C’était un photographe passionné par les paysages urbains, et leurs constantes transformations. Jean-Marc Meunier disparaissait en février 2020, et laissait derrière lui des centaines de clichés de villes à travers le monde qu’il avait regardé se transformer. Parmi ses sujets, sa ville, Genève, mais aussi Londres, Cologne, ou alors des petits villages du Valais, que peu de personnes sauraient placer sur une carte. À travers une exposition hommage, la Maison Tavel retrace en photos le parcours de cet homme, amoureux des villes qui, par ses clichés à immortalisé la transformation du monde.
C’est une exposition qui a pour cadre la fameuse biennale genevoise No Photo, et qui se présente avant tout comme un hommage. Un hommage à un photographe qui se fait dans un lieu des plus propices, à la Maison Tavel, musée genevois d’histoire urbaine et de vie quotidienne. Durant sa carrière photographique, Jean-Marc Meunier s’est consacré à l’immortalisation de la ville en constante évolution à travers des séries de clichés qui se voulaient avant tout documents d’un lieu, d’une époque. Les curateurs de cette exposition, qui s’ouvre un an et demi après la disparition du photographe, qui fut aussi homme de Lettres pour le journal Le Temps, ont alors réuni 150 clichés. Conservées par les différentes institutions de la ville, à l’image du MAMCO, ou encore du Fond d’Art Contemporain de la Ville de Genève, ces photographies sont pour la première fois toutes réunies sous le même toit.
Pour le photographe citadin, l’objectif n’était pas rivé sur les monuments les plus beaux, l’architecture imposante. Non, ce qu’il immortalisait étaient à l’inverse les détails, ce qui se trouvait entre ces bâtiments, et qui selon lui était le meilleur témoin d’une constante évolution. Le design est aux abonnés absents, le quotidien sur le devant de la scène. On retrouve alors dans ses séries des terrains vagues, des lieux de circulation, des espaces dédiés à l’habitation, et même des sapins de Noël abandonnés sur les trottoirs, la magie des fêtes de fin d’année déjà oubliée. C’est alors l’absence de spectaculaire qui attire le photographe, le terriblement banal. Mais cet aspect-ci de la ville est également celui qui représente le mieux ses évolutions, ses changements. Avant tout documentaires, ses clichés tendent également vers l’art, par des choix d’angles surprenants, parfois déroutants.
La Maison Tavel expose alors plusieurs de ses séries, allant de Londres à Genève en passant par le canton de Vaud. On y découvre une ville vraie, dans laquelle il devient aisé de se projeter grâce aux choix de prise de vue, aux couleurs, à la distance qu’il décide de prendre. Bien plus que l’image d’une ville, c’est celle d’une époque, d’une génération, du temps qui passe en un mot. Une exposition qui se propose tel un voyage dans le temps, dans le Genève et le Londres du passé, les autoroutes de nos vacances en Suisse et les paysages des cantons romans qui se sont tous, tour à tour transformés. Un hommage aux allures de voyages.
Jean-Marc Meunier - du 25/09 au 09/01 - à la Maison Tavel à Genève
http://institutions.ville-geneve.ch