De son vrai nom, Francesco Gallo, Inis, qui signifie «Io Nato Ievoli Sono» («je suis né à Levoli») a toujours voulu être artiste. Né dans un petit village de Calabre appelé Levoli, situé au pied de la montagne, entre 2 mers, Inis est originaire d’une famille de paysans.
Très jeune, il compose déjà sur des bouts de carton avec des pinceaux qu’il fabrique lui-même à l’aide de poils d’animaux. Il peint alors lorsqu’il est seul, à l’abri des regards, dans la montagne, pendant ses longues heures passées à garder les chèvres. Souvent plongé dans ses rêves, il égare les bêtes à plusieurs reprises… 30 ans plus tard, lors de l’un de ses retours au pays, Inis retrouve ses tubes de couleurs à l’abri des chataigniers. Cette montagne, ces paysages sont ses premiers modèles, le décor de ses premiers dessins. Et quand des années plus tard, il peint ses chèvres bleues, c’est bien en hommage à ses années d’enfant.
A 8 ans, il vend son premier dessin, un oiseau, dans son village pour l’équivalent de 5 euros. Dans ce pays où la terre est la seule richesse, il n’y a pas de place pour les arts, son père n’imagine pas un instant que son fils puisse un jour vivre de sa passion. Le petit Francesco, lui, en est convaincu, et sait qu’il devra quitter son village et sa famille. A 15 ans, Francesco part s’installer à Naples où il suit des cours à l’école des Beaux-Arts. Il reçoit le premier prix de sculpture et des encouragements de grands critiques d’art. L’un d’eux l’incite à se rendre à Paris, ce qu’il fait immédiatement. Il est bientôt repéré par des amateurs d’art et des galeristes, parmi lesquels François Chabanian et Jocelyne Perbet qui croient rapidement en son art et avec qui il travaille toujours. Aujourd’hui, Inis se consacre entièrement à son métier, entre ses ateliers de Saint-Julien-Mont-Denis et du Châtelard (dans les Bauges) et sa galerie à Saint-Jean-de-Maurienne.
Inis travaille énormément : peinture, sculpture, céramique ; toutes les techniques et les matières : huile, aquarelle, gouache, pastel, encre. Dans son atelier, il a toujours plusieurs tableaux ou sculptures en attente. L’artiste fourmille d’idées. Et puis, comme ses pairs, il sait « qu’il faut tout une vie pour être artiste ». Toujours à la recherche du bon geste et de la bonne couleur, son art évolue, au fil des années. Il a créé sa propre écriture, de plus en plus épurée. Les thèmes de ses œuvres ont aussi évolué, il y a eu l’enfance à travers les paysans ou les chèvres bleues et les voyages avec la corrida ou la ville. Inis n’est pas un peintre conceptuel, « je représente ce que la vie nous donne » rappelle-t-il.
Enfin, Inis projette de créer une fondation, « le Fond’Art » à Saint-Jean de Maurienne. Grâce à elle, il veut mettre en œuvre quelques-uns des grands projets qu’il a dans la tête depuis de nombreuses années comme, aider un enfant du monde doué pour l’art en lui attribuant une bourse d’étude de cinq ans, ou encore soutenir des artistes malades, ou des associations et enfin réaliser un lieu d’exposition et de rencontres autour de l’art en Maurienne.