Pour sa 19ème édition, le festival JazzContreBand se renforce de nouveaux partenaires français et suisses, petites et grandes structures. Cette dynamique lui donne des ailes pour animer durant 3 semaines un festival unique en son genre.
La ligne artistique proposée par JazzContreBand est le fruit d’une programmation mutualisée par une vingtaine de passionnés mélomanes. L’état d’esprit et les objectifs demeurent les mêmes : la circulation des artistes et du public de part et d’autre de la frontière franco-suisse. Sous un éclairage artistique qui brasse la diversité des esthétiques musicales, les publics se nourrissent d’échanges et de découvertes. Les responsables culturels croisent aussi leurs compétences et leurs sensibilities.
Pas sérieux, et même un peu fou de rassembler pendant 19 ans tant de lieux, tant de musiciens, tant de spectateurs pour une cause commune, la fête, le jazz, la rencontre et quelques ambitions utopiques d’un autre âge : le partage, la communion ou l’abolition des frontières…Pas sérieux, et pourtant chaque année, quand le temps est maussade, que l’on sort à peine, un peu moroses et nostalgiques, des émois de l’été, JazzContreBand vient secouer nos corps assoupis et nos esprits déjà en proie aux fièvres de l’automne. Trois semaines pour vivre en marge et arpenter, amateur ou musicien, néophyte ou spécialiste, les routes qui séparent les jams, les master classes et les concerts.
Créée suite à un colloque sur les musiques transfrontalières organisé en marge des sélections Rhône‐Alpes du Printemps de Bourges 1996, à l’initiative de l’ASMV / Chat Noir (Carouge, Suisse), de Château Rouge et la MJC d’Annemasse (France), l’association JazzContreBand s’est donné pour mission de participer au développement d’une dynamique culturelle transfrontalière à travers l’organisation d’un festival, qui se tient chaque année en octobre.
Dédié au jazz dans toutes ses composantes, le festival JazzContreBand a pour objectif de contribuer à une meilleure circulation des artistes de part et d’autre des frontières, cantonales ou départementales, mais aussi franco-suisses, grâce à la programmation de premières parties notamment. Au-delà de cet objectif principal, qui est le cœur du projet, l’association s’est fixé des objectifs secondaires :
• Favoriser le travail en réseau de structures culturelles variées, du club intimiste à la salle de plus de 1000 places ;
• Contribuer tout au long de l’année à la professionnalisation des artistes, grâce à la mise en place de masterclass d’une part, à un accompagnement renforcé (en termes de diffusion mais aussi d’aide à la création) en direction de projets suisses et français émergents repérés collectivement par les adhérents d’autre part ;
• Contribuer à une meilleure circulation des publics pendant le festival, grâce à la mise en place d’un système d’abonnement permettant aux spectateurs de bénéficier d’un tarif réduit dans toutes les structures adhérentes dès le deuxième billet acheté.
Pour l’édition 2015, 22 structures s’associent et proposent une programmation dense et éclectique, reflet du jazz dans toutes ses composantes. Elles se répartissent sur un territoire large : en Suisse, dans les cantons de Genève, de Vaud et du Valais ; en France, dans les départements de la Haute-Savoie, de l’Ain et du Jura.
Grâce à une expertise artistique partagée, ce sont 58 concerts de 45 formations différentes qui seront présentés.
Roland Le Blévennec
Président de l’association JazzContreBand et programmateur de la salle du Club « Le Chat Noir » à Carouge (Genève).
Quelle est la philosophie du Festival JazzContre-Band ?
Philosophie et politique font parfois bon ménage. Il faut remonter à l’année 1997, l’année de création du festival et se souvenir de la surveillance des frontières qui était encore en place à l’époque. Il était alors compliqué pour les musiciens de passer la douane avec leurs instruments et leurs équipements. Peu d’artistes aimaient subir un contrôle qui souvent était synonyme de retard sur scène. Ils hésitaient à jouer hors frontières. Nous avons dû aussi réfléchir aux questions administratives les concernant. Les publics également, étaient peu enclins à s’informer des spectacles ayant lieu chez leur voisin.
Les fondateurs du festival se sont donc réunis autour de ces problématiques avec 5 objectifs :
• Encourager la circulation des artistes en demandant aux structures suisses de favoriser l’accueil d’artistes français et aux structures françaises d’accueillir des artistes suisses.
• Contribuer tout au long de l’année à la professionnalisation des artistes de notre région.
• Privilégier les formations locales en émergence, aider leur diffusion mais aussi soutenir les créations communes et les accompagnements.
• Encourager la circulation des publics en divulguant une communication identique de part et d’autre de la frontière avec un passeport culturel qui permet le tarif réduit dès le 2ème concert (nous avions mis en place pour la première édition un service de bus gratuits).
• Favoriser le travail en réseau de structures culturelles variées, du club intimiste à la salle de plus de 1000 places. Donner aux divers organisateurs les moyens de mieux connaître les problématiques des uns et des autres, de s’en enrichir et d’échanger nos informations sur la qualité et la diversité des artistes de notre région.
• Interpeller les responsables culturels français et suisses sur la pertinence d’un «travailler ensemble», un avant goût du Grand Genève!
Quels sont vos critères de sélection ?
Dans la charte à laquelle nous adhérons, nous avons prévu un droit de refus du collectif en cas de désapprobation d’une proposition artistique. Mais ce cas ne s’est jamais produit. L’ouverture artistique s’est naturellement mise en place, chacun invitant son ou ses coups de cœur.
Y-a-il une recette pour faire rêver le public ?
S’il y en avait une, nous ne serions pas tous à nous remettre en question chaque année ! Les coups de cœur que nous aimons partager nous font rêver quand les yeux du public s’animent.
Quel est votre coup de cœur de cette nouvelle édition ?
Il y a évidemment les 21 coups de cœur de mes confrères à ne pas négliger ! S’agissant du mien, je choisirais le concert de Llodra, Toux, Donnot & Liechti Quartet proposé par le Jazz Club et le Conservatoire d’Annecy le vendredi 16 octobre à la Salle Pierre Lamy à 20h30. Un panel époustouflant de très jeunes et prodigieux musiciens de notre région qui revisitent l’historique «Conférence de presse» de Michel Petrucciani et Eddy Louiss. La relève pour sûr !
Quelques chiffres…?
19ème édition, 22 structures, 50 concerts par an, 2 départements français, 3 cantons suisses.
A quoi mesurez-vous la réussite d’une édition ?
L’édition est réussie quand nous avons envie d’en refaire une. Il est impossible de garder la motivation des 22 programmateurs sans réussite. La notoriété du festival grandit, c’est notre plus belle récompense.
Le festival aura 20 ans en 2016. Avez-vous la nostalgie de la première édition ?
Notre travail ne peut se faire avec nostalgie. Ce qui nous réunit et qui nous motive c’est vivre l’évolution du jazz et porter ses nouvelles propositions !
Teaser édition 2014 :