Pour sa seconde saison sous une nouvelle direction, celle de Nataly Sugnaux Hernandez et Barbara Giongo, le Grütli propose un événement gratuit, unique et nouveau. Ce rendez-vous proposera au public, du 9 au 11 janvier 2020, de découvrir une large palette d’arts vivants sous toutes leurs formes et accessibles à tous.
Ce sont 3 jours de créativité et de spectacles qui seront proposés pour cet événement inédit, durant lesquels le public passera d’un espace à l’autre en enchainant les propositions : performance, spectacle, installation, film, lecture, il s’agit de faire se frotter les formes entre elles, qu’elles se répondent, dialoguent, se fassent écho… Un hommage vibrant à ce que les arts vivants ont à offrir de plus beau, fantasque et non-conformiste. Car au Grütli, on aime sortir de la norme et proposer des œuvres sortant des classiques et du cadre. Ainsi, de nombreux artistes romands, mais pas que, seront à l’affiche de ce rendez-vous : Mélina Martin, Isabelle Chladek, Guillaumarc Froidevaux, Jérémy Chevalier, Pascale Favre et Thomas Schunke, Isabelle Vesseron, Robin Lescoüet, Dorothée Thébert et Filippo Filliger, Yann Marussich, Martina-Sofie Wildberger, Simon Senn, Kayije Kagame, Xavier Fernandez Cavada, Jess Thom.
Une nouvelle direction et de nouveaux projets
Depuis 2018, le Théâtre du Grütli est passé sous la direction de 2 productrices, Nataly Sugnaux Hernandez et Barbara Giongo, qui comptent bien faire honneur à l’opportunité qu’on leur a donnée. Le Centre de production et de diffusion des Arts vivants aura proposé plus de 35 spectacles, pour la majorité coproduits et créés au sein de ses espaces. Traversant des thématiques multiples, souvent sociales, et privilégiant textes, écritures de plateau et mises en scène contemporaine, la programmation s’exprime au travers d’artistes dont le projet est pensé pour le lieu, c’est-à-dire pour sa spécificité et pour le caractère que la nouvelle direction souhaite lui donner.
Côté architecture, le Grütli est quasiment le seul plateau de plain-pied de Genève. Il offre un outil structurel extrêmement intéressant pour les artistes : avec ses deux salles modulables, il est le lieu de tous les possibles et offre une souplesse que n’ont pas d’autres théâtres dans lesquels le rapport scène-salle est plus figé.
À la mission première du Grütli, celle d’être la maison des indépendants, s’ajoute désormais celle d’être un centre de production et de diffusion des Arts vivants. Genève recèle un nombre incroyable de talents qui ne demandent qu’à trouver le meilleur écrin pour s’épanouir. Le théâtre donne la priorité à la création genevoise d’aujourd’hui, avec l’idée d’exporter ce qui fait sa particularité. Un projet local avec une volonté de rayonnement national et international.
L’objectif de la structure est également de devenir un vrai laboratoire de production et un lieu d’échange où se partagent les préoccupations, les difficultés, les envies, les idées ; c’est le Bureau des Compagnies, ouvert un jour par semaine à tous les acteurs et actrices culturel.les qui auraient besoin d’aide concernant l’administration, la production et la diffusion d’un projet. Une personne est alors disponible pour les accueillir, discuter et réfléchir avec elles.
Des spectacles accessibles à tous.toutes
La question de l’accessibilité de la programmation au public est au coeur des préoccupations de la nouvelle direction. Tant du point de vue des actions de médiation, favorisant le dialogue entre le public et les oeuvres, que des dispositifs d’accueil, l’adaptation des spectacles pour les personnes en situation de handicap ou encore une politique tarifaire particulièrement basse.
Dans un premier temps, il a été décidé d’abaisser la barrière économique en réduisant de moitié les tarifs pratiqués jusqu’alors par le théâtre (désormais 15 francs pour le plein tarif et 6 francs pour les moins de 25 ans). Puis il a été décidé d’instaurer le plus régulièrement possible des représentations RELAX qui permettent aux personnes en situation d’handicap ou ayant des obligations ou impératifs à priori inconciliables avec une représentation théâtrale (parents avec jeune bébé, claustrophobie…) de pouvoir venir assister aux spectacles en les adaptant à leurs besoins.
Une attention particulière est portée aux écoles. Durant la saison 2018-2019, une dizaine de classes ont été accueillies au Grütli. Des rencontres entre une médiatrice du théâtre et les élèves ont eu lieu pour initier ces derniers au monde du théâtre. En outre, un atelier « Pratiques scéniques contemporaines » à destination des enseignants de l’école obligatoire a été mené afin d’ouvrir une perspective plus large sur les pratiques contemporaines ainsi que sur les manières de les transmettre.
