La nouvelle exposition proposée par le Musée des Beaux-Arts de Chambéry nous invite à découvrir l’oeuvre de l’artiste turinois Giorgio Griffa. Considéré comme l’un des peintres italiens les plus radicaux de la néo-avant-garde italienne, il continue de fasciner son public. À travers l’exposition « Il tempo è memoria », nous découvrons pour la première fois, ou redécouvrons, un artiste mystérieux qui se dévoile sous nos yeux par le biais d’une rétrospective des plus complètes.
Le peintre italien né à Turin en 1936, continue toujours de fasciner. Pourtant, les expositions consacrées à son œuvre sur le territoire français ne sont que peu nombreuses, rendant l’accrochage du Musée des Beaux-Arts de Chambéry encore plus unique, à une époque où le peintre suscite une nouvelle vague d’intérêt.
Durant toute sa vie, dès l’âge de ses 15 ans, quand Griffa prit pour la première fois un pinceau en main, le peintre questionna l’art. Si ses créations ont connu les influences des différents courants artistiques des époques qu’il a traversé, c’est une abstraction flagrante qui se distingue rapidement dans ses oeuvres.
Proche de l’Arte povera et de mouvements artistiques désireux de retourner à l’art tel qu’il fut à l’origine, tendant à rejoindre un dépouillement et une radicalité abstraite des plus fortes, il retourne à la base de la création. Giorgio Griffa se distingue également par le choix de ses supports, qui eux aussi renvoient à un désir d’art originel, simple, et sans cadre. La plupart de ses oeuvres sont réalisées sur des feuilles de papier, ou alors des toiles libres, sans structure, marquant un désir profond d’un retour aux fondamentaux de l’art.
À travers l’exposition proposée par le Musée des Beaux-Arts de Chambéry nous découvrons alors une rétrospective des plus complètes qui nous fait voyager dans le monde passé et présent d’un artiste qui semble voir l’art comme aucun autre. Sous nos yeux défilent des décennies de travail et d’œuvres, où le support libre et l’abstraction semblent être les principaux mots d’ordre. Un retour aux sources, à une simplicité, qui ne retire en rien à la complexité de l’artiste et de son œuvre.
Pour accompagner les créations de Giorgio Griffa dans les salles d’exposition du musée, deux artistes ayant fait partie du groupe Supports/Surfaces se joignent à lui, Claude Viallat et Patrick Saytour. Leurs toiles viennent alors compléter l’univers de Griffa, et démontrent que ses amitiés furent elles aussi source d’inspiration. Il tempo è memoria nous entraine alors dans un univers où l’abstraction est reine, où la peinture n’est que touche, où les fondamentaux règnent en maîtres. En observant l’œuvre de Griffa nous ne pouvons que nous accorder avec ses propos, quand il déclarait, « Je ne représente rien, je peins ». Une expérience artistique à ne rater sous aucun prétexte.
Il tempo è memoria, on aime, on adore !
Il tempo è memoria, Giorgio Griffa
du 22 octobre 2021 au 13 mars 2022, Musée des Beaux-Arts de Chambéry