Publié le 17 janvier 2017
LA CHALEUR DES GRANDS FROIDS

LA CHALEUR DES GRANDS FROIDS

ENTRE TERRE ET MER
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Reportage

Le marin, le montagnard, les éléments, ceux qui glissent et ceux qui résistent : c’est le fil rouge du festival La Chaleur des Grands Froids, qui aura lieu du 7 au 19 février 2017 à Chambéry.

L’Espace Malraux va accueillir durant le mois de février une série de spectacles, performances, expos, DJ sets et films, qui vont distiller une haute dose de chaleur en plein cœur du froid. Au programme, des créations marines, des essais poético-climatologiques, des clowns déjantés dans la neige, de la neige dans la librairie et des bains nordiques dans l’usine, avec un voyage en transsibérien et des photos de bouts du monde au Québec et en Savoie. Sans oublier des films mythiques…

Dans la Librairie Garin, le journaliste Jacques Leleu présentera plusieurs soirées de lecture-veillée autour de la neige, l’émerveillement qu’elle procure, l’épaisseur qu’elle acquiert… Un parcours floconneux ponctué de poèmes, extraits de romans, essais et chansons. Le festival accueillera également une exposition de photos de Thibault Ketterer, qui s’intéresse depuis longtemps à la place de l’homme sur son territoire ainsi qu’à sa manière d’aménager et de transformer les espaces de vie et les étendues naturelles. Après avoir sillonné la route 138 qui s’étend le long de la côte nord du Québec, il explore aujourd’hui avec Vestibules savoyards les fonds de nos vallées isolées, dans une quête personnelle qui parle également de nos racines.
Les participants au festival pourront aussi voyager en haute-mer, avec le compositeur Samuel Sighicelli aux prises avec les éléments, dans un dispositif immersif sonore et visuel à 360°... Et pour les passionnés d’aventure, une rencontre aura lieu avec le navigateur Thomas Coville et Ivan Raymond, guide de haute montagne. Une rencontre pour tenter de comprendre ce qui pousse l’Homme à explorer des environnements hostiles.

Théâtre et cinéma à l’honneur

Egalement au programme, du théâtre avec Bérangère Jannelle, qui s’appuie sur la pensée d’Hannah Arendt pour nous emmener dans une enquête presque policière sur les traces de personnalités comme Speer ou Himmler. Autre spectacle, Saison Sèche, qui poursuit l’expérience de Belle d’hier, présentée à Malraux la saison dernière. Phia Ménard, artiste associée, y jouait avec la glace, l’eau et la vapeur, pour nous inviter à être plus plastiques dans nos corps et nos mentalités. Le festival présentera cette année une étape de travail de ce spectacle qui sera créé au festival d’Athènes et d’Epidaure 2017.

La Chaleur des grands froids va également proposer une avalanches de films au Curial Cinéma pendant toute la durée du festival. Au programme, Les Vikings : un grand film d’aventures de Richard Fleischer, avec le charme de Tony Curtis et l’énergie inégalable de Kirk Douglas. Autre séance, All Is Lost, avec Robert Redford dans un face à face édifiant entre un homme démuni et un océan capricieux et terrifiant. On retrouvera également des classiques, comme Les Dents de la mer, mais aussi des films pour les plus jeunes, comme Les p’tits aussi ! qui conte l’histoire d’un garçon qui décide de ramener un pingouin chez lui, au Pôle Sud…

Une nuit à l’usine Rubanox

Un événement spécial aura lieu le 18 février : Une nuit à l’usine Rubanox. Le concept de la soirée : investir les 4000 m2 de l’usine Rubanox de Chambéry et se tenir chaud en compagnie de Thylacine, l’un des représentants les plus prometteurs de la nouvelle garde de l’électro française. Puisant dans des influences tel Massive Attack, Four tet ou Moderat, il déploie une musique puissante à la fois entrainante et émotionnelle. Les participants pourront aussi prendre un bain chaud dans les hot pots, écouter Sébastien Barrier conter des histoires de Jojo. Enfin, ils pourront poursuivre la nuit en embarquant sur le Bateau Ivre, un duo composé de Stuff et Alban, avec de la house, techno ou encore disco au programme.


MARIE-PIA BUREAU
L’ARCHITECTE DU FESTIVAL
Rencontre avec Marie-Pia Bureau, directrice de l’Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie, qui accueille le festival.

Quelle est la philosophie de la Chaleur des grands froids ?

Ce festival est né de l’idée de faire quelque chose d’un peu atypique dans un théâtre, au milieu de l’hiver. Il est très inspiré du paysage alentours, donc de tout ce qui a trait à la neige, la montagne.

Quelle est le thème cette année ?

Le lien entre montagne et mer. On s’est aperçu que le festival touche à d’autres thématiques que la montagne, donc cette année, on a trouvé des points communs entre le marin et le montagnard. En fait, tout ceux qui vont affronter les elements extérieurs. C’est une source d’inspirations pour beaucoup d’artistes actuellement. Je pense notamment à la rencontre qui aura lieu entre Ivan Raymond, guide de haute montagne. avec le navigateur Thomas Coville. Thomas est d’ailleurs sur le point de battre le record du tour du monde en solitaire, sauf si il casse, ce qui fera une belle histoire à raconter.

Quels sont vos critères de sélection ?

Ce sont les spectacles qui créent de l’enthousiasme, c’est croire à un projet et penser que ca va embarquer les spectateurs et leur ouvrir l’esprit. Ce n’est jamais très scientifique, le choix des spectacles. Tout ce qu’on propose, c’est décalé, ca décoiffe, que ce soit sur scène, ou lorsque l’on emmène des gens sur d’autres lieux.

Votre coup de cœur sur cette nouvelle édition ?

A chaque fois que nous sélectionnons un spectacle, nous n’avons que des coups de coeur, donc il est difficile d’en choisir un. Je pense notamment à une création qui tourne depuis bientôt dix ans et qui est exceptionnelle, c’est le Slava’s Snowshow, un spectacle de clown qui a fait le tour du monde. Un clown est perdu dans la neige, en proie aux éléments. Au début, c’est assez poétique et mélancolique, et après ca part en grand délire ! C’est un moment incroyable à vivre en famille. Pour le coup, ils font neiger dans la salle !

Quels ont été vos principaux challenges pour cet évènement et comment les avez-vous gérés ?

Je gère un challenge en ce moment ! On doit nous prêter des bains chauds, ou hot baths, pour l’événement «Une nuit à l’usine Rubanox», et ils ont été livrés en station au lieu d’arriver à l’usine ! Mais on devrait les avoir à temps ! Plus sérieusement, le vrai pari, c’est : est-ce que les gens sont prêts à nous suivre dans ces événements qui sortent de l’ordinaire, avec par exemple de l’electro, ou des spectacles dans des endroits atypiques ?

Quel est votre objectif pour ce festival ?

Offrir de nouvelles expériences au public. Par exemple, nous avons un dispositif concert nommé Spirale, qui est très immersif, c’est comme vivre une tempête. On a l’impression d’être plongé au milieu de celle-ci. On souhaite que le festival soit plus que simplement aller voir des spectacles, on aimerait que les gens fassent des traversés, des expériences.

Propos recueillis par Romain Fournier
 

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