Publié le 1 septembre 2022
Ecrin d’excellence
Crédit photo : © Matthieu Gafsou

Ecrin d’excellence

Un nouvel espace pour le mudac & le Musée de l’Elysée
Art
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Architecture
Crédit photo : © Cyril Zingaro – Gammuto Sàrl.

Au cœur du nouveau quartier des arts Plateforme 10, à quelques pas de la gare de Lausanne dans la canton de Vaud, se dévoile au regard un bâtiment sorti de terre il y a seulement quelques mois. Rassemblant le Musée Photo Elysée et le Mudac, cette construction menée à bien par des architectes portugais nous fait pénétrer dans un univers où l’architecture rencontre l’étude muséal dans toute sa splendeur. Découverte de ce nouvel écrin de Plateforme 10. 

L’histoire d’un projet

Situé dans le nouveau quartier dédié aux arts au cœur de la ville de Lausanne, le nouveau bâtiment rassemblant en un seul et unique lieu le Musée de l’Elysée et le mudac, s’élève comme une étrange forme géométrique immaculée au bout de la longue place.

En nous y rendant, réduisant peu à peu la distance qui nous en sépare, nous avons tout le loisir de l’observer, cet OVNI architectural qui cache bien son jeu. À l’issu d’un concours lancé par la Ville, 149 candidatures de bureaux d’architectes sont reçues, avant que le projet ne soit finalement confié à la firme portugaise Aires Mateus. Un cabinet composé de Manuel Aires Mateus et Francisco Aires Mateus qui sont à la tête de leur firme depuis maintenant 34 ans, jonglant entre leurs multiples projets mais aussi leur passion pour l’enseignement qui les pousse à intervenir dans les écoles et universités les plus prestigieuses. Si les deux architectes vouent une passion toute particulière à la création de demeures familiales, ils ont également accumulé au fil des ans une importante expérience dans le domaine de l’infrastructure urbaine faisant entrer ce duo dans la conversation de l’architecture contemporaine d’aujourd’hui et de demain. Leur projet pour la Plateforme 10 a avant tout séduit pour son intégration dans le paysage urbain, et son apport d’un caractère résolument contemporain au lieu, projetant Lausanne dans l’avenir le et renforçant l’idée de la capitale vaudoise comme rendez-vous européen des amateurs d’art, de design et de photographie. Des formes géométriques, la prédominance du béton blanc, le travail sur les jeux de lumières, les ouvertures sur l’intérieur, et sur l’extérieur, se faisant la fois discrètes et criantes, tant de caractéristiques propres à leur travail qui se retrouve désormais au bout de l’Avenue Ruchonnet. 

Crédit photo : © Matthieu Gafsou

Élégant OVNI

Il s’agit d’un bâtiment comme il n’en existe aucun autre à Lausanne, côtoyant les immeubles chic et les rails du train, nous offrant une vue sur le Léman toujours aussi époustouflante. Au bout de l’avenue, où le musée a été implanté, on se laisse séduire pour sa forme géométrique, cube imparfait dans lequel est creusé une fissure laissant pénétrer la lumière dans le bâtiment et invitant le visiteur à la suivre. Résolument contemporaine, la création des architectes portugais est également une prouesse technique. Les deux associés ont en effet collaboré avec l’ingénieur Rui Furtado qui a emprunté aux technologies utilisées pour bâtir les ponts rendant possible de faire tenir ces quelques 1’100 tonnes de béton sur trois piliers. Malgré ce nombre plus qu’imposant, c’est pourtant un sentiment de légèreté qui se dégage quand on pénètre dans les lieux à l’intérieur lui aussi immaculé. Cela a notamment été rendu possible par le travail important entre l’intérieur et l’extérieur, et la volonté de sans cesse conserver un lien entre l’environnement des musées et ses espaces d’exposition. « Nous voulions que, quel que soit l’endroit où l’on se trouve dans le foyer, l’on soit toujours dans la transparence, avec l’impression d’être à l’extérieur. Nous voulions provoquer une sensation spatiale particulière chez le visiteur. Pour nous, c’est le rôle principal de l’architecture. La structure doit donner la possibilité d’appréhender l’espace. » confiait Manuel Aires Mateus. Une tâche menée à bien et rendue possible par la ‘fissure’ qui fait tout le tour du bâtiment, mais aussi l’intégration de puits de lumière, et la création d’un patio amenant l’extérieur à l’intérieur, aboutissant à un musée unique en son genre. Dans le hall d’entrée, on laisse son regard vagabondé sur les angles aigus et les formes géométriques omniprésentes, mais aussi sur ces espaces immenses qui offrent une sensation de légèreté imposante. Deux options s’offrent alors à nous, emprunter les larges escaliers qui nous entrainent vers les sous-sol du bâtiment, ou alors prendre de la hauteur.

Crédit photo : © Matthieu Gafsou

Deux univers pour deux institutions 

Au départ situés dans deux endroits différents de la ville de Lausanne, désormais les deux musées sont plus proches que jamais. À l’étage on retrouve le mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains, dont l’espace a été pensé par les architectes à l’image d’un white cube. Il se devait d’être imposant, capable de recevoir des pièces démesurées comme il est déjà le cas dans sa première exposition inaugurale. Extrêmement lumineux, l’étage est alimenté par des puits de lumière et a pour vocation la création d’une sensation d’ouverture importante permettant également aux scénographes des expositions de moduler l’espace à leur guise. Le sous-sol est lui aménagé totalement différemment et vient répondre à des besoins propres au médium exposé. Le Musée de l’Elysée se consacre en effet à la photographie, et pour les architectes il était alors capital de concevoir cet espace presque en opposition avec l’étage. Ici, c’est un sentiment de boîte noire qui se dégage. Un lieu plus bas de plafond, avec de très peu nombreuses ouvertures sur l’extérieur se faisant très discrètes, mais complètement coupé de lumière naturelle dès lors que l’on pénètre dans l’espace d’exposition. Ici les cloisons sont nombreuses, permettant l’accrochage de clichés de tous formats, et des ouvertures sur les patios permettant ainsi un contrôle total de la lumière et de son entrée dans le bâtiment. 

Une perle rare d’architecture muséale qui se visite tant pour la collection du mudac et du Musée de l’Elysée que pour la structure en elle-même, un écrin qui vient révolutionner l’architecture muséale de demain. 

Propos recueillis par Aurore De Granier

Plateforme 10, Avenue Ruchonnet 1, 1003 Lausanne

+41 21 318 44 00

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