Du 15 oct. au 3 nov. 2024
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Ces quatre lettres ont envahi nos réseaux sociaux. ASMR. Une tendance qui ne semble pas perdre en vitesse et qui continue d’alimenter la toile. Mais alors, qu’est-ce que l’ASMR ? Décryptage.
ASMR : définition
C’est un acronyme qui nous vient encore une fois de la langue anglaise. ASMR, littéralement « Autonomous Sensory Meridian Response » se traduit en français par « réponse autonome sensorielle méridienne ». En des termes plus simples, l’ASMR est avant tout une méthode de relaxation qui connaît de belles années sur les réseaux sociaux, du old school YouTube au TikTok de la Gen Z. Sur ces plateformes, les vidéos se multiplient. Mais en quoi consistent-elles ? Si leurs formats varient, elles se basent toutes sur
un unique principe : la relaxation par le son. Bruits de mastication, chuchotements, frottements des mains, alvéoles de papier bulle éclatées une à une, tapotements réguliers sur une surface, la liste est longue, et sans limite, mise à part celle de l’imagination. Les adeptes qui témoignent des effets dans les commentaires des différentes vidéos sont formels. Ecouter ces bruits pendant une dizaine de minutes leur procure une sensation de détente incomparable, et naturelle. Selon les personnes, les sensations varient, allant du relâchement aux frissons et chatouillements à la base de la tête. D’autres vont plus loin, confiant vivre des expériences proches de la transe, voire de « l’orgasme cérébral » pour reprendre les mots des adeptes aux expériences les plus intenses. Certains l’écoutent pour étudier, d’autres pour se détendre après une journée de stress, tandis qu’une partie de ses adeptes ne peut désormais plus se passer de ces sons pour s’endormir le soir venu. Pour résumer, l’ASMR est une méthode de relaxation basée sur les sensations sonores, qui fait le bonheur de ceux qui en ont fait leur profession.
Ecouter ces bruits pendant une dizaine de minutes leur procure une sensation de détente incomparable, et naturelle.
La naissance d’une étrange profession
Car comme tout, la relaxation se monétise. Sur les réseaux sociaux, le nombre de vues sur les vidéos consacrées à l’ASMR explose.
Les records ? Quelque dizaines de millions pour des vidéos où les influenceurs se brossent les cheveux, écrivent au feutre sur une feuille de papier, ou chuchotent des phrases les unes à la suite des autres. Mais attention, pour les créateurs de ce type de contenu, détendre ses auditeurs est tout un art. En réalité, ils se désignent comme « ASMRartistes ». Souvent face caméra, ils enregistrent les gestes qu’ils pratiquent à l’aide de micro ultra sensibles capables de capter le son en trois dimensions. Et la recette fonctionne. Aujourd’hui on compte plus de 100’000 chaînes consacrées à l’ASMR sur les différents réseaux sociaux, dont certaines cumulent plus d’un million de followers. Capitalisme oblige, publicités et autres sponsors ont trouvé leur place dans cet univers de la détente version 2.0, de plus en plus d’influenceurs ASMR vivant de leur étrange profession.
Et que dit la science ?
La première chose à signaler, est que l’ASMR ne fonctionne pas pour tout le monde. Pour certains les bruits de mastications leur hérisseront les poils, pour d’autres le frottement d’un pinceau sur un ananas - oui, cette vidéo existe - ne leur fera tout simplement ni chaud ni froid. Mais alors, qu’elle est la science derrière l’ASMR ? Les études sont encore peu nombreuses, à peine une poignée étant consacrée au sujet. L’une d’entre elles menée au Canada démontre cependant des similitudes chez les aficionados de ces vidéos. Parmi celles-ci, une activité plus intense des zones cérébrales liées aux souvenirs, au plaisir, et à l’imaginaire, mais aussi une plus grande sensibilité aux sons. Et vous, l’ASMR vous donne-t-il des frissons ?
Aurore de Granier
