Gilles Lellouche avait conquis tout le monde avec Le Grand Bain il y a 6 ans, dans lequel des hommes dépressifs remontaient à la surface... Cette année c’est dans L'Amour ouf, son deuxième long-métrage qui raconte une belle et violente histoire dans le nord de la France des années 80.
Un casting de ouf et un budget de ouf
Gilles Lellouche n’a pas fait pas les choses à moitié avec L'Amour ouf. Avec un casting impressionnant réunissant Adèle Exarchopoulos, François Civil, Mallory Wanecque, Malik Frikah, Vincent Lacoste, Anthony Bajon, Jean-Pascal Zadi, Élodie Bouchez, Alain Chabat, Raphaël Quenard, et Karim Leklou, le film s'annonce comme l'un des événements cinématographiques de la rentrée. Avec un budget colossal de 37,5 millions d'euros, Lellouche nous offre une œuvre ambitieuse et surtout assez spectaculaire.
Une romance de ouf
Bienvenue dans les années 80, où les K7 s'enroulent comme des spaghettis dans les baladeurs, et où Jacqueline tombe éperdument amoureuse de Clotaire. Orpheline de mère, elle vit seule avec un père à l'ancienne. Clotaire, lui, a vite compris que l'école n'était pas son truc. Il préfère jouer les rebelles et traîner avec des types louches. « L'amour ouf » nous plonge dans leur vie mouvementée, de leur adolescence effrontée à un âge adulte tumultueux.
Le film met en scène Clotaire (François Civil) et Jacqueline, surnommée Jackie (Adèle Exarchopoulos). Mais la vie ne les épargne pas : les obstacles se dressent et finissent par les séparer. Clotaire se retrouve derrière les barreaux pour un braquage meurtrier, sous l'influence d'un truand (Benoît Poelvoorde). Pendant ce temps, Jackie tente de refaire sa vie avec un homme bien sous tous rapports (Vincent Lacoste), mais Clotaire reste toujours dans son esprit. À sa sortie de prison, Clotaire n'a qu'une idée en tête : reconquérir Jackie.
Une mise en scène de ouf
Lellouche ne fait pas dans la demi-mesure côté mise en scène. Le film est une déferlante d'émotions et de visuels, où chaque scène semble vouloir surpasser la précédente en intensité.
Les cadrages sont hyperréalistes, les panoramiques ultra rapides et les jeux de lumière rappellent les grandes influences d’un Martin Scorsese ou un Brian De Palma.
Des performances d'acteurs de ouf
Les performances des acteurs principaux sont vraiment à saluer. Adèle Exarchopoulos incarnant une Jackie tiraillée entre son passé et son présent, tandis que François Civil livre une prestation intense en Clotaire, un homme brisé par la violence de son environnement. Alain Chabat, en père protecteur, apporte une touche de tendresse et d'humanité dans ce tourbillon de passions.
Un excès de zèle de ouf
Si L'Amour ouf séduit par sa générosité et son énergie, il peut aussi paraître excessif. La profusion de scènes dramatiques, de combats et d'effets visuels peut donner une impression de chaos. Le film semble parfois submergé par son propre sujet, avec un montage nerveux et une bande-son omniprésente pendant près de trois heures !
Un résultat mi-ouf
Malgré quelques longueurs, L'Amour ouf ne vous laissera pas indifférent et reste un film sincère, porté par une envie de cinéma palpable. Gilles Lellouche nous embarque dans une aventure sentimentale intense, où violence et tendresse se côtoient. Si le film peut sembler brouillon par moments, il n'en demeure pas moins une œuvre marquante, avec des moments de grâce et des performances d'acteurs assez remarquables.