les dangers sont aussi huit comédiens carnavalesques qui s’amusent à réinventer sans cesse leur jeu, et cherchent autant à surprendre l’autre, qu’à se surprendre eux-mêmes. Les âmes pudiques sont priées d’éviter les premiers rangs.

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