Pour cette édition, Bonlieu prépare une programmation engagée. Fort du succès des pièces ayant vu le jour dans la salle de répétition de Bonlieu inaugurée en 2014, la Scène nationale compte bien montrer une nouvelle fois la diversité et l’engagement dont elle sait faire preuve.
Pour entamer son année, Bonlieu souhaite s’appuyer sur des créations fortes pour donner le ton. Dans cette dynamique, on retrouve Linda Vista de Dominique Pitoiset qui sera créée au sein de Bonlieu. L’histoire d’un quinquagénaire américain sortant d’un divorce et qui évolue dans une Amérique prémisse d’un certain Donald Trump à la présidence. Derrière la quête de sens d’un homme dépassé par son temps se tisse une trame comique qui décortique avec sérieux une société erratique. Un portait du monde faussement tragique qui interpelle par son naturel et sa faculté à nous embarquer dans une autre conception de notre temps.
Parmi les œuvres que Bonlieu nous propose en ce début de saison, Infini de Boris Charmatz se détache du lot. Celle-ci met en scène six danseurs qui s’adonnent à une chorégraphie intense. Sans pour autant transgresser l’art et le mouvement de l’histoire de la danse, Boris Charmatz présente une nouvelle façon de voir cet art. Un exercice physique intense habilement mis en scène pour le bonheur des yeux.
Dans un autre style, l’œuvre Vertikal de Mourad Merzouki se dévoile au public en ce début d’automne. Une performance qui s’opère dans une version dansée du hip-hop. Une scénographie impressionnante qui donne à ses interprètes des élastiques. Avec des lumières aux allures crépusculaires, le balai en demi-gravité combine l’effort de dix artistes pour donner de la hauteur à un style urbain qui sait se faire plus sensible. Le metteur en scène donne la parole à une forme de poésie dansante aux faux-airs d’illusionnisme.
Pour revendiquer encore plus cette thématique de l’humain, le compositeur et interprète Abd al Malik se produira lors d’un nouveau genre de concert. Dans Le Jeune Noir à l’Épée, il y raconte la découverte de notre époque par un jeune sortant de prison. Une mêlée de code moderne à adopter tout en incluant son passif issu de l’Afrique. Avec presque 30 ans de carrière, Abd al Malik nous livre une oeuvre dans cette même mouvance qui a fait de lui un artiste engagé.
Bonlieu Scène nationale, on aime, on adore !