À seulement 19 ans, l’artiste jamaïcaine Mikayla Simpson alias Koffee abreuve ondes et réseaux de son flow reggae percutant et inspiré. Avec son dernier EP, Rapture, elle continue son ascension fulgurante et distille une musique positive et féminine.
Il y a des talents innés, de ceux qui surprennent, bousculent et forcent le respect. Koffee est l’un d’eux. Originaire de la patrie du reggae, la Jamaïque, la jeune chanteuse, interprète, musicienne, a montré très tôt des dispositions pour la scène. C’est en partageant une vidéo en août 2017, que la talentueuse interprète, alors seulement âgée de 17 ans, bouleverse les foules et se fait connaître. Dans le clip, elle chante sa version acoustique du titre Legend en hommage au sprinter, multiple champion olympique, Usain Bolt, lui aussi jamaïcain. L’athlète, impressionné, reposte la vidéo sur ses réseaux, c’est le début de la reconnaissance pour l’artiste.
Koffee dit ne pas avoir été trop touchée étant enfant par la violence et les problèmes dans son pays, sa mère l’ayant beaucoup protégée. Elle a donc vécue une enfance et une adolescence heureuses dans un quartier tranquille de la banlieue de Kingston, à Spanish Town. « J’étais au courant des couvre-feux et des fusillades qui frappaient la communauté, mais ce n’était pas nécessairement une réalité pour moi car je n’avais rien vécu directement », précise-t-elle dans une interview. Ceci ne l’empêche pas d’être impliquée dans le devenir de son pays et d’utiliser sa musique pour tenter de changer les esprits et partager des ondes positives, « je veux apporter un changement positif au monde parce que je pense que le monde en a besoin plus que de simples succès individuels. Je veux apporter des vibrations et un changement positif. Je veux avoir un impact sur le monde. »
Influencée par Bob Marley, Chronixx et Protoje, Koffee s’exprime avec une facilité déconcertante à travers les diverses ramifications du reggae. Son EP Rapture en est le parfait exemple, passant du reggae traditionnel, à l’ancienne, au rub-a-dub de la toute fin des années 1970 et de la décennie suivante. Elle produit également des titres dancehall, la version moderne, synthétique du reggae, le style le plus populaire aujourd’hui en Jamaïque. Elle en donne sa propre version, positive, féminine, et assez éloignée des clichés violents, explicites et provocateurs, qui ternissent malheureusement depuis trop longtemps cette musique.