La série danoise Kamikaze débarque sur Canal + ! Véritable surprise du petit écran ce drame à la fois déconcertant et bouleversant se démarque par l’originalité de son récit et le jeu de sa tête d’affiche. Découverte d’une pépite à dévorer du regard au plus vite.
De quoi ça parle ?
La série danoise produite par HBO (qui signe ici sa première collaboration européenne) débute de manière plutôt abrupte donnant tout de suite le ton. Julie, 18 ans, jeune femme à la vie dorée, perd son père, sa mère et son frère dans un crash d’avion. « Notre avion s’écrase. Je t’aime. Fais ce que tu veux. Papa » lui envoie son père par texto avant que sa vie ne bascule. La trame de la série adaptée du roman Muleum d’Erlend Loe est posée, et le tragique est de la partie. Julie, campée par la plus que convaincante danoise Marie Reuther, richissime influenceuse sur les réseaux sociaux et fille d’avocat d’affaire, voit sa jeunesse dorée brisée par cette disparition abrupte et se retrouve face à un choix : aller de l’avant et vivre sa vie, ou partir rejoindre sa famille décédée dans un crash d’avion au Rwanda. Sans plus personne à ses côtés, Julie décide de se lancer dans une aventure autour du monde, choisissant ses destinations au hasard, et prenant bien soin de ne jamais regarder derrière elle. Son espoir ? Se rapprocher de sa famille disparue, et peut-être à son tour les rejoindre. Le résultat ? Des rencontres, des situations loufoques conférant un caractère humoristique à Kamikaze, mais ne vous y trompez pas. Si les huit courts épisodes que comptent la série nous entrainent dans une course folle, tandis que les choix de direction mènent à des lumières vives et des couleurs flashy, Kamikaze est une série résolument sombre. Un cocktail d’émotions et de cynisme qui nous déconcerte à chaque instant.
De surprise en surprise…
Si dès le départ le caractère morbide de la série est flagrant, il s’intensifie au fil des épisodes. N’ayant plus de raisons de vivre, Julie envisage le suicide, la thématique restant récurrente, tandis que la mort et le deuil restent eux aussi omniprésents. Et pourtant, le réalisateur Kaspar Munk parvient à nous faire rire dans les pires situations. Le désespoir de Julie la mène à des réflexions des plus farfelues sur sa propre mort, traitant la lourde question du suicide de manière inédite en évitant la chute libre vers le drame larmoyant, l’espoir pointant le bout de son nez. La série parvient à équilibrer à la perfection sincérité émotionnelle et moments loufoques, en faisant une tragi-comédie à part entière qui se distingue sur le petit écran.
La réussite de Kamikaze tient aussi largement à la performance exceptionnelle de son actrice, Marie Reuther, qui tient la série à elle seule sur ses épaules. Tout au long des huit épisodes rythmés, elle est pour ainsi dire le seul personnage, notre point de focus, et ne déçoit jamais. La jeune actrice danoise parvient à donner une profondeur indéniable à ce personnage complexe, la rendant plus humaine que jamais dans ses réactions aux situations qu’elle vit, mais aussi dans son appréhension du deuil.
Pourquoi on adore ?
Kamikaze est résolument unique en son genre. Terriblement rythmée, la série nous embarque sans nous laisser le temps de souffler dans cette étrange aventure morbide où nous nous surprenons plus souvent que nous ne le pensions à esquisser un sourire. La véritable force de cette série télévisée réside dans sa capacité à offrir un spectre des émotions humaines face au drame, naviguant avec adresse entre noirceur, scènes loufoques et tragédie maitrisée. Une pépite à découvrir sur Canal + sans plus attendre !