A l’arrêt depuis le 16 mars, le Béjart ballet Lausanne vient danser dans votre salon pendant un mois. Pour notre plus grand plaisir ! Dès le 26 mars, des spectacles de la célèbre compagnie seront diffusés chaque semaine. Et il y en a un que nous aimons particulièrement, la Flûte enchantée.
Pour Maurice Béjart, La Flûte enchantée était « une féerie qui nous emporte dans la poésie pure de l’enfance ou du génie, ensuite, et surtout, un rituel précis, rigoureux, inspiré ».
De par sa forme et sa thématique, la Flûte enchantée demeure un chef d’œuvre insaisissable. Pour célébrer ses 30 ans, le Béjart Ballet Lausanne a célébré l’évènement en présentant La Flûte enchantée à travers le monde. Maurice Béjart avait écouté scrupuleusement et amoureusement la partition, lu le livret et traduit par la danse. Un véritable moment de grâce…
Gil Roman, directeur artistique actuel de la Compagnie, a repris la célèbre chorégraphie de Béjart sur l’oeuvre de Mozart, a réuni 44 danseurs calant leurs pas sur la version musicale du Philharmonie de Berlin, dirigé par Karl Böhm en 1964.
En cette période de confinement, il a réuni pour vous une suite d’extraits, « exactement comme on prépare une fête, ou comme on compose un récital de chansons, un spectacle festif, une rencontre légère », confie-t-il.
Cet opéra version dansée s’offre à vous après avoir enchanté Paris, Lausanne, Tokyo ou Shanghai. À travers l’alternance de scènes magiques ou comiques, découvrez un ballet entre fable philosophique et conte initiatique. Cette œuvre prône l’acceptation de l’humain, le triomphe du couple sur la désunion et la victoire des Lumières sur l’obscurité.
Maurice Béjart confiait « La Flûte enchantée se présente à nous sous un double aspect : tout d’abord une féerie qui nous emporte dans la poésie pure de l’enfance ou du génie, ensuite, et surtout, un rituel précis, rigoureux, inspiré. Ce mélange peut nous sembler étrange. Constatons premièrement qu’il fonctionne parfaitement et que l’alternance des scènes, soit magiques, soit franchement comiques, avec un message philosophique d’une grande hauteur de pensée nous rend plus perméables à recevoir le symbolisme non seulement avec notre esprit, mais avec notre être total. (…) On me demande souvent quel est le sujet de La Flûte. Je céderais la parole à un spécialiste, Jacques Chailley, qui a analysé cet opéra maçonnique : Le sujet fondamental, on commence maintenant à le comprendre, est donc le conflit des deux sexes, conflit qui trouve son aboutissement dans le mystère du couple. L’homme et la femme doivent d’abord se chercher, puis, s’étant trouvés, dépasser leur condition première par une série d’épreuves qui les rendront dignes de leur nouvel état. »
Une version dansée extraordinaire
La réussite de Maurice Béjart est que la version dansée de l’opéra est très fidèle au livret, et parfois même encore plus fluide.
Béjart, chorégraphe de la musique
Le chorégraphe prouve une nouvelle fois encore toute sa connaissance de la musique, suggérant, inventant, avec délicatesse et élégance. Quant à l’enregistrement de la Philharmonie de Berlin qui date de 1964, il est exceptionnel.
Une troupe fidèle à l’esprit Béjart
Gil Roman a fait appel à des piliers du ballet en choisissant 44 danseurs d’une compagnie pleine de vitalité pour l’affiche de cette Flûte enchantée.
Ces merveilleux danseurs vous feront revivre cet opéra magique et intemporel. Voyagez dans un tourbillon de chorégraphies maîtrisées, de corps époustouflants de précision, en parfaite harmonie avec la musique de Mozart. Cet opéra touchera tout le monde par son sujet : quitter ses parents, tomber amoureux et dépasser ses peurs pour devenir adulte. Laissez-vous embarquer dans ce conte initiatique pour le plus grand plaisir de vos yeux et de vos oreilles.
À voir absolument, sur vos écrans, du 16 au 19 avril ou si vous etes patient durant la prochaine saison.
Texte : Carole Cailloux