Ni pensées comme un festival, ni comme une vitrine pour professionnels, mais plutôt comme une immersion et un moment à vivre, à expérimenter, à se laisser aller à la curiosité et à l’impulsion de l’instant, les trois journées festives prévues en janvier au Grütli seront entièrement gratuites. Et bien évidemment, buvettes, musiques et soirée dansante viendront clôturer comme il se doit ce marathon qui ouvrira 2020 en beauté !
NATALY ET BARBARA CO-DIRECTRICES DU GRÜTLI
Nataly Sugnaux Hernandez et Barbara Giongo nous parlent de leur mission au Grütli et ce qu’elles nous réservent pour janvier
En quoi va consister ce rendez-vous ?
L’idée est de réunir une pléiade d’artistes en tous genres, pour proposer des formes d’arts vivants différentes. Ce n’est pas que du théâtre. Nous souhaitions montrer une diversité de ce qui se fait aujourd’hui dans le domaine. On a seulement dit à chaque artiste : « Viens, voilà un espace et fais ce que tu veux. » On avait avant tout envie de se laisser surprendre en passant de quelque chose de théâtral à quelque chose de plus participatif, à un film, ou encore à une lecture… Nous voulions offrir une sorte de panorama de ce que les arts vivants et les arts scéniques font aujourd’hui.
Quelle en est l’inspiration ?
C’est une rencontre expérimentale qui ne ressemble à rien d’autre, un peu à notre image. D’ailleurs nous avons beaucoup de mal à trouver un titre ! « Go go go », « What the fuck » ou même peut-être que cet événement n’aura pas de nom… Car au Grütli, on aime ne pas mettre d’étiquette, surtout en ce qui concerne les spectacles où les arts se mélangent. Ce sera un événement festif, les gens pourront circuler entre la salle du haut et celles du bas, dans les couloirs, et se détendre aux buvettes. On s’attend à un laisser-aller du public, un lâcher-prise. On souhaite commencer cette année 2020 avec curiosité, ouverture, joie et légèreté.
Quelle est la spécificité de votre duo de directrices ?
Nous avons postulé ensemble pour la direction du Grütli car nous nous connaissions déjà d’avant. C’est la première fois depuis l’ouverture du Grütli en 1988, que la direction est donnée à des personnes qui ne sont pas artistes. Il y a toujours eu des metteurs en scène, c’est une première pour des productrices de théâtre ! Ce que nous avons mis au centre de notre projet, c’est l’accompagnement des artistes, autrement dit, ce qu’on connaît le mieux de notre métier. Comment accompagner un.e artiste dans le processus de son projet, des prémices jusqu’à la réalisation. En ce qui concerne la diffusion, nous avons également un gros carnet d’adresses de nos précédents postes.
Comment souhaitez-vous développer le Grütli sous votre direction ?
Un des gros points de développement est de structurer le théâtre en fonction du besoin des artistes et non l’inverse. Le lieu devrait pouvoir s’adapter aux nécessités des artistes. Ici, on fait du sur-mesure, on essaie de donner les outils les plus adéquats et pertinents à chaque artiste. Il y a en ce sens beaucoup d’interrogations de notre part afin de trouver la meilleure solution. À Genève, nous assistons à de gros changements dans le milieu du théâtre, 2 voire 3 théâtres vont ouvrir l’année prochaine. C’est une belle énergie qui se crée mais nous devrons également être capable de nous différencier. Nous sommes avant tout un lieu pour les compagnies indépendantes, un lieu expérimental, un espace de liberté, où il y a peut-être moins de contraintes qu’ailleurs.
C’EST UNE RENCONTRE EXPÉRIMENTALE QUI NE RESSEMBLE À RIEN D’AUTRE
Comment choisissez-vous les artistes qui se produisent dans le lieu ?
Nous recevons énormément de demandes. Pour nous, il faut que ça fasse sens, nous privilégions les projets qui ont une signification aujourd’hui, qui résonnent soit pour des raisons politiques ou bien poétiques, pour parler de choses de société ou pas, pour faire rire et réfléchir. Après, il y a bien évidemment des coups de cœur. Nous faisons appel à des artistes romands pour la plupart, mais aussi quelque fois internationaux, certains confirmés et d’autres émergents. Nous sommes plutôt dans un théâtre dit contemporain et expérimental qui n’arrête pas de se renouveler. Les artistes essayent, tentent des choses, se posent des questions et tout cela reste facile d’accès.