Suite au succès rencontré par la première édition en 2020, le festival L’art dans la Rue se poursuit en 2021 sur le même principe, réaliser une grande exposition éphémère dans la ville de Thonon, avec une large participation d’artistes en herbe, amateurs et professionnels. Nous avons rencontré Cassandra Wainhouse, à l’initiative de cet événement, directrice artistique et adjointe à la culture de la ville de Thonon-Les-Bains, pour nous en parler.
Pourriez-vous nous parler de la genèse et de la création du festival « L’ Art dans la rue » ?
Et bien dans un moment très compliqué l’été dernier et pour le monde de la culture en particulier, notre premier été avec la Covid, et tout juste élue au sein de la nouvelle municipalité de Christophe Arminjon, il m’ a paru une urgence de donner la possibilité au moins aux artistes plasticiens de s’exprimer et nous enchanter en remplissant la ville d’œuvres peintes.
Un festival de peinture dans l’espace public, autour d’un thème, un auteur, de la poésie, René Char pour la première édition : Semer le Prodige
« Ah ! Si chacun, noble naturellement et délié autant qu’il le peut, soulevait la sienne montagne en mettant en péril son bien et ses entrailles, alors passerait à nouveau l’homme terrestre, l’homme qui va, le garant qui élargit, les meilleurs semant le Prodige. »
Quel est le concept du Festival ?
Un festival populaire, la Ville met à disposition des toiles confectionnées pour l’occasion, elles étaient 50 à la première édition, 70 pour l’édition 2021. Un artiste Guest, un professionnel à qui nous proposons la toile n°1 et qui représente l’édition avec une œuvre sur l’affiche. L’idée est qu’il n’y ait aucune sélection, le premier venu est le premier servi, l’appel à projet étant ouvert à tous, aux artistes professionnels et amateurs de tout âges.
Un prix du public organisé avec l’associations des commerçants de la ville invite le public à s’exprimer par vote, un jury de professionnels pour une sélection de 8 toiles, ainsi que la toile de l’Artiste Invité font que le Festival se termine avec une exposition des lauréats au Forum du Pôle Culturel de la Visitation.
Le festival met en lumière le travail d’artistes amateurs et professionnels ?
Ce n’est pas un festival d’art urbain proprement dit, il y aura d’autres temps forts à Thonon, du Street Art le long de l’année en plusieurs déclinaisons, notamment deux interventions d’Art Urbain dans l’ancien quartier de Rives au port de Thonon : deux street artistes parisiens Madame et Philippe Hérard sont à l’honneur avec leurs créations conçues pour des murs emblématiques, à découvrir à partir de la mi-mai et pour tout l’été .
Sans oublier bien sûr les Fondus du Macadam festival de théâtre de Rue qui fêtent son 25ème anniversaire au mois de juillet.
Quel est le thème de cette année ?
Pour cette deuxième édition nous avons invité l’artiste lyonnaise Britt Tamalet et le thème est « être libre » de l’écrivaine Colette : « Être libre !… Je parle tout haut pour que ce beau mot décoloré reprenne sa vie, son vol, son vert reflet d’aile sauvage et de forêt. »
Se réaproprier l’espace public est encore compliqué, beaucoup de festivals sont annulés, l’année 2021 est douloureuse pour le monde de la culture, il nous faut beaucoup de résilience et d’imagination et de liberté intérieure pour s’adapter aux contraintes sanitaires.
nous avons invité l’artiste Britt Tamalet et le thème est « être libre » de l’écrivaine Colette
Ces œuvres doivent être réalisées en peintures sur toiles obligatoirement ?
Oui, chaque artiste peint sur la toile qui lui est confié et est identifié par un numéro. Une exposition ouverte à tous, avec un accrochage au hasard des numéros, qui se déploie dans la ville, chaque année un parcours différent.
Comment les artistes sont-ils récompensés ? Il y a un prix du jury et également un prix du public ? Quand les votes ont-ils lieu ?
Tout d’abord il n’y a pas vraiment de récompenses, les prix sont « symboliques », des livres de poésie, la possibilité pour les lauréats d’exposer leur toile pendant un mois au Forum, et la parution d’un catalogue des œuvres de tous les participants du festival. C’est une opportunité de sortir de son atelier et de se faire connaître pour les artistes professionnels et surtout de jouer le jeu dans la rue en exposant avec des « artistes en herbe ». Les lauréats sont annoncés à la fin du festival.
Quelles sont les temps forts et les grandes dates à retenir ?
À cause du confinement, nous allons repousser de deux semaines l’accrochage qui était prévu début mai, donc l’ouverture du Festival et vernissage devrait se faire le jeudi 20 mai à 11h square Aristide Briand en présence de Mr le Maire et de l’artiste invitée. Trois semaines d’exposition dans les rues du centre-ville et des bulletins de vote pour permettre au public de voter sa toile préférée. Les bulletins seront disponibles à l’Office du tourisme, auprès des commerçants du centre ville. Les lauréats seront ensuite exposés le mois d’août au Forum du Pôle Culturel de la Visitation avec un vernissage en présence des autorités .
L’artiste Lyonnaise Brigid Tamalet réalisera la Toile numéro 1 ? Qu’est-ce que cela signifie ? Aura-t-elle un rôle à jouer important pour cette édition ?
C’est une artiste qui s’approprie aussi la rue en tant que Street Artiste, et avec sa petite fille au regard pénétrant, iconographique, nous interpelle autour de sujets importants, d’actualité, l’enfance, l’écologie. Elle va donc peindre la toile n°1 et nous avons hâte de découvrir sa création « être libre !…» Une de ses œuvres fait l’affiche et nous sommes très heureux de sa participation.
Propos recueillis par Carole Cailloux