A la veille de sa rénovation et de son agrandissement, qui permettront aux visiteurs de s’approprier, depuis ses toits (enfin accessibles), la plus belle vue sur Genève et ses environs, le Musée d’art et d’histoire a décidé de s’intéresser au panorama en organisant au Musée Rath l’exposition «J’aime les panoramas.» S’approprier le monde.
De de Saussure à Eliasson, en passant notamment par Monet, Lichtenstein, Hockney ou Baldus, avec des détours du côté de la photographie scientifique et militaire ou de la carte postale et des installations d’artistes contemporains, l’exposition d’été présentée au Rath explore le panorama, vision qui relève du phénomène historique, scientifique, artistique et sociologique.
Au fil de six sections qui mêlent médiums et époques, la présentation tente de définir ce qu’est la vision panoramique. Son invention au 18e siècle, presque simultanément en Suisse et en Ecosse, témoigne d’une volonté d’identifier un univers quasiment inaccessible, d’une part – les Alpes – , et la ville d’Edimbourg en pleine mutation industrielle, d’autre part.
Au-delà de la nécessité d’englober une réalité qui se dérobe, le panorama permet au spectateur de se situer au centre d’un monde ou d’un épisode historique et de le dominer. Cette approche évolue en même temps que l’expansion colonialiste du 19e siècle, parce que dominer un paysage, c’est d’une certaine manière le conquérir. Elle se lie également avec la guerre, s’immisçant dans les stratégies de batailles ou comme instrument de propagande.
Le panorama, de par ses dimensions monumentales, est aussi un moyen de glorifier le monde moderne. Spectacle grandiose, ou plus modeste, comme dans ces photographies de groupe offrant autant de vues sur une société qui veut commémorer son existence. Car le panorama est une expérience physique et sensorielle que l’on partage avec des photos, des cartes postales ou des dépliants que l’on conserve et qui disent : «J’étais là» ou encore «vous devriez voir cela »…
Coproduite en partenariat avec le MuCEM de Marseille, l’exposition « J’aime les panoramas. » S’approprier le monde analyse l’histoire de l’image, du paysage et décrypte le rapport entre le spectateur et le monde qui l’entoure.
Les Panoramas, on aime, on adore.
Musée Rath - du 12 juin au 27 septembre 2015
Tarif : CHF 15.- / CHF 10.-