À l'occasion de son 50ème anniversaire, l'Auditorium de Lyon célèbre cet événement avec une série de concerts et une exposition photographique retraçant son histoire. Nouveau directeur de l'institution, Nicolas Droin dévoile sa vision de ce lieu emblématique, qu’il souhaite transformer en un véritable « pôle culturel ». Il revient sur cet anniversaire et nous présente ses projets pour renforcer la place de l'Auditorium dans le paysage musical lyonnais. Rencontre.
L'Auditorium a été inauguré en 1975, bâtiment qui est devenu un véritable symbole. En tant que nouveau directeur, quelle place occupe cet édifice dans votre quotidien et vos projets ?
C’est vrai que c’est un lieu emblématique ! À la fois historique et moderne, qui symbolise l'engagement de la ville pour la culture. Il est le cœur battant de la musique à Lyon, l’écrin de l’Orchestre national de Lyon, reconnu comme l’une des meilleures phalanges du paysage musical international, mais aussi un espace où se rencontrent toutes les formes d'arts vivants. Dans ma gestion, je cherche à renforcer son rôle de pôle culturel majeur et à le connecter davantage avec la ville et ses habitants. Mon objectif est de diversifier sa programmation pour qu'elle soit accessible à tous, tout en préservant la qualité et l’authenticité qui en font un lieu d’exception. L’Auditorium est un acteur à part entière dans la transformation de la Part-Dieu, et doit continuer à jouer ce rôle de catalyseur culturel en tissant des liens avec d'autres institutions et en attirant un public toujours plus varié !
L’Auditorium de Lyon fête ses 50 ans cette année. Quel regard portez-vous sur cet anniversaire et sur son rôle dans la scène musicale lyonnaise ?
C’est un âge symbolique pour un bâtiment d'une telle envergure ! L'Auditorium est un chef-d'œuvre architectural inscrit au cœur de la Part-Dieu, qui a été pensé pour accueillir l’Orchestre national de Lyon - mais au-delà de la musique classique, il s'est imposé comme un point de convergence de toutes les formes de musique. Ce 50ème anniversaire sera l'occasion de célébrer son histoire, son architecture, et de rappeler son rôle crucial dans la vie culturelle de la ville.
Ce bâtiment, avec sa forme en coquille Saint- Jacques, est véritablement emblématique. En quoi son architecture contribue-t-elle à l’expérience musicale ?
L'architecture de l'Auditorium est essentielle à l'expérience musicale. Sa structure sans piliers, sous
forme de voile de béton, contribue à une acoustique exceptionnelle et à une atmosphère unique. La salle
de 2 100 places a été conçue pour garantir une écoute
et une visibilité optimale pour chaque spectateur,
quelle que soit sa place. À l’époque de sa construction,
c’était une véritable révolution, et cet impact demeure encore aujourd’hui !
La programmation des 50 ans sera particulièrement ambitieuse. Pouvez-vous nous en dire plus ?
La programmation des 50 ans de l'Auditorium se divise en deux volets. Le "IN" mettra en avant des concerts phares de l'Orchestre national de Lyon, dirigé par son directeur musical, Nikolaj Szeps-Znaider, avec des œuvres de Ravel pour célébrer son centenaire. Elle débutera le 30 janvier avec Le Chant de la Terre de Mahler, suivi d’un récital de Pierre-Laurent Aimard le 9 février, qui - pour l’anecdote - avait inauguré l’Auditorium en 1975. Les 14 et 15 février, un concert Ravel/Berio associera ces deux compositeurs. Les 6 et 7 mars, le célèbre trompettiste Ibrahim Maalouf jouera Ravel, accompagné par l'Orchestre national de Lyon. Le 22 mars, un "Marathon Ravel" proposera l’intégralité de sa musique de chambre en trois concerts. Le volet "OFF", en juin, offrira des concerts gratuits chaque week-end sur la place Charles de Gaulle et à l’Auditorium, avec un grand concert pour la Fête de la Musique. Parallèlement, une exposition photographique retracera l’histoire du bâtiment, du 22 mars à fin septembre.
JE CHERCHE À RENFORCER SON RÔLE DE PÔLE CULTUREL MAJEUR ET À LE CONNECTER DAVANTAGE AVEC LA VILLE ET SES HABITANTS.
L’Auditorium parvient-il à toucher un public plus large, notamment les jeunes ?
Oui, c’est d’ailleurs un enjeu majeur pour nous. Notre programmation se veut résolument éclectique, allant de la musique classique au jazz, en passant par les musiques actuelles, les ciné-concerts et des événements dédiés au jeune public. Environ 50 % de nos concerts s’éloignent de la musique classique traditionnelle, ce qui nous permet de toucher un public plus large. Avec 160 événements par an, notre objectif est de rendre la musique accessible à tous, quel que soit l'âge ou les goûts. Les 50 ans de l’Auditorium seront l’opportunité d’aller encore plus loin dans cette démarche. Nous multiplions les collaborations avec d’autres institutions culturelles de Lyon. Le soutien de la ville de Lyon et l’émulation collective qui en découle sont essentiels pour dynamiser l'ensemble de la scène culturelle lyonnaise et attirer de nouveaux publics, notamment plus jeunes.
Comment voyez-vous l’avenir de l’Auditorium dans la ville en pleine transformation de Lyon, notamment avec le développement de la Part-Dieu ?
L'Auditorium doit devenir un lieu central dans ce quartier en pleine transformation, un véritable « pôle culturel ». Il se veut un point de ralliement pour les habitants, les travailleurs, les voyageurs... Avec sa programmation de 160 concerts par an, il aspire à être un carrefour culturel ouvert à tous, qu'ils soient passionnés de musique ou néophytes. À travers ce bâtiment, nous souhaitons que chacun puisse se retrouver autour de la musique. C’est une véritable "maison de la musique", vivante et accessible, pour les Lyonnais comme pour les visiteurs.
AVEC 160 ÉVÉNEMENTS PAR AN, NOTRE OBJECTIF EST DE RENDRE LA MUSIQUE ACCESSIBLE À TOUS.
Envisagez-vous de développer des partenariats ou projets avec d'autres institutions culturelles de la ville, dans les prochaines années ?
Oui, développer des partenariats est essentiel pour nous. Nous voulons valoriser toutes les formes de musique et renforcer notre rôle de lieu de rencontre pour tous les publics. Des projets comme nos collaborations avec le Festival du Livre pour enfants à Villeurbanne, en mars, ou avec les Confluences sont essentiels pour décloisonner les arts et enrichir notre lien avec la métropole.
Quelles sont les principales évolutions prévues pour l’Auditorium dans les prochaines années ?
À court terme, nous devons envisager des travaux de rénovation et de remise aux normes. Il est important d'améliorer l’accessibilité à l’ensemble de notre public, notamment aux personnes en situation de handicap, et de moderniser certaines infrastructures, comme les ascenseurs, afin de répondre aux normes actuelles. Des études sont déjà en cours pour définir ces améliorations. L’objectif est de rendre l’Auditorium toujours plus accueillant et accessible pour les 50 prochaines années !
Que diriez-vous aux lyonnais qui n’ont pas encore découvert l'Auditorium ou qui hésitent à venir assister à un concert ici ?
Je dirais aux Lyonnais qui n'ont pas encore découvert l'Auditorium ou qui hésitent à franchir la porte - de venir vivre une expérience unique. La programmation ici est incroyablement diverse, allant de la musique classique au jazz, en passant par des ciné-concerts, des musiques actuelles et même des événements pour les plus jeunes. Il y en a vraiment pour tous les goûts ! En plus, la qualité des concerts est exceptionnelle, portée par l'Orchestre national de Lyon et un large éventail d'artistes de talent. Alors, laissez-vous surprendre, venez découvrir ce lieu et laissez-vous tenter par la richesse de ce qu'il propose !
Un dernier mot pour inviter les Lyonnais à célébrer cet anniversaire avec vous ?
Venez redécouvrir l’Auditorium sous un nouveau jour ! La programmation des 50 ans est pensée pour tous les goûts et tous les budgets, avec des concerts, des expositions et même des spectacles en plein air. Ce bâtiment fait partie de l’âme de Lyon, et on vous promet une fête à la hauteur de ses 50 ans !
Propos recueillis par Carole Cailloux