Le célèbre opéra « Fedora » du compositeur italien Umberto Giordano sera présenté sur la scène du Grand Théâtre de Genève en décembre.
Une histoire dramatique
À Saint-Pétersbourg, la princesse Fedora Romazoff s'apprête à épouser le comte Vladimir Andrejevich. Mais, alors qu’il est grièvement blessé, le comte meurt, et Fedora jure de venger son fiancé. Accusé du meurtre, le comte Loris Ipanov, considéré comme un anarchiste, devient la cible de sa quête. Fedora le suit jusqu'à Paris, où elle tente de le séduire pour obtenir des aveux. Loris, confus, lui avoue avoir tué Vladimir, mais il révèle aussi que sa femme Wanda était l’amante de ce dernier. Comprenant le malentendu, Fedora tombe amoureuse de celui qui a agi pour défendre son honneur.
Le couple se réfugie à Gstaad, en Suisse, mais leur bonheur est troublé lorsque le frère de Loris est arrêté pour complicité dans l’assassinat. Emprisonné, il meurt tragiquement, et leur mère, accablée de chagrin, s’éteint également. Remplie de remords pour sa dénonciation, Fedora cherche le pardon de Loris, mais celui-ci la maudit. Désespérée, elle s’empoisonne et meurt dans les bras de son bien-aimé.
L’œuvre originale
« Fedora » est à l'origine inspirée d'une pièce de théâtre écrite par Victorien Sardou en 1882. Umberto Giordano, alors peu connu, obtient l'autorisation de l'adapter pour l'opéra. L'œuvre triomphe dès sa première à Milan en 1898 et est considérée comme le deuxième plus grand succès du compositeur. « Fedora » fait son entrée au Metropolitan Opera de New York en 1906, et après de nombreuses adaptations, le Grand Théâtre de Genève propose une nouvelle interprétation.
Mise en scène par Arnaud Bernard, avec la scénographie de Johannes Leiacker, cette adaptation conserve les décors somptueux allant du palais de Saint-Pétersbourg à un appartement parisien, en passant par le hall d’un hôtel suisse. Cependant, la Russie d’Arnaud Bernard s'inscrit dans une ère post-glasnost, où la surveillance et le kompromat sont omniprésents, offrant une lecture contemporaine de l'œuvre.
La distribution
Antonino Fogliani, déjà à l'œuvre pour « Turandot » en 2022 et « Nabucco » en 2023, dirigera l'Orchestre de la Suisse Romande pour cet opéra. Les rôles principaux de Fedora et Loris seront interprétés par le couple lyrique renommé, Aleksandra Kurzak et Roberto Alagna. Ce dernier partage son attachement à l'œuvre : « J'ai entendu Fedora pour la première fois en live quand j'étais très jeune. Lors d'une tournée avec le théâtre de Monte-Carlo, j'étais toujours ému par cette histoire et cette musique. Je suis ravi de pouvoir l’interpréter moi-même. »
De plus, deux grandes voix russes, Elena Guseva et Najmiddin Mavlyanov, interpréteront Fedora et Loris lors de certaines représentations.
« Fedora » d’Umberto Giordano sera chanté en italien, avec surtitres en français et anglais, lors d'un spectacle de 2h40, entractes compris.