Lorsque l’art s’approprie la cartographie, neutralité et objectivité n’en sont plus les maîtres mots. Bousculant les codes du genre, une vingtaine d’artistes internationaux s’invite aux Galeries du Forum à Meyrin et y déploie leur génie à l’aide de cartes uniques, œuvres sensibles ou virtuelles.
Dans cette exposition, des artistes, visionnaires plus que savants, font et défont les cartes, jouent avec les formes, les couleurs et les mots. Les rues, les fleuves, les continents ou les frontières deviennent les instruments de leur art et s’exposent au public.
Le dessin, la gravure, la peinture, la photographie ou la vidéo, entre autres, composent l’exposition, qui elle-même comprend quatre grands volets. « La Fabrique du Monde » où l’histoire se confond avec celles des conquêtes et des guerres. Les territoires et leurs frontières apparaissent, disparaissent, se transforment et rendent instable l’outil-carte. Le cartographe est alors contraint de produire une image des plus synthétiques, en étant sélectif, en opérant un condensé et en uniformisant, proposant au lecteur une image paradoxalement très loin du réel. Avec « Topographie de la Guerre » on replonge dans les territoires et leurs conflits, non pas du côté officiel mais celui de l’humain. Une cartographie critique et émotionnelle de la part d’artistes actifs sur le terrain. « Dessiner le Monde » nous invite à imaginer d’autres espaces au-delà du connu-reconnu, en questionnant notre perception du monde et sa réalité. Plutôt que de nous repérer, il s’agit ici de nous perdre. Les légendes écrites disparaissent. Si certains codes de la carte sont conservés comme la ligne ou la route, ils sont détournés et métaphorisés. Le dernier volet met à l’honneur les « land-artistes », qui créent avec la nature, ou les créateurs activistes, qui cherchent à nous faire changer de comportement vis-à-vis de l’art. Pour eux, la carte est justement utilisée pour s’affranchir de l’art, nous sortir des sentiers battus et investir des zones inconnues. En parallèle de l’exposition, des formats adaptés à tous les publics sont proposés. Parmi eux, l’accueil des écoles et du jeune public. Pour une découverte sensible, un voyage dans la stratosphère accompagné d’une équipe de médiateurs. Un atelier famille « L’enfance du pli » emmènera chacun dans une visite ludique de l’expo comme un voyage topographique de la 3D à la 2D. Conférence et café citoyens réinventent le territoire en faisant participer le public autour d’échanges avec des spécialistes du sujet. « La Fabrique de la Ville » conduite par l’association label-Vie nous conduira au cœur de projets destinés aux espaces publics et favorisant la participation active et coopérative de chacun.
Comme un voyage dans l’inconnu, « La Fabrique du monde » nous propose de découvrir le monde avec un regard différent à travers le travail d’artistes contemporains. Une exposition collective où l’imaginaire de chacun est sollicité et où nous pouvons tous rêver d’un monde et de paysages infinis.
La Fabrique du Monde, on aime, on adore